Mise en condition...
lundi/juin/2010
Ames sensibles, coeurs tendres, honnêtes voyageurs, veuillez attacher vos ceintures et mettre vos émotions sous plastique étanche. Le choc commence à Kodali sur le pont de l'Amitié (le Friendship bridge) entre le Népal et la Chine. Un parasol, une ligne rouge au milieu du pont, des soldats casqués qui vous dévisagent comme des suspects, vous font mettre en ligne pour attendre que le chef ait fini son lunch. Au bout du pont, d'autres soldats au garde à vous. A droite le bâtiment où il faut encore se mettre en ligne en attendant l'ouverture des portes. Ici on ne rigole pas. Premier contrôle des sacs au scanner et fouille manuelle complète du sac à dos, que cherchent ils ? de la littérature subversive ! Le Lonely Planet du Tibet, avec la page d'introduction signée du Dalai Lama est confisqué immédiatement. Les chinois doivent les revendre sur eBay. Les douaniers suivants scrutent à nouveau notre permis d'entrée mais pas de tampon dans le passeport . Bizarre, on a payé 58 USD de visa sans aucune trace officielle. Second passage au scanner et nouvelle fouille des sacs... comment aurait-on pu avoir mis autre chose que de l'air ambiant dans nos bagages ? Ne pas chercher à comprendre. Le pont de l'Amitié, première photo interdite...
Police omniprésente, contrôles militaires, vérifications répétées des permis, liste des choses interdites plus longue que celle des choses autorisées... Nous sommes quatre passagers dans un Toyota Land Cruiser avec chauffeur et guide obligatoires qui rappellent chaque jour qu'il ne faut pas faire ceci ou cela sous peine d'amende, de prison et... d'ennuis pour le guide, le chauffeur et leur agence. Mais où sont les Tibétains ? Comment vivent-ils ou survivent-ils sous cette chape de plomb ?
Je savais que cette incursion au Tibet serait particulière et que nous serions confrontés à des contraintes haïssables entre toutes, comme dans d'autres pays hélas aussi. Je comptais sur le savoir faire et la bonne volonté du guide, puisque nous en avions une, femme en l'occurrence, pour servir de faciliteur et espérer sa compréhension voire sa complicité. Nenni. Le second jour elle s'aperçoit que notre groupe de 4 personnes est là pour un circuit de 10 jours et non pas 8. Eclat de fureur de sa part... "je dois appeler l'agence", grosse discussion entre la guide et le chauffeur... je lâche un "ce n'est pas notre problème" et la guide ne m'adressera plus la parole pour le reste du voyage, malgré des excuses apportées rapidement de ma part et réitérées par Jacques ! Nous sommes tombés sur une jeune femme hystérique. Nous abordons donc le Tibet sans nos outils habituels (cartes, livres, documents) et sans réel appui humain... juste la carte postale du fameux Lama joyeux. Il est encore en vie, nous nous en réjouissons !
Quelques repères : mars 1959 invasion du Tibet par l'armée chinoise, un million de tibétains trouveront la mort, destruction massive des monastères et colonisation forcée, actuellement il y a un Tibétain pour huit Hans (chinois). Année 1989 : janvier, le Panchem Lama en résidence à Pékin est autorisé à revenir à Tashilompu, son monastère d'origine, il y décédera peu après. Mars, soulèvements tibétains à Lhassa. Mai, massacres de la place Tienanmen à Pékin. 1989, année où le Dalaï Lama reçoit le Prix Nobel de la Paix.
Paysages
lundi/juin/2010
De Nyalam (frontière avec le
Népal) à Tingly, route excellente et paysages superbes :
traversée de villages perdus sur les hauts plateaux,
passage de cols à plus de 5000m (Lalungla), il fait
frais. Sommes loin de Pékin mais à la même heure !
Le yak porte lui aussi, sur le dos, des drapeaux de prière flottant au vent. Choc d'apercevoir la silhouette de l'Everest avec sa crinière blanche ! Nous irons au camp de base bientôt. Nous voyons aussi le Lhotsé 8516m, le Makalu 8454m, le ChoOyu 8201m...
