Sommaire du blog côte Est
29juin2012
Côte Est. Deux grandes Etats fédéraux : le New South Wales autour de Sydney et le Queensland, avec Brisbane et Cairns, grand comme le Québec ou 5 fois la France avec seulement 6 millions d'habitants. Sections illustrées : 01 Sydney, 02-Art aborigène, 03-Brisbane et plus, 04-Rodéo de campagne à Cappella, 05-Mines, charbon, saphirs, 06-Platypus et Python, 07-Canne à sucre et Kanakas, 08-Histoire et histoires, 09-Cape York, 10-La Grande barrière de corail, 11-Faune, rencontres animales, 12-Ça va la Savane ?,
12-Ça va la savane ?
28juin2012
Le zéro et l'infini en pleine savane ??? Presque à portée de main… suspens jusqu'à LawnHill. Quitter la côte Est et rejoindre les Territoires du Nord, plusieurs possibilités : nous choisissons les pistes alternatives de l'axe Cairns/Broome. Cette route de 3700 km relie les deux côtes. Les pistes alternatives permettent d'aller vers le Golfe de Carpentaria, voir la mer à Karumba, la capitale des crevettes, puis de replonger dans l'outback profond, celui des pistes où l'on croise plus de vaches que de véhicules. Quelques préparatifs : ajuster le gonflement des pneus, mettre 20 litres la réserve de diésel, avoir de l'eau et des provisions car plus de ravitaillement possible avant quelques jours. Go ! La route est d'abord "normale" juste haute en couleurs, puis il faut se partager la voie unique. Traversées de rivières bien aménagées même si les débordements sont fréquents de Novembre à Mars. Ensuite la piste commence.
Observation : les anciens poteaux télégraphiques sont encore debout avec leurs bobines en émail mais les oiseaux ne les utilisent pas. Ici pas plus qu'ailleurs en Australie, pourquoi ?
Normanton, 1100 habitants. Nous trouvons un garage pour le changement des huiles et la rotation des pneus, mais également, une boucherie-verte-qui-vend-aussi-du-poisson. De légumes, point. Un centre d'information fait le récit des 150 dernières années, la ruée vers l'or a amené des Chinois, une cohabitation parfois violente. Peu d'informations sur la communauté aborigène, mais un reportage sur les dernières inondations. Chaque village a un centre d'information tenu par des bénévoles motivés ainsi qu'une bibliothèque avec internet.
Un village de l'outback = un pub, un motel, un magasin/pompe à essence autour du monument à la mémoire des soldats de l'ANZAC. Le centre se réduit à une rue ou un croisement de rue. Quelques pas de côté et la campagne commence. Visite de Normanton : le circuit touristique passe par le magasin général Burns Philip and Co reconverti en centre d'information, l'ancienne prison, un crocodile géant, des toilettes publiques couleur locale et un carrefour où les locaux croisent les vacanciers tirant leurs caravanes aux noms prometteurs : Suprême, Rêve, Aventure, Outback…
Centre ville : un croisement devant le monument aux morts. De l'ombre sous les poteaux...
Des poteaux historiques tout comme la bordure du trottoir et les plaques en fonte signées Normanton. Si on cherche, on trouve de quoi rendre intéressant le déplacement ! Venez nous voir, découvrez nos racines. Tel est le slogan du moindre village, hameau, motel, relais, exploitation agricole ou minière. C'est une constante en Australie, tout ce qui peut être valorisé est présenté avec soin et décrit avec moult superlatifs : le plus de ceci ou de cela. L'originalité n'est cependant pas toujours au rendez vous… Nous irons sur la piste des fossiles UNESCO avec conviction… suspens jusqu'à LawnHill, encore quelques centaines de km de piste et vous aurez la réponse… Pour l'instant, Normanton.
A quelques pas de la rue principale, la campagne commence, les oiseaux se promènent.
Jack's sait tout faire autant sur les véhicules que dans la construction. Très occupé durant ces quatre mois de belle saison mais il trouve un moment pour Pgaz. Ici, chaque professionnel travaille sur 200 km à la ronde, voire plus.
Un gigantesque crocodile en pleine rue ??? En juin 1957 une femme, Krystina Pawlowski a abattu ce qui est le plus gros crocodile connu. Photos souvenir et réplique de la bête : 2 tonnes, 8,63 mètres… bien plus long que Pgaz.
Souvenir des inondations de 2009. Tout est plat dans ce pays, mais les inondations sont fréquentes..
Bye bye Normanton, le road train est plus gros que le magasin général !
Après une matinée "touristique" à Normanton, nous prenons la route pour Karumba, au bord du Golfe de Carpentaria, 73 km. Il fait chaud. La plage hésite entre le sable et la mangrove. On marche sur des pierres constituées de coquillages. Cela nous rappelle une plage de la côte ouest, vers Eagle Bluff/Hamelin qui exploitait ces coquillages compressés, taillés en pierre de construction. L'épaisseur de la couche exploitable atteignait dix mètres.
Les Australiens voyagent avec beaucoup d'équipement, la pêche étant un passe temps favori (pas seulement pour Lynda Lemay), ils ont souvent en plus de leur caravane une barque fixée sur le toit ou remorquée. Pêche en mer, en lac, en rivière, partout on croise des chaloupes couvertes de poussière ! Le parking de Karumba donne la mesure.
Sécurité, voici le point GPS à retenir. Petit ou grand modèle, tous les bateaux sont imaginables.
Le camping est bondé, comme il est interdit de se poser n'importe où, le terrain jouxtant le camping accueille le trop plein, appréciez la taille des véhicules, qui parfois tirent en plus une voiture, un bateau ou une remorque.
Loisirs pour ceux qui passent un mois ou deux au soleil, loin de l'hiver de Sydney ou Melbourne ? La pêche bien évidemment mais aussi le golf et… le tricot ! J'ai été amusée de voir que le kiosque du camping est approvisionné de multiples pelotes de laine. Les Australiennes tricotent au soleil !
