Monastères de la capitale
lundi/juin/2010
Dans Lhassa, beaucoup de pèlerins autour des trois principaux lieux religieux : le Potala, le temple du Jokhang et le Norbulinka (ou palais d'Eté) qui ne figure pas sur les circuits de visite habituels. Un peu à l'extérieur de la ville, deux autres grands monastères : Drepung et Sera.
Bâtiment emblématique de la capitale, le Potala est un immense édifice que le Dalaï Lama a quitté il y a plus de 50 ans. Pas une seule mention de sa présence dans ces murs. Résidence des Dalaï Lama depuis le VII è siècle, c'était le siège du pouvoir religieux et politique au Tibet. Construit sur un escarpement, agrandi au XVII è siècle, trois corps de bâtiments, succession de halls, chapelles, bibliothèques, sanctuaires funéraires, cours intérieures... 115 m de haut, 13 étages, 3000 moines y vivaient, aujourd'hui ce sont soixante moines qui assurent une présence religieuse. Visite sur réservation et accompagnée, fouille à l'entrée, photos interdites, le cadre est posé. Le plus souriant des vénérables est, encore ici, Milarepa... pas possible de faire partager son sourire au Potala, alors le voici à Phalkhor !
Devant et arrière du Potala (au centre le palais rouge), puis les grandes montées, les cours intérieures, la vue d'en haut sur la ville et sur la nouvelle gare ferroviaire (2007) copiant la silhouette des trois corps de bâtiments du Potala.
Pour finir, l'entrée des visiteurs...
Le plus émouvant des trois sites reste le temple du Jokhang, maison de Dieu, chargée de garder l'image de Bouddha. Lieu de ferveur, les pèlerins s'y pressent autant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Edifié en 647 à l'initiative du roi Tubo Strontsan qui est représenté en face de Bouddha avec ses trois épouses symbolisant les trois courants ultérieurs du bouddhisme : népalais, tibétain et chinois. 25.000 m2 sur trois niveaux, un immense hall d'assemblée avec la statue centrale de Sakyamuni le jeune, des chapelles votives où chacun vient quêter une bénédiction, offrir un khatag, la fameuse écharpe blanche ou laisser un don. La foule est continue. Au bout de la place, sur la droite l'entrée du temple. Pas de photos intérieures...
Le seul endroit où on évoque, très discrétement le 14è Dalaï Lama est le Norbulinka, le palais d'Eté, construit en 1954 pour apporter une éducation plus moderne à l'adolescent qu'il était. Il n'aura profité de ce beau lieu que deux ou trois années. Demeure moderne, aérée, fonctionnelle avec toilettes et salle de bain, au milieu d'un immense jardin animé d'un plan d'eau. L'endroit est plaisant, fleuri ; on peut imaginer quelques facettes du quotidien de son adolescence. Un enfant pose en costume avec sa grand mère devant le palais d'Eté...
Accès au pavillon du lac par un portique présentant sur la droite les deux quadrupèdes assoiffés de connaissances suivant le maître. Ils se retrouvent sur le fronton de la plupart des temples.
Note finale haute en couleur, ni Brésil ni Provence... le portique d'accès au parc du palais d'Eté.
A quelques kilomètres de Lhassa, deux très grands monastères : Drepung et Sera. Drepung est en travaux, sauf la gigantesque cuisine.
La bibliothèque avec les manuscrits conservés dans leur support en bois, en bas un vieux billet chinois.
Devant la cuisine, une petite réserve de bois ! Ici, on ne met pas une pincée de sel et un tour de moulin de poivre pour relever la cuisson du riz. Ce sont 5kg de sels et d'épices qui sont versés par le moine dans l'énorme chaudron chauffé au bois
Le monastère de Sera est lui aussi un immense monastère avec plusieurs "collèges", philosophie, morale... un hôpital, un jardin médicinal. Le plan donne une idée de la multitude des bâtiments organisés en "collèges". Chaque après midi les moines travaillent le débat contradictoire : il s'agit de convaincre son interlocuteur. L'un est assis, l'autre est debout, véritable samouraïs de la parole, celui-ci gesticule, claque ses mains, recule et avance à grands pas martelés dans le sol, cherche à captiver son interlocuteur. Atmosphère simple et détendue, les moines débattent et les visiteurs sont les bienvenus. La seule consigne est de ne pas intervenir dans le débat ! Vitalité, humour, force de conviction ces moines vivent intensément le moment présent. Instants innoubliables.
Les moines s'installent deux par deux, les uns assis, les autres debout et le débat commence, une véritable ruche.