Des ruines, encore des ruines, la guide nous répète que ce sont "des forteresses militaires tibétaines du 17ème siècle". Franchement !?! bâties en adobe, il ne resterait rien depuis trois siècles ! Par contre, nous visualisons sans peine les monastères détruits il y a 50 ans. Deuxième jour, au village de Kong Cuo Cun, je propose à la volée une escapade vers un site de ruines jouxtant la route, la guide accepte et se met à chanter des airs d'opéra dans les ruines. Ce sera le seul moment où nous l'aurons vue gaie... c'était juste avant sa grosse colère.
Les maisons traditionnelles ont une réserve de bois sur la terrasse du toit, un portail décoré, des fenêtres d'angle, parfois un motoculteur, plus souvent de gros boeufs aux cornes empanachées de pompons rouges. Les galettes de bouse brune sèchent contre les murs avant d'être empilées en meules couleur chocolat. Pas d'antenne parabolique visible, on va chercher l'eau avec des bidons. Avez vous observé le pantalon du petit sur le dos de sa mère ? Facile pour faire ses besoins !
Le boulanger de Tingri mesure la levure... le pain est cuit dans une cocotte à vapeur.
Hygiène, hygiène... les détritus sont déversés par camions dans la rivière et vont rejoindre la vache qui ne passe toujours pas le cap tout près d'une horreur canine.
Le yak porte lui aussi, sur le dos, des drapeaux de prière flottant au vent. Choc d'apercevoir la silhouette de l'Everest avec sa crinière blanche ! Nous irons au camp de base bientôt. Nous voyons aussi le Lhotsé 8516m, le Makalu 8454m, le ChoOyu 8201m...
Des ruines, encore des ruines, la guide nous répète que ce sont "des forteresses militaires tibétaines du 17ème siècle". Franchement !?! bâties en adobe, il ne resterait rien depuis trois siècles ! Par contre, nous visualisons sans peine les monastères détruits il y a 50 ans. Deuxième jour, au village de Kong Cuo Cun, je propose à la volée une escapade vers un site de ruines jouxtant la route, la guide accepte et se met à chanter des airs d'opéra dans les ruines. Ce sera le seul moment où nous l'aurons vue gaie... c'était juste avant sa grosse colère.
Les maisons traditionnelles ont une réserve de bois sur la terrasse du toit, un portail décoré, des fenêtres d'angle, parfois un motoculteur, plus souvent de gros boeufs aux cornes empanachées de pompons rouges. Les galettes de bouse brune sèchent contre les murs avant d'être empilées en meules couleur chocolat. Pas d'antenne parabolique visible, on va chercher l'eau avec des bidons. Avez vous observé le pantalon du petit sur le dos de sa mère ? Facile pour faire ses besoins !
Le boulanger de Tingri mesure la levure... le pain est cuit dans une cocotte à vapeur.
Hygiène, hygiène... les détritus sont déversés par camions dans la rivière et vont rejoindre la vache qui ne passe toujours pas le cap tout près d'une horreur canine.
Rombuk, premier monastère
lundi/juin/2010
Tout près de l'Everest, Rombuk, le plus haut monastère du Tibet. Comme pour les autres que nous visiterons les jours suivants, en voici les constantes : un site perché souvent sur un promontoire, des maisons où vivent les moines ou des villageois autour des bâtiments du monastère. Parfois une haute clôture de pierre entoure l'ensemble. A l'intérieur : une grande cour, un hall d'assemblée permet de réunir tous les moines, un rangement pour les livres de prière conservés dans leur socle en bois, un autel central avec un ou trois bouddhas (passé, présent, futur), autel devant lequel les fidèles viennent verser de la graisse pour entretenir la flamme des bougies, déposer des offrandes monétaires, demander une bénédiction... un coin de vie où les moines psalmodient, consultent, se reposent, rangent leur fourbi... Les peintures murales (thangka) représentent les figures diaboliques et angéliques des entités vénérées, les animaux du bestiaire religieux (tigre, éléphant, singe, lapin, paon, brebis et boucs...) ainsi que la roue de la vie, le calendrier tibétain, l'histoire de Gautama Bouddha, etc...