En vol, en ville ou au bord de l'eau, les pélican donnent l'impression d'être "vieux".
Le jour suivant, nous replongeons dans l'outback. Les champs de termitières se succèdent et soudain un dingo traverse la route, apparition fugitive, il disparaît dans le fossé, voici le meilleur de nos prises de vues. Nous sommes tellement contents d'en avoir aperçu un vivant.
Quittant le bord de mer, nous assistons à des moments magiques… kangourous et ibis,
envol d'une nuée de galas gris et rouge (sous les ailes)
Rencontre surprise avec le brolga à tête rouge et d'autres plus petits formats volants…
Le bustard australien s'est immobilisé, pour notre plus grand plaisir !
Et les anonymes virevoltant seul ou en bandes...
Perroquets vert vif, éblouissants avec l'intérieur de leurs ailes rouges… Nous sommes gâtés !
Les rapaces en pleine dégustation… chaque jour offre ce spectacle.
… histoires de vaches : elles tracent leurs propres sentiers, mais traversent volontiers !
La route reprend, quelques reliefs chauves animent le paysage puis c'est le plat pays !
Etape dans une road house, Wills et Burke, ces deux explorateurs envoyés du sud pour rejoindre le Golfe de Carpentaria. Une erreur de boussole leur a coûté la vie. Les dromadaires accompagnaient l'expédition. Maintenant les "caravanes" passent à la pompe. Le litre de diésel varie 1,50 à 2,21 dollars australiens, d'où l'intérêt d'avoir un plein en réserve.
Lorsque les monstres de la route passent, Pgaz se range gentiment sur le bas côté. Il faut plusieurs kilomètres pour arrêter le convoi. Prévoir 2,5 km pour doubler un road train roulant à 100 km/heure. Un chauffeur nous a raconté qu'une fois, en croisant une caravane, le déplacement d'air avait fait éclater la caravane. Il avait aidé les malheureux propriétaires à rassembler le matériel éparpillé aux alentours. On bascule entre le rire et la stupeur !
Question encore non élucidée : avec 74 pneus sur un tel attelage, combien y a t-il de roues de secours ? Jacques vote pour 2 et moi je penche pour 8. On doit aller aux renseignements !
On se rapproche d'Adel's Grove et du parc de LawnHill. Le campement est ombragé. Nous projetons deux balades : l'une en canoë vers les gorges de Boodjamulla, l'autre à 50 km sur le site des fossiles de Riversleigh… bientôt la fin du mystère de la première photo ? Balade en kayak dans les gorges, vers les chute Indari.
Le rouge des parois rocheuses se reflète dans l'eau. Un petit portage permet d'accéder aux secondes chutes. Nous profitons de l'étape pour grimper au point de vue sur les chutes Indari.
Un daper sur sa branche et un crocodile d'eau douce au museau effilé sur sa plage privée.
Encore quelques tours de roues et 50 km plus loin, nous voici sur les terres des aborigènes Wuanyi, au site des fossiles de Riversleigh, les plus vieux fossiles (évidemment) d'Australie, cités en équivalents de ceux de Naracoorte, à 2000 km d'ici. Monts et merveilles ? L'Unesco a inscrit ce site au patrimoine de l'humanité. Allons voir de plus près. Une colline, quelques panneaux explicatifs, un circuit et le zéro et l'infini… enfin presque !
Deux gros animaux emblématiques nous proposent un suspens de plus : un énorme oiseau de 2,5 m de haut, pesant 300 kg, dépassant largement les grosses autruches et le fameux cassowary local. Ainsi qu'un crocodile de 5 mètres de long, le baru wicken. Les crocodiles existent en Australie depuis 110 millions d'années, sur les neuf espèces initiales, il ne reste que les crocodiles d'eau douce et les crocodiles d'eau salée, bien plus dangereux. Devenus un peu moins ignorants, nous partons explorer le site. Reportage. Voici la tortue et son panneau explicatif, fort utile, vous aussi apprécierez.
Le gros oiseau, son "pilon" et les indispensables explications !
Et, le clou du circuit, le crocodile. Nous restons comme deux ronds de flan en contemplation devant ce vénérable anneau puis nous allons comprendre qu'il s'agit d'une rondelle de crocodile prise sur sa patte arrière gauche. Fabuleux, à voir ! Le zéro et l'infini ont pris tout leur sens. Merci de votre patience… le parking est désert à Riversleigh, pas de queue à faire pour aller voir la patte du crocodile. Ce fut un moment très drôle, faisant réfléchir sur les superlatifs des guides touristiques. Ce reportage un peu détaillé vous évitera le détour ! Sauf pour les spécialistes et les émotifs : toucher un os vieux de 25 millions d'années.
Fin du suspens, le zéro et l'infini ! Traversée une communauté aborigène, interdiction de l'alcool et de la pornographie. Barrières dérisoires, si on en juge au nombre de cartons de bières abandonnés dans le fossé. On boit sur la route… mais pas dans la réserve.
Autre panneau, il faut tenir compte des distances entre les pompes à essence.
Nous reprenons la route vers Devil's Gate (la Porte de l'Enfer). Ultime poste de police chargé, il y a encore 50 ans, de faire régner l'ordre entre les communautés aborigènes et les fermiers blancs. Maintenant, c'est une paisible Road House fière de son aéroport, accueillant les passants tant pour le diésel que pour le café. Ne pas espérer se ravitailler, il n'y a que des citrons proposés à 50 ct pièce.
Les mâles et les femelles, les anges et les démons ? Chacun son entrée… sanitaire !
Les cônes jaune d'or des banksias et le buisson rose (turkey bush).
Termites magnétiques, celles qui se font de l'ombre, astuce efficace d'orientation N/S.
