horizons connus
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Un mois déjà au Québec, du temps passé en famille à
Montréal, Trois Rivières, Québec, Gatineau, les
retrouvailles aussi des amis de Jacques, que de
moments intenses. Le soleil a été de la partie et les
feuilles sont maintenant en train de virer au rouge
et or. Pgaz se refait une santé au garage et devrait
repartir avec un nouvel embrayage. Les magasins ici
regorgent de tant de produits de qualité : vêtements,
alimentation, équipements... nous les arpentons un
peu comme on découvrirait un musée ! Programme chargé
pour revoir les uns et les autres, passer à la SAQ
(Société des Alcools du Québec) trouver une bonne
bouteille à boire ensemble, ou au marché chercher des
tomates de plein champ. Retrouver les geste du
canotage au bord d'un lac. Suivre l'envol des
bernaches. Bavarder autour d'un feu chez les amis qui
prennent tant soin de nous. Faire la fête lorsque les
anciens collègues se retrouvent après tant d'années.
Se mettre