Les variantes seront liées à la taille du monastère : plusieurs cours et chapelles attenantes, au nombre de livres épargnés par les purges drastiques, aux pratiques religieuses (cérémonies avec des masques par exemple), au type de stupa et chorten (ouvert ou fermé), à la présence de tombes vénérées, de statuaires spécifiques... ou encore à la cuisine des moines ! L'accueil est simple et ouvert. Les photos sont parfois interdites, comme au Potala mais le sens des réalités économiques règne : dans un même monastère, le tarif de la prise de photos sera différent d'une salle à l'autre, multipliant ainsi les rentrées escomptées. Les murs de moulins à prière jalonnent l'accès au grand hall. Les toits sont décorés des mêmes motifs en cuivre ou laiton. Le monastère peut avoir aussi un hôpital ou un jardin de plantes médicinales. Pas d'offrandes en nature, donc pas d'animaux nuisibles guettant les fruits ou biscuits aux alentours comme dans les temples hindous... ici, on enlève son chapeau mais on garde ses chaussures !
Il était très demandeur... d'épingles doubles, ou épingles de nourrice !
Nous sommes ici chez les gélupas, les moines au bonnet jaune. Et voici un intrus accroché dans le grand hall, un coucou bien de chez nous. Clin d'oeil pour les écoliers, le panneau "école" chinois !
Vu du ciel...
lundi/juin/2010
Trajet aérien de Lhassa à Katmandou, un spectacle
grandiose si le ciel est dégagé. Au départ, à 10h40 le
spectacle est sur la gauche de l'appareil, à mi
parcours, 11h35, l'Everest apparaît sur la droite.
Chanceux, nous avons pu passer d'un côté à l'autre car
l'avion était aux 3/4 vide. Quelques vues successives
depuis le survol du fleuve Bramapoutre...
L'Everest en majesté...8848m au dessus du niveau de la mer. Un autre document est accessible dans le blog Terre Mère (retour aux sources), il s'agit d'une photo prise du sommet par René de Bos, premier néerlandais à avoir gravi l'Everest le 7 octobre 1990, l'année de ses 30 ans.
L'Everest en majesté...8848m au dessus du niveau de la mer. Un autre document est accessible dans le blog Terre Mère (retour aux sources), il s'agit d'une photo prise du sommet par René de Bos, premier néerlandais à avoir gravi l'Everest le 7 octobre 1990, l'année de ses 30 ans.
L'Everest, côté chinois
lundi/juin/2010
Non, ce n'est pas encore l'Everest en pleine face ! Nous quittons la route principale pour une bonne piste en direction de l'Everest, régal des yeux avec ces chaînes enneigées. Jacques était allé deux fois au camp de base de l'Everest depuis le Népal, grande était l'envie de venir voir l'autre côté !
Sommes à 5100m, au camp de base de l'Everest.
Arrivés tôt dans l'après midi, nous montons au camp de base, plaisir intense de se dégourdir les jambes dans un tel environnement, une heure trente de marche un peu essoufflante, nous sommes à 5000m. On peut aussi y aller en bus ou à cheval. Le lendemain matin, nous remontons au camp de base une dernière fois, le ciel est limpide. Nous trouvons un inukschuk (*) du nord canadien entre les drapeaux de prière. (*) empilement de pierres symbolisant un homme.
Pas possible d'obtenir des informations sur les expéditions qui grimpent par le versant chinois, nous savons tout juste que le dernier camp de base est à 7700m et... "qu'on ne peut pas le visiter", on s'en doutait !
Côté népalais en revanche, voici quelques chiffres : depuis 1957, 3128 personnes ont grimpé jusqu'au sommet, cette année pour la saison de printemps, 347 (157 népalais et 190 étrangers dont le plus jeune avait 13 ans). Le mois de mai a été chargé : 93 personnes le 17 mai, 132 personnes le 23, 18 personnes le 26 et 24 personnes le 28 mai, dernier jour de la saison. On n'imagine pas de tels chiffres surtout connaissant les montants nécessaires pour financer les équipes, les matériels, les différents permis, les assurances, les cautions etc... Voici la tente d'hébergement du village de toile qui nous loge peu après Rombuk. Lourde ceinture, lourd coquillage. Cette jeune femme l'a enfilé à l'âge de quatorze ans. Elle le portera toute sa vie, son poignet résiste avec de grosses callosités.