Passage de rivière au départ de LawnHill en direction de la Porte de l'Enfer (Hell's Gate). Nous avons quitté la piste principale pour traverser plusieurs domaines d'élevage bovin. Prière de refermer la grille sinon… amende.
Soudain une rivière à traverser mais on ne voit pas l'autre rive, une flèche sur un arbre fait comprendre qu'il faut slalomer entre les arbres, la terre ferme est à 200m. C'est parti, Pgaz plonge et va remonter après sa trempette ombragée.
Petit matin, au sortir de LawnHill, un nuage bien spécial traverse le ciel, trace d'avion ? non, c'est un de ces nuages en rouleau, habituels ici. Ce n'est pas encore la "haute saison" pour les voir strier le ciel, bien parallèlement. En voici un tout seul, en compagnie motorisée.
Paysages "vides" alternant avec de légers reliefs. Belle piste. Des boeufs, pas de voyageurs.
La dernière rivière à passer avant Hell's Gate est aménagée. Ici aussi les inondations débordent largement du lit de la rivière. Photos mémorables des dernières inondations à Hell's Gate.
En route, trois cadavres de marcassins (les petits du sanglier). Comment est-ce arrivé ?
La piste continue vers la frontière entre le Queensland et les Territoires du Nord, 60 km après Hell's Gate. Le relief est plus vallonné avec de nombreux passages de rivières. On imagine la difficulté durant la saison des pluies.
Plusieurs zones brûlent, les feux traditionnels qui sont décidés entre les Aborigènes et les Rangers. Cela ne porterait pas préjudice à la faune et à la flore… seulement à la couche d'ozone, mais elle semble bien loin des préoccupations locales.
Régulièrement, des épaves rappellent les dangers de la piste.
Un nouvel arbre commence à devenir familier : le pandanus avec son allure de palmier débonnaire. Les fruits et les feuilles sont utilisés par les Aborigènes. Je découvrirai plus tard la fabrication des bracelets, corbeilles et paniers en feuilles de pandanus. Les acacias sont en fleur ainsi que les pompons oranges. Ici les banksias sont blancs.
Vie animale, un bel oiseau et les termites qui ne semblent pas affectées par les feux. Si une termitière est tombée sur le côté, la vie "reprend le dessus" et les nouvelles constructions repartent à la verticale. Pas plus compliqué que cela !
Nouveau suspens dans l'étape suivante, notre carte mentionne plusieurs "lost city" entre Boroolola et Roper Bar : des cités perdues ? S'agit-il de villages abandonnés ? Mais les aborigènes ne construisaient pas de villages. Ancienne civilisation ? Non, plus prosaïque, il s'agit de formations rocheuses qui, à l'image des cheminées aux fées ou pinacles, forment un dédale de tours pouvant donner l'illusion d'une ville abandonnée à la végétation. Excitant ! Nous allons chercher les moyens d'y accéder car certaines ne sont accessibles qu'en hélicoptère et d'autres nécessitent d'avoir obtenu… la clé de la barrière. Le Ranger n'est guère disponible. Alors nous trouverons un site plus accessible. Balade dans une cité perdue photogénique, celle du Sud, proche de Lorella Springs.
La piste change parfois de couleur, le relief se stabilise, bientôt Roper, dans 150 km !
Passage de rivière : le panneau indique 2 mètres en saison humide, rien aujourd'hui.
Peu avant Roper Bar, une large rivière, la Roper. Des pêcheurs y séjournent plusieurs semaines. Un campement temporaire d'une vingtaine de tentes et caravanes baptisé "Tomatoe Island".
Roper Bar : un bar sans alcool tenu par des Aborigènes, le diésel est affiché à 2.21 dollars, un record… vive la réserve ! 20 km après Roper Bar, l'asphalte réapparaît.
Nous retrouvons la "civilisation" après cette belle virée dans l'outback. Cap sur Mataranka, ses sources chaudes, puis Katherine.
11-Faune, rencontres animales
15juin2012
L'Australie offre les incontournables rencontres des kangourous et autres marsupiaux, des koalas dans leurs eucalyptus favoris, des lézards et serpents rapides comme l'éclair, des centaines d'oiseaux dont on garde les chants en mémoire, des émeus cousins des autruches, des stars comme le platypus ou le cassowary… Voici quelques unes de ces rencontres inopinées au détour d'une marche ou sur la route où l'on dérange souvent les rapaces venus se restaurer sur les "cadavres du jour". Voyant un ibis, nous dérangeons des rapaces… venus se nourrir sur le cadavre d'un sanglier. C'était au Parc de Lakefields.
Kangourous, (ou wallabies en plus petit). Aux aguets il peut rester immobile à deux pas de vous puis bondir vers les fourrés. Ils apprécient les zones brûlées où repousse de l'herbe tendre. Quel ressort ! Décollage à la verticale ! Il y a les gris et les roux.
Parmi les stars,le cassowary, plus petit qu'une autruche, se nourrit exclusivement de graines et fruits. Nous savions qu'il n'était pas facile d'en apercevoir mais que leurs excréments retenaient toute l'attention : un tas de noyaux car ils avalent tout rond les fruits et de fait facilitent la reproduction d'une soixantaine d'arbres. Détour spécial à Etty Beach, en sortant de la voiture… un cassowary longe une clôture et s'enfonce dans la forêt… coup de chance. Quelle tête et quelles pattes !
Pris en portrait sur la fresque du Den's Lion Road House, sur la route du Cape York.
Nous savions qu'il ne faut absolument pas nourrir la faune, mais celui ci est parait-il très agressif.
Le platypus, autre star du Queensland, voir la section 06 qui lui est consacrée. Ici de dos.
Du côté des rampants… un gros lézard (cousin des varants ?) traverse soudain la piste. C'est un jeune, plus tard, voici un adulte, plus massif. Ils peuvent atteindre une taille de 2,40m.
Une fois nous avons aperçu ce lézard aux oreilles déployées en forme de corolle, gueule grande ouverte. Trop bref pour une photo, voici une compensation en carte postale. Client idéal pour phoniatre ?
Et les serpents passent rapidement ou font demi tour sur place.
Le python brun digère, se rapproche d'un buisson. Le lendemain, il s'est juste un peu déplacé.
Redoutables ces fourmis vertes, capables de replier des feuilles pour constituer un nid hors sol.
Plus gros, relativement… voici un scarabée bleu, un crabe turquoise et… une mante/brindille, la voyez vous ?
Les volatiles ? Oui, Inès il y a des poules sauvages, en bandes ou isolées avec un plumage-gouvernail !
En hauteur, dans les arbres, au repos pour la journée, la "chouette à la bouche de grenouille"…
Plus bas, dans la rivière où nous cherchions les platypus, les tortues d'eau.
Aperçu dans les buissons, Ulysse nous fait sauter de joie : le merveilleux papillon bleu qui nous rappelle un souvenir précis du Panama. Nous roulions lentement en forêt et voici qu'un papillon bleu vole au rythme de Pgaz, un bleu lumineux semblable à Ulysse ! Difficile à capter, compensation en carte postale.
Le "festival des termites", de la famille des cafards et non pas des fourmis qui volontiers viennent les attaquer. Dans l'ouest, nous avions déjà "fait la connaissance" de ces insectes, invisibles, qui construisent leur nid avec leurs excréments. Termitières assorties à la couleur de la terre ambiante, formes arrondies pour les plus habituelles. Il y a aussi "les termites magnétiques". Elles se créent de l'ombre en développant leur nid orienté vers le Nord, astucieux ! La silhouette de leurs termitières est plus fine et plus élancée. Festival…
Les occupants… invisibles ! Si une "branche" est effondrée, le travail recommence vers le haut !
Bord de route ou plein champ, orange ou grise, cassée ou en érection… ce sont les termitières !
Conclusion du festival des termitières : hauteur à Punsang et perte de vue à Lakefields National Park.
Kangourous, (ou wallabies en plus petit). Aux aguets il peut rester immobile à deux pas de vous puis bondir vers les fourrés. Ils apprécient les zones brûlées où repousse de l'herbe tendre. Quel ressort ! Décollage à la verticale ! Il y a les gris et les roux.
Parmi les stars,le cassowary, plus petit qu'une autruche, se nourrit exclusivement de graines et fruits. Nous savions qu'il n'était pas facile d'en apercevoir mais que leurs excréments retenaient toute l'attention : un tas de noyaux car ils avalent tout rond les fruits et de fait facilitent la reproduction d'une soixantaine d'arbres. Détour spécial à Etty Beach, en sortant de la voiture… un cassowary longe une clôture et s'enfonce dans la forêt… coup de chance. Quelle tête et quelles pattes !
Pris en portrait sur la fresque du Den's Lion Road House, sur la route du Cape York.
Nous savions qu'il ne faut absolument pas nourrir la faune, mais celui ci est parait-il très agressif.
Le platypus, autre star du Queensland, voir la section 06 qui lui est consacrée. Ici de dos.
Du côté des rampants… un gros lézard (cousin des varants ?) traverse soudain la piste. C'est un jeune, plus tard, voici un adulte, plus massif. Ils peuvent atteindre une taille de 2,40m.
Une fois nous avons aperçu ce lézard aux oreilles déployées en forme de corolle, gueule grande ouverte. Trop bref pour une photo, voici une compensation en carte postale. Client idéal pour phoniatre ?
Et les serpents passent rapidement ou font demi tour sur place.
Le python brun digère, se rapproche d'un buisson. Le lendemain, il s'est juste un peu déplacé.
Redoutables ces fourmis vertes, capables de replier des feuilles pour constituer un nid hors sol.
Plus gros, relativement… voici un scarabée bleu, un crabe turquoise et… une mante/brindille, la voyez vous ?
Les volatiles ? Oui, Inès il y a des poules sauvages, en bandes ou isolées avec un plumage-gouvernail !
En hauteur, dans les arbres, au repos pour la journée, la "chouette à la bouche de grenouille"…
Plus bas, dans la rivière où nous cherchions les platypus, les tortues d'eau.
Aperçu dans les buissons, Ulysse nous fait sauter de joie : le merveilleux papillon bleu qui nous rappelle un souvenir précis du Panama. Nous roulions lentement en forêt et voici qu'un papillon bleu vole au rythme de Pgaz, un bleu lumineux semblable à Ulysse ! Difficile à capter, compensation en carte postale.
Le "festival des termites", de la famille des cafards et non pas des fourmis qui volontiers viennent les attaquer. Dans l'ouest, nous avions déjà "fait la connaissance" de ces insectes, invisibles, qui construisent leur nid avec leurs excréments. Termitières assorties à la couleur de la terre ambiante, formes arrondies pour les plus habituelles. Il y a aussi "les termites magnétiques". Elles se créent de l'ombre en développant leur nid orienté vers le Nord, astucieux ! La silhouette de leurs termitières est plus fine et plus élancée. Festival…
Les occupants… invisibles ! Si une "branche" est effondrée, le travail recommence vers le haut !
Bord de route ou plein champ, orange ou grise, cassée ou en érection… ce sont les termitières !
Conclusion du festival des termitières : hauteur à Punsang et perte de vue à Lakefields National Park.
10-Grande Barrière de corail
14juin2012
La Grande Barrière de Corail, journée magique en mer. Deux heures pour rejoindre Agincourt, un espace où les coraux affleurent et rendent faciles tant le snorkeling (masque et tuba) que la plongée. Le fond révèle une variétés de coraux étonnante par les formes, les couleurs, les agencements, les textures… jardin exotique où évoluent une myriade de poissons tout aussi originaux. Des milliers de poissons sont répertoriés, je ne les mémorise pas mais garde en mémoire leurs silhouettes fluides, seul ou en groupe, calmes ou en effervescence. C'est magique de flotter au dessus d'un tel spectacle. Un petit requin passe, chacun son chemin ! Je n'ai pas pu prendre de photos sous l'eau, voici celles du photographe du groupe.