Monastères des hauts plateaux
lundi/juin/2010
Les monastères des hauts
plateaux : Rombuk, au pied de l'Everest, Tashilompu à
Shigatsé, Phalkhor et le chorten Kumbula à Gyantsé. Près
de la capitale Sera et Drepung puis le Potala et le
temple de Jokhang au coeur du vieux Lhassa, voici la
liste des monastères visités. Quelques vues (permises) de
ces rescapés de la révolution culturelle. Des pélerins y
viennent seuls ou en groupe, à pied ou en prosternation,
à toute heure, moulins à prière et chapelets en mains.
Les moines sur place sont 30,60 ou 80 selon les endroits.
Des jeunes, des vieux sous leurs lourdes capes rouges,
souriants pour la plupart. D'autres moines sont en
visite, sacoche en bandoulière et téléphone portable à
portée de main. Le tourisme religieux va bon train. Il y
a parfois des interdictions totales de prise de vues
comme à l'intérieur du Potala ou du Palais d'Eté.
Ailleurs ce sont des montants à payer parfois franchement
excessifs qui dissuadent le photographe. En revanche une
liberté étonnante au monastère de Sera : nous pouvons
assister au débat contradictoire entre les moines. Ce
sera un des bons moments, passés au Tibet, un moment
plein de vitalité.
Tashilompu, le monastère des moines aux pieds rouges et aux tombes surchargées de pierres précieuses. Les moines portent des bottes rouges avec une semelle en peau de yak. Les villageois portent les mêmes. Peu avant d'arriver à Shigatsé nous avions pu observer un homme en confectionner une paire. Ses outils : une lame tranchante, une grosse aiguille et du fil ! Le voici sur son coussin de travail.
Monastère de Tashilompu à Shigatsé, plusieurs tombes y sont vénérées, en particulier celle du 10ème Panchem Lama décédé sur place en 1989, d'autres restes de tombes saccagées durant la révolution ont été regroupés dans un même mausolée.
Tombe du très vénéré 10ème Panchem Lama. En 1989, venu de Pékin, sa résidence assignée, pour inaugurer la réfection du grand chorten Kumbula dans son monastère d'origine, il meurt peu après ; mort naturelle ou pas, le mystère reste entier.
Dans la ville de Gyantsé, le vieux monastère de Phalkhor date de 1418, il possède un immense hall d'assemblée pour ses 90 moines actuels ; à côté du grand hall, le Kumbula, un chorten géant de 32 m tout à fait original. Commençons par le grand hall au plafond ajouré, une forêt de colonnes rouges, les bancs pour les moines, ici ce sont les bonnets jaunes. Une statuaire haute en couleur, la position des mains indique l'attitude : enseignement, méditation...
Les pèlerins viennent verser de la graisse dans les gros bougeoirs et déposer les khatags, ces écharpes blanches, au pied des statues. D'autres effectuent des dizaines de prosternations en déplaçant le grain de leur chapelet entre chacune d'elles pour les compter. Des chapelles latérales servent de lieu de consultation, sous les masques.
Le Kumbula, fameux chorten géant construit en 1427, il en existe seulement sept autres au monde. On peut grimper jusqu'au sommet par les escaliers intérieurs, soit 8 niveaux et plonger la tête dans les 108 chapelles votives. Vues d'en bas, vues d'en haut et coups d'oeil dans les chapelles jusqu'aux yeux scrutateurs du sommet, en passant par une bouddha femme.
La belle bibliothèque de la chapelle Sakya, en avant du Kumbula.
Tashilompu, le monastère des moines aux pieds rouges et aux tombes surchargées de pierres précieuses. Les moines portent des bottes rouges avec une semelle en peau de yak. Les villageois portent les mêmes. Peu avant d'arriver à Shigatsé nous avions pu observer un homme en confectionner une paire. Ses outils : une lame tranchante, une grosse aiguille et du fil ! Le voici sur son coussin de travail.
Monastère de Tashilompu à Shigatsé, plusieurs tombes y sont vénérées, en particulier celle du 10ème Panchem Lama décédé sur place en 1989, d'autres restes de tombes saccagées durant la révolution ont été regroupés dans un même mausolée.