Côté pratique, nous avons embarqué sur un bateau pas trop gros, nous étions une cinquantaine de passagers
aux petits soins d'un équipage attentif à bien recompter les ouailles avant le redémarrage du bateau ! Silver Sonic au ponton à Port Douglas, une heure au nord de Cairns. La Grande Barrière où les vagues viennent se briser sur le récif : 2300 km, la plus grande barrière de corail. Elle longe la côte Est du pays, distante de 300km au sud mais seulement de 30 km au Nord du tropique du Capricorne.
Voici sept familles de coraux et une coupe, quasi dentaire, d'un corail en croissance, impressionnant.
Retour joyeux à bord puis à Port Douglas, un temps magnifique et de beaux ciels marins.
09-Cape york
12juin2012
Two to the Top on the Tip… pointe Nord du cape York.
Nous avons aimé retrouver de vastes espaces de nature, des pistes aux couleurs chaudes, des bivouacs de rêve, des jalons d'histoire parfois ancienne… à la découverte du Cape York. The Tip, comme les Australien l'appellent, c'est l'extrémité nord de l'Australie, le bout du bout du Cape York, the Top, 10 degrés en dessous de l'Equateur. Nous attendions que la météo s'améliore car en saison humide les pistes sont inaccessibles ou fermées. Chance, les travaux de remise en état des pistes s'achèvent : les pistes sont excellentes. Dans quelques semaines ce sera de la "tôle ondulée", bien plus éprouvante pour les passagers et les véhicules. Croiser un véhicule ou un camion, la poussière en cadeau, parfois un caillou dans le pare-brise. Deux impacts à réparer en 48h ! Jacques est un pro du "kit pare-brise" !
Passé Cairns, la route longe la côte vers Port Douglas puis vers le Cape Tribulation et Cooktown, lieu où le capitaine Cook serait arrivé le 17 juin 1770 avec l'Endeavour, son navire sévèrement endommagé par la grande barrière de corail. C'est la base de la Péninsule du Cape York.
Les plages du Cape Tribulations, celles du capitaine Cook, mais bien d'autres vaisseaux ont échoués ici. Passages de rivière dans un contexte brumeux, ici un champ de thé, on devine une coupe mécanisée avec une telle surface.
Une superbe chute d'eau à Wuja Wuja (ou Broomfields) et une nature évocatrice.
L'aventure 4x4 se corse un peu plus loin, au delà de Laura : pistes, passages de rivières, essence plus rare (et plus chère), pas d'habitations. Il faudra encore près de 280 km pour rejoindre la mythique OTT, "old telegraph track". Cette piste a été tracée en 1860 depuis Moreton en ligne droite jusqu'au nord. Il s'agissait de relier la pointe du pays par un système de communication moderne : le télégraphe. Étapes historiques : le Den's Lion Café, les Road Houses servant de relais tous les 150 km. Le lion et sa crinière en peau de mouton !
Certaines Road Houses ont plus de 100 ans, l'histoire des inondations est parfois mémorisée comme à Moreton : 14 mètres d'inondation en 2003, la pancarte est clouée dans le haut de l'arbre (à gauche).
Un des rescapés de la ligne télégraphique
L'accès au nord a été facilité, et cela depuis plusieurs années par deux contournements de cette piste difficile du fait de nombreux passages de rivière très escarpés. Nous utiliserons le contournement. A Bramwell, Jim, patron de la Road House alerte les candidats à l'OTT car une fois engagé, pas possible de faire demi tour et les "dépannages" coûtent une fortune. C'est le début de la OTT, Jim explique les risques. Il montre les photos des passages complexes comme le Gunshot (coup de fusil), descente raide dans un fond boueux et remontée aussi raide en face… si on y arrive ! Pgaz est un peu plus large que la majorité des pick up qui s'y engagent et plus lourd. La piste est étroite, volontairement pas entretenue depuis 1962. Pgaz passe son tour. Photos du livre de Jim à Bramwell, juste pour se faire une idée ! A gauche, départ pour la OTT, dans 5 km, le premier passage de rivière, à droite le "by-pass" (contournement) bien plus accessible. Petit pincement de coeur, cela nous aurait bigrement tenté, mais le niveau de risque estimé est trop élevé, on aura quelques autres passages de rivière à franchir.
S'engager nécessite d'être à plusieurs, équipés de treuils et sangles, conscients des aléas météo. Nous suivrons une petite section de la OTT entre les deux contournements puis dans l'accès à deux belles chutes d'eau du Parc National Jardine : Eliott et Bats. Passage de rivière : cela semble lisse et plouf deux trous successifs avant de remonter en face.
2000km de piste, le rouge, le jaune, le blanc parfois se succèdent. Voici une sélection colorée pour donner une impression globale. La dernière photo nous a surpris : devinez-vous pourquoi ? réponse à la fin.
La surprise ? Un point de vue à l'horizon après plusieurs jours durant lesquels le champ de vision ne dépasse pas les arbres sur les côtés de la piste. Cela nous a enchanté !!! La piste, ce sont aussi des passages plus chaotiques ou des animaux aperçus en passant. Voici un bout (facile) de la OTT et d'autres petites pistes.
….Vous avez pu vous faire une petite idée de deux semaines de pistes au Cape York. Avec des pauses comme celle des chutes Eliott et Bats, une baignade délicieuse ! Pas de crocodiles.
A la pointe du Cape York, nous profitons d'une bonne adresse de voyageurs, merci à Susi et Serge : le site de Punsang est accueillant. La patronne y habite toute l'année, parfois totalement isolée durant la saison des pluies. C'est l'habitat le plus excentré de la Péninsule.
Juste avant le Tip, la piste traverse une forêt pluviale : arbres immenses, il fait sombre, les gouttes arrosent le sol, la piste devient glissante. Les rayons de soleil n'atteignent pas le sol. Il fait frais.
À l'ouest, une plage abritée, à l'est du cape York, des falaises font face au vent.
Tout au bout, une pointe qui ouvre sur une série d'îlots. Certaines îles sont habitées, Thursday Island par exemple. Le chapelet d'îles déclarées australiennes va jusqu'à la Papouasie Nouvelle Guinée, soit moins de 150 km.
Cape York, ce sont quelques communautés aborigènes Injinoo à Bamaga, Seisa, une fois passée la rivière Jardine par son ferry de 2 minutes au coût de 88 dollars !!! (incluant l'entrée dans le Parc National Jardine et le camping dans cette partie du NPA (Northern Peninsula Territory).
Ces villages vivent au rythme de la desserte hebdomadaire du bateau venant de Cairns en 3 jours. De belles maisons, pas de taudis, les communautés ont des ressources significatives tirées de leurs terres, surtout en espace minier. Difficile d'établir des contacts. On croise des aborigènes au centre commercial, guère plus. Hopeval, un village communautaire, nous sommes contents d'y aller spécialement. Tout est fermé, la pompe à essence, la Poste, le centre commercial. Je questionne et on me répond qu'il y a des funérailles. Bon, voici le rassemblement avant la cérémonie. Plus tard nous apprenons que la Communauté Aborigène remet 500 dollars à chaque participant pour venir assister aux funérailles, temps fort des rencontres familiales élargies. L'autre grande occasion : le festival bi annuel… durant les années impaires ! Avis !
Cape York, exploitation industrielle de la bauxite à Weipa. Voir détail dans 05-Mines
Weipa, 4000 km2, la plus grande mine de bauxite au monde. La bauxite, une histoire de "pisolite", ce gravillon rouge entrant dans la fabrication de l'aluminiun. On le trouve juste sous la terre arable.
Exploitation de surface, la bauxite est accessible juste sous la couche de terre arable, donc pas de grand trou mais une série d'engins de chantier pour racler la surface, extraire la couche minérale et refermer la zone ainsi "scalpée" avec la terre végétale initiale. Mais combien faut-il d'années pour que tout repousse et que les animaux reviennent ??
Trois types d'engins : bulldozers, transporteurs à bascule et collecteurs de minerai. Toutes les 12h, les engins passent au garage pour dépoussiérage, graissages et nettoyages divers.
La visite de la mine est un ballet d'engins dans une poussière rouge !
Entrée dans une zone de travail : remplissage, évacuation, remise en terre arable.
La terre reprend son rythme et la bauxite est acheminée au port.
La bauxite sera lavée puis chargée en cargos par deux longs couloirs se déversant dans les soutes. Une large partie est expédiée en Chine. Lavage et chargement.
Pas de touristes dans cette partie d'Australie. Les agences de location de voiture excluent des contrats certaines zones exclusivement de piste pour ménager leur parc automobile. Par ailleurs, ici, c'est le bout du monde, il faut du temps pour s'y rendre et la saison restreint le choix du moment propice. Nous rencontrons donc des australiens et cela est fort sympathique. Voici : Julie, Sandrine, Ron et sa famille, Sophie et Robyn, Lyn et Lance…
Julie, professeur à la retraite engagée dans les volontaires qui viennent faire la classe dans les contrées isolées. Elle reste 4 mois au Cape York et va de station en station selon les besoins des enseignements. Elle voyage avec sa caravane. Elle trouve Pgaz bien pratique car compact et tout terrain. Nous faisons sa connaissance lors d'une pause café… elle avait aussi sa pause et tricotait pour l'un de ses 10 petits enfants !
Bonjour Sandrine à Bramwell Road house. Elle n'en revient pas : un véhicule français qui vient à la pompe !!! Elle aime son séjour australien et économise pour voyager avant de rentrer. Ses études d'espagnol ne l'ont pas vraiment préparée à parler… l'australien. Plus de problèmes maintenant. Comme son prénom n'a pas d'équivalent ici, elle est devenue "Suny", ensoleillée, cela lui va bien, elle a un si beau sourire ! Voici, Ron...
Nous intriguons plus d'un Australien : "vous êtes sur le mauvais côté", combien de fois des conducteurs nous interpellent en riant ! Ron viendra discuter avec nous en passant sur son quad. Je ne résiste pas l'emprunter en pensant à Casimir, bientôt 4 ans, fasciné par ces engins. Voici une photo "spécial Casimir".
Merci Ron, avec qui nous avons partagé un sympathique souper familial à Punsang. Reportage sur un moment familial autour de Pgaz. Ron et son fils Marc travaillent dans les engins de travaux publiques. La conduite à gauche les amuse beaucoup. Ron viendra au volant, son gendre Kevin aussi. Sheila, la fille de Ron prend des photos, les trois enfants tournent autour et les deux amoureux Marc et Bianca prennent la pose. Ils sont "engaged" = fiancés. Quelques photos d'une famille sympathique du Queensland intérieur, ils vivent à Longreach. Ils sont venus à Punsang passer une semaine en famille, avec leurs deux enfants et petits enfants, un mini village !
Punsang, une belle localisation à quelques km du Tip. Camping sous les arbres en bord de mer au calme. Une adresse de Susi et Serge. Merci à vous deux, on fait suivre les bons coins ! Cette année la patronne n'a pas embauché de backpackers étrangers, elle a embauché des jeunes locaux et compte bien réussir la saison ensemble. Bravo.
Dans l'arbre, en haut, immobile la journée durant, nous apercevons une chouette, puis deux autres (moins visibles). Avec un peu d'attention, on distingue le poitrail, la tête face au soleil, son oeil mi clos et son bec relevé. Ici elle s'appelle la "chouette à la bouche de grenouille".