Tombe du très vénéré 10ème Panchem Lama. En 1989, venu de Pékin, sa résidence assignée, pour inaugurer la réfection du grand chorten Kumbula dans son monastère d'origine, il meurt peu après ; mort naturelle ou pas, le mystère reste entier.
Dans la ville de Gyantsé, le vieux monastère de Phalkhor date de 1418, il possède un immense hall d'assemblée pour ses 90 moines actuels ; à côté du grand hall, le Kumbula, un chorten géant de 32 m tout à fait original. Commençons par le grand hall au plafond ajouré, une forêt de colonnes rouges, les bancs pour les moines, ici ce sont les bonnets jaunes. Une statuaire haute en couleur, la position des mains indique l'attitude : enseignement, méditation...
Les pèlerins viennent verser de la graisse dans les gros bougeoirs et déposer les khatags, ces écharpes blanches, au pied des statues. D'autres effectuent des dizaines de prosternations en déplaçant le grain de leur chapelet entre chacune d'elles pour les compter. Des chapelles latérales servent de lieu de consultation, sous les masques.
Le Kumbula, fameux chorten géant construit en 1427, il en existe seulement sept autres au monde. On peut grimper jusqu'au sommet par les escaliers intérieurs, soit 8 niveaux et plonger la tête dans les 108 chapelles votives. Vues d'en bas, vues d'en haut et coups d'oeil dans les chapelles jusqu'aux yeux scrutateurs du sommet, en passant par une bouddha femme.
La belle bibliothèque de la chapelle Sakya, en avant du Kumbula.
Lhassa
lundi/juin/2010
Plusieurs cols à franchir,
le glacier Karola à 5560m, des lacets, encore des lacets,
le superbe lac Yamdrok, le fleuve Bramapoutre... bientôt
Lhassa.
Vedettes locales : le chien noir au bandeau rouge et le yak de parade.
Lhassa, longue route d'accès à la ville puis des feux de circulation, une triple voie, de gros immeubles, des bases militaires, des grands magasins et soudain se dresse le Potala.
Vigile sous un parasol à la mosquée, d'autres toits sont aussi occupés... par des chanteurs qui psalmodient chaque après midi, ici place du Jokhang.
Le vieux Lhassa, un autre monde. Les gens défilent autour du temple Jokhang dans le sens des aiguilles d'une montre. Ils font tourner leur moulin à prière, égrennent leur chapelet, om mane padme om (O le joyau dans la fleur de lotus). Ils avancent d'un bon pas car les attroupements sont tout de suite encerclés. Partout des militaires en faction, pas une rue du vieux Lhassa leur échappe. Déambulant à notre gré, enfin sans guide, nous croisons des soldats marchant en groupe de cinq, sur les toits d'autres surveillent les mouvements derrière leur casque en plexiglass. Tous les cent mètres un parasol abrite la police municipale. S'arrêter trop longtemps dans une échoppe et voici la police qui vient gérer les relations. Parler dans un square à un groupe de jeunes et voici qu'un observateur en civil se met à vous suivre à la trace.
Nous logeons en plein quartier ouïgour, à côté de la mosquée. Parfait pour se perdre dans les ruelles et sentir un peu de la vie quotidienne. Les ouïgours contrôlent un commerce très lucratif : des chenilles séchées utilisées en médecine traditionnelle. Chaque matin les vendeurs viennent proposer leur récolte. On étale, estime, discute, pèse la précieuse denrée puis l'argent passe, invisible, d'une main à l'autre sous le couvert d'un chapeau ou d'un mouchoir.
Ailleurs ce sont les sempiternels jeux de billard, échecs, mah-jong, go, dés, cartes... sur le trottoir, sous une bâche, devant une entrée, au fond d'un café... partout les hommes jouent, à toute heure. Les passants examinent la partie, commentent, s'immiscent parfois dans le jeu.
Clins d'oeil divers à Lhassa : l'art de la copie... toute ressemblance avec Wall-Mart n'est que coïncidence ! Abris bus à la chinoise, sur la route de l'aéroport, on ne discute plus dans la voiture !
Vedettes locales : le chien noir au bandeau rouge et le yak de parade.
Lhassa, longue route d'accès à la ville puis des feux de circulation, une triple voie, de gros immeubles, des bases militaires, des grands magasins et soudain se dresse le Potala.