Plus bas, sur une autre branche, deux silhouettes, collées l'une sur l'autre.
A t-elle vraiment une bouche de grenouille (photo prise sur une carte postale) ?
Lyn et Lance, près de Laura. L'observation d'un kookabari bleu, oiseau pêcheur en action nous
rapproche et la discussion s'engage agréablement.
Voici, le fameux kookabara bleu, au mieux du contre jour de cette fin d'après midi.
Sophie avec Robyn, venus pour le concours de pêche à Weipa, bonne chance !
Nous avons aimé retrouver de vastes espaces de nature, des pistes aux couleurs chaudes, des bivouacs de rêve, des jalons d'histoire parfois ancienne… à la découverte du Cape York. The Tip, comme les Australien l'appellent, c'est l'extrémité nord de l'Australie, le bout du bout du Cape York, the Top, 10 degrés en dessous de l'Equateur. Nous attendions que la météo s'améliore car en saison humide les pistes sont inaccessibles ou fermées. Chance, les travaux de remise en état des pistes s'achèvent : les pistes sont excellentes. Dans quelques semaines ce sera de la "tôle ondulée", bien plus éprouvante pour les passagers et les véhicules. Croiser un véhicule ou un camion, la poussière en cadeau, parfois un caillou dans le pare-brise. Deux impacts à réparer en 48h ! Jacques est un pro du "kit pare-brise" !
Passé Cairns, la route longe la côte vers Port Douglas puis vers le Cape Tribulation et Cooktown, lieu où le capitaine Cook serait arrivé le 17 juin 1770 avec l'Endeavour, son navire sévèrement endommagé par la grande barrière de corail. C'est la base de la Péninsule du Cape York.
Les plages du Cape Tribulations, celles du capitaine Cook, mais bien d'autres vaisseaux ont échoués ici. Passages de rivière dans un contexte brumeux, ici un champ de thé, on devine une coupe mécanisée avec une telle surface.
Une superbe chute d'eau à Wuja Wuja (ou Broomfields) et une nature évocatrice.
L'aventure 4x4 se corse un peu plus loin, au delà de Laura : pistes, passages de rivières, essence plus rare (et plus chère), pas d'habitations. Il faudra encore près de 280 km pour rejoindre la mythique OTT, "old telegraph track". Cette piste a été tracée en 1860 depuis Moreton en ligne droite jusqu'au nord. Il s'agissait de relier la pointe du pays par un système de communication moderne : le télégraphe. Étapes historiques : le Den's Lion Café, les Road Houses servant de relais tous les 150 km. Le lion et sa crinière en peau de mouton !
Certaines Road Houses ont plus de 100 ans, l'histoire des inondations est parfois mémorisée comme à Moreton : 14 mètres d'inondation en 2003, la pancarte est clouée dans le haut de l'arbre (à gauche).
Un des rescapés de la ligne télégraphique
L'accès au nord a été facilité, et cela depuis plusieurs années par deux contournements de cette piste difficile du fait de nombreux passages de rivière très escarpés. Nous utiliserons le contournement. A Bramwell, Jim, patron de la Road House alerte les candidats à l'OTT car une fois engagé, pas possible de faire demi tour et les "dépannages" coûtent une fortune. C'est le début de la OTT, Jim explique les risques. Il montre les photos des passages complexes comme le Gunshot (coup de fusil), descente raide dans un fond boueux et remontée aussi raide en face… si on y arrive ! Pgaz est un peu plus large que la majorité des pick up qui s'y engagent et plus lourd. La piste est étroite, volontairement pas entretenue depuis 1962. Pgaz passe son tour. Photos du livre de Jim à Bramwell, juste pour se faire une idée ! A gauche, départ pour la OTT, dans 5 km, le premier passage de rivière, à droite le "by-pass" (contournement) bien plus accessible. Petit pincement de coeur, cela nous aurait bigrement tenté, mais le niveau de risque estimé est trop élevé, on aura quelques autres passages de rivière à franchir.
S'engager nécessite d'être à plusieurs, équipés de treuils et sangles, conscients des aléas météo. Nous suivrons une petite section de la OTT entre les deux contournements puis dans l'accès à deux belles chutes d'eau du Parc National Jardine : Eliott et Bats. Passage de rivière : cela semble lisse et plouf deux trous successifs avant de remonter en face.
2000km de piste, le rouge, le jaune, le blanc parfois se succèdent. Voici une sélection colorée pour donner une impression globale. La dernière photo nous a surpris : devinez-vous pourquoi ? réponse à la fin.
La surprise ? Un point de vue à l'horizon après plusieurs jours durant lesquels le champ de vision ne dépasse pas les arbres sur les côtés de la piste. Cela nous a enchanté !!! La piste, ce sont aussi des passages plus chaotiques ou des animaux aperçus en passant. Voici un bout (facile) de la OTT et d'autres petites pistes.
….Vous avez pu vous faire une petite idée de deux semaines de pistes au Cape York. Avec des pauses comme celle des chutes Eliott et Bats, une baignade délicieuse ! Pas de crocodiles.
A la pointe du Cape York, nous profitons d'une bonne adresse de voyageurs, merci à Susi et Serge : le site de Punsang est accueillant. La patronne y habite toute l'année, parfois totalement isolée durant la saison des pluies. C'est l'habitat le plus excentré de la Péninsule.
Juste avant le Tip, la piste traverse une forêt pluviale : arbres immenses, il fait sombre, les gouttes arrosent le sol, la piste devient glissante. Les rayons de soleil n'atteignent pas le sol. Il fait frais.
À l'ouest, une plage abritée, à l'est du cape York, des falaises font face au vent.
Tout au bout, une pointe qui ouvre sur une série d'îlots. Certaines îles sont habitées, Thursday Island par exemple. Le chapelet d'îles déclarées australiennes va jusqu'à la Papouasie Nouvelle Guinée, soit moins de 150 km.