Vigile sous un parasol à la mosquée, d'autres toits sont aussi occupés... par des chanteurs qui psalmodient chaque après midi, ici place du Jokhang.
Le vieux Lhassa, un autre monde. Les gens défilent autour du temple Jokhang dans le sens des aiguilles d'une montre. Ils font tourner leur moulin à prière, égrennent leur chapelet, om mane padme om (O le joyau dans la fleur de lotus). Ils avancent d'un bon pas car les attroupements sont tout de suite encerclés. Partout des militaires en faction, pas une rue du vieux Lhassa leur échappe. Déambulant à notre gré, enfin sans guide, nous croisons des soldats marchant en groupe de cinq, sur les toits d'autres surveillent les mouvements derrière leur casque en plexiglass. Tous les cent mètres un parasol abrite la police municipale. S'arrêter trop longtemps dans une échoppe et voici la police qui vient gérer les relations. Parler dans un square à un groupe de jeunes et voici qu'un observateur en civil se met à vous suivre à la trace.
Nous logeons en plein quartier ouïgour, à côté de la mosquée. Parfait pour se perdre dans les ruelles et sentir un peu de la vie quotidienne. Les ouïgours contrôlent un commerce très lucratif : des chenilles séchées utilisées en médecine traditionnelle. Chaque matin les vendeurs viennent proposer leur récolte. On étale, estime, discute, pèse la précieuse denrée puis l'argent passe, invisible, d'une main à l'autre sous le couvert d'un chapeau ou d'un mouchoir.
Ailleurs ce sont les sempiternels jeux de billard, échecs, mah-jong, go, dés, cartes... sur le trottoir, sous une bâche, devant une entrée, au fond d'un café... partout les hommes jouent, à toute heure. Les passants examinent la partie, commentent, s'immiscent parfois dans le jeu.
Clins d'oeil divers à Lhassa : l'art de la copie... toute ressemblance avec Wall-Mart n'est que coïncidence ! Abris bus à la chinoise, sur la route de l'aéroport, on ne discute plus dans la voiture !
Monastères de la capitale
lundi/juin/2010
Dans Lhassa, beaucoup de pèlerins autour des trois principaux lieux religieux : le Potala, le temple du Jokhang et le Norbulinka (ou palais d'Eté) qui ne figure pas sur les circuits de visite habituels. Un peu à l'extérieur de la ville, deux autres grands monastères : Drepung et Sera.
Bâtiment emblématique de la capitale, le Potala est un immense édifice que le Dalaï Lama a quitté il y a plus de 50 ans. Pas une seule mention de sa présence dans ces murs. Résidence des Dalaï Lama depuis le VII è siècle, c'était le siège du pouvoir religieux et politique au Tibet. Construit sur un escarpement, agrandi au XVII è siècle, trois corps de bâtiments, succession de halls, chapelles, bibliothèques, sanctuaires funéraires, cours intérieures... 115 m de haut, 13 étages, 3000 moines y vivaient, aujourd'hui ce sont soixante moines qui assurent une présence religieuse. Visite sur réservation et accompagnée, fouille à l'entrée, photos interdites, le cadre est posé. Le plus souriant des vénérables est, encore ici, Milarepa... pas possible de faire partager son sourire au Potala, alors le voici à Phalkhor !
Devant et arrière du Potala (au centre le palais rouge), puis les grandes montées, les cours intérieures, la vue d'en haut sur la ville et sur la nouvelle gare ferroviaire (2007) copiant la silhouette des trois corps de bâtiments du Potala.
Pour finir, l'entrée des visiteurs...
Le plus émouvant des trois sites reste le temple du Jokhang, maison de Dieu, chargée de garder l'image de Bouddha. Lieu de ferveur, les pèlerins s'y pressent autant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Edifié en 647 à l'initiative du roi Tubo Strontsan qui est représenté en face de Bouddha avec ses trois épouses symbolisant les trois courants ultérieurs du bouddhisme : népalais, tibétain et chinois. 25.000 m2 sur trois niveaux, un immense hall d'assemblée avec la statue centrale de Sakyamuni le jeune, des chapelles votives où chacun vient quêter une bénédiction, offrir un khatag, la fameuse écharpe blanche ou laisser un don. La foule est continue. Au bout de la place, sur la droite l'entrée du temple. Pas de photos intérieures...