Cape York, ce sont quelques communautés aborigènes Injinoo à Bamaga, Seisa, une fois passée la rivière Jardine par son ferry de 2 minutes au coût de 88 dollars !!! (incluant l'entrée dans le Parc National Jardine et le camping dans cette partie du NPA (Northern Peninsula Territory).
Ces villages vivent au rythme de la desserte hebdomadaire du bateau venant de Cairns en 3 jours. De belles maisons, pas de taudis, les communautés ont des ressources significatives tirées de leurs terres, surtout en espace minier. Difficile d'établir des contacts. On croise des aborigènes au centre commercial, guère plus. Hopeval, un village communautaire, nous sommes contents d'y aller spécialement. Tout est fermé, la pompe à essence, la Poste, le centre commercial. Je questionne et on me répond qu'il y a des funérailles. Bon, voici le rassemblement avant la cérémonie. Plus tard nous apprenons que la Communauté Aborigène remet 500 dollars à chaque participant pour venir assister aux funérailles, temps fort des rencontres familiales élargies. L'autre grande occasion : le festival bi annuel… durant les années impaires ! Avis !
Cape York, exploitation industrielle de la bauxite à Weipa. Voir détail dans 05-Mines
Weipa, 4000 km2, la plus grande mine de bauxite au monde. La bauxite, une histoire de "pisolite", ce gravillon rouge entrant dans la fabrication de l'aluminiun. On le trouve juste sous la terre arable.
Exploitation de surface, la bauxite est accessible juste sous la couche de terre arable, donc pas de grand trou mais une série d'engins de chantier pour racler la surface, extraire la couche minérale et refermer la zone ainsi "scalpée" avec la terre végétale initiale. Mais combien faut-il d'années pour que tout repousse et que les animaux reviennent ??
Trois types d'engins : bulldozers, transporteurs à bascule et collecteurs de minerai. Toutes les 12h, les engins passent au garage pour dépoussiérage, graissages et nettoyages divers.
La visite de la mine est un ballet d'engins dans une poussière rouge !
Entrée dans une zone de travail : remplissage, évacuation, remise en terre arable.
La terre reprend son rythme et la bauxite est acheminée au port.
La bauxite sera lavée puis chargée en cargos par deux longs couloirs se déversant dans les soutes. Une large partie est expédiée en Chine. Lavage et chargement.
Pas de touristes dans cette partie d'Australie. Les agences de location de voiture excluent des contrats certaines zones exclusivement de piste pour ménager leur parc automobile. Par ailleurs, ici, c'est le bout du monde, il faut du temps pour s'y rendre et la saison restreint le choix du moment propice. Nous rencontrons donc des australiens et cela est fort sympathique. Voici : Julie, Sandrine, Ron et sa famille, Sophie et Robyn, Lyn et Lance…
Julie, professeur à la retraite engagée dans les volontaires qui viennent faire la classe dans les contrées isolées. Elle reste 4 mois au Cape York et va de station en station selon les besoins des enseignements. Elle voyage avec sa caravane. Elle trouve Pgaz bien pratique car compact et tout terrain. Nous faisons sa connaissance lors d'une pause café… elle avait aussi sa pause et tricotait pour l'un de ses 10 petits enfants !
Bonjour Sandrine à Bramwell Road house. Elle n'en revient pas : un véhicule français qui vient à la pompe !!! Elle aime son séjour australien et économise pour voyager avant de rentrer. Ses études d'espagnol ne l'ont pas vraiment préparée à parler… l'australien. Plus de problèmes maintenant. Comme son prénom n'a pas d'équivalent ici, elle est devenue "Suny", ensoleillée, cela lui va bien, elle a un si beau sourire ! Voici, Ron...
Nous intriguons plus d'un Australien : "vous êtes sur le mauvais côté", combien de fois des conducteurs nous interpellent en riant ! Ron viendra discuter avec nous en passant sur son quad. Je ne résiste pas l'emprunter en pensant à Casimir, bientôt 4 ans, fasciné par ces engins. Voici une photo "spécial Casimir".
Merci Ron, avec qui nous avons partagé un sympathique souper familial à Punsang. Reportage sur un moment familial autour de Pgaz. Ron et son fils Marc travaillent dans les engins de travaux publiques. La conduite à gauche les amuse beaucoup. Ron viendra au volant, son gendre Kevin aussi. Sheila, la fille de Ron prend des photos, les trois enfants tournent autour et les deux amoureux Marc et Bianca prennent la pose. Ils sont "engaged" = fiancés. Quelques photos d'une famille sympathique du Queensland intérieur, ils vivent à Longreach. Ils sont venus à Punsang passer une semaine en famille, avec leurs deux enfants et petits enfants, un mini village !
Punsang, une belle localisation à quelques km du Tip. Camping sous les arbres en bord de mer au calme. Une adresse de Susi et Serge. Merci à vous deux, on fait suivre les bons coins ! Cette année la patronne n'a pas embauché de backpackers étrangers, elle a embauché des jeunes locaux et compte bien réussir la saison ensemble. Bravo.
Dans l'arbre, en haut, immobile la journée durant, nous apercevons une chouette, puis deux autres (moins visibles). Avec un peu d'attention, on distingue le poitrail, la tête face au soleil, son oeil mi clos et son bec relevé. Ici elle s'appelle la "chouette à la bouche de grenouille".
Plus bas, sur une autre branche, deux silhouettes, collées l'une sur l'autre.
A t-elle vraiment une bouche de grenouille (photo prise sur une carte postale) ?
Lyn et Lance, près de Laura. L'observation d'un kookabari bleu, oiseau pêcheur en action nous
rapproche et la discussion s'engage agréablement.
Voici, le fameux kookabara bleu, au mieux du contre jour de cette fin d'après midi.
Sophie avec Robyn, venus pour le concours de pêche à Weipa, bonne chance !