Le seul endroit où on évoque, très discrétement le 14è Dalaï Lama est le Norbulinka, le palais d'Eté, construit en 1954 pour apporter une éducation plus moderne à l'adolescent qu'il était. Il n'aura profité de ce beau lieu que deux ou trois années. Demeure moderne, aérée, fonctionnelle avec toilettes et salle de bain, au milieu d'un immense jardin animé d'un plan d'eau. L'endroit est plaisant, fleuri ; on peut imaginer quelques facettes du quotidien de son adolescence. Un enfant pose en costume avec sa grand mère devant le palais d'Eté...
Accès au pavillon du lac par un portique présentant sur la droite les deux quadrupèdes assoiffés de connaissances suivant le maître. Ils se retrouvent sur le fronton de la plupart des temples.
Note finale haute en couleur, ni Brésil ni Provence... le portique d'accès au parc du palais d'Eté.
A quelques kilomètres de Lhassa, deux très grands monastères : Drepung et Sera. Drepung est en travaux, sauf la gigantesque cuisine.
La bibliothèque avec les manuscrits conservés dans leur support en bois, en bas un vieux billet chinois.
Devant la cuisine, une petite réserve de bois ! Ici, on ne met pas une pincée de sel et un tour de moulin de poivre pour relever la cuisson du riz. Ce sont 5kg de sels et d'épices qui sont versés par le moine dans l'énorme chaudron chauffé au bois
Le monastère de Sera est lui aussi un immense monastère avec plusieurs "collèges", philosophie, morale... un hôpital, un jardin médicinal. Le plan donne une idée de la multitude des bâtiments organisés en "collèges". Chaque après midi les moines travaillent le débat contradictoire : il s'agit de convaincre son interlocuteur. L'un est assis, l'autre est debout, véritable samouraïs de la parole, celui-ci gesticule, claque ses mains, recule et avance à grands pas martelés dans le sol, cherche à captiver son interlocuteur. Atmosphère simple et détendue, les moines débattent et les visiteurs sont les bienvenus. La seule consigne est de ne pas intervenir dans le débat ! Vitalité, humour, force de conviction ces moines vivent intensément le moment présent. Instants innoubliables.
Les moines s'installent deux par deux, les uns assis, les autres debout et le débat commence, une véritable ruche.
Villages, visages
dimanche/juin/2010
Au fil de la route, des
villages et des visages... Architecture à la chinoise :
le commerce en bas, le logement au dessus et un large
trottoir pour stationner, étaler les outils ou les
marchandises.
On rallonge ses tresses avec un ruban coloré, tout au long de sa vie de femme. On chausse les bottes rouges à bout carré, parfois elles sont joliment brodées.
Les mères portent les bébés sur le dos et le problème des couches est résolu par une judicieuse fente dans le pantalon des tout petits.
Des moulins à prière XXXL, l'artiste peint son mandala et les carcasses attendent des jours meilleurs ???
Simples ou doubles, partout des portières en tissus, parfois très travaillées, isolent l'intérieur des regards et du froid.
On retrouve les quadrupèdes assoiffés de connaissance... Ci dessous, Tingri.
des "toilettes" à Tingri.
Jour de grosse pluie à Nyalan, les égouts débordent, on a l'habitude ici. Moulin à grain et note finale.
On rallonge ses tresses avec un ruban coloré, tout au long de sa vie de femme. On chausse les bottes rouges à bout carré, parfois elles sont joliment brodées.
Les mères portent les bébés sur le dos et le problème des couches est résolu par une judicieuse fente dans le pantalon des tout petits.
Des moulins à prière XXXL, l'artiste peint son mandala et les carcasses attendent des jours meilleurs ???
Simples ou doubles, partout des portières en tissus, parfois très travaillées, isolent l'intérieur des regards et du froid.
On retrouve les quadrupèdes assoiffés de connaissance... Ci dessous, Tingri.
des "toilettes" à Tingri.
Jour de grosse pluie à Nyalan, les égouts débordent, on a l'habitude ici. Moulin à grain et note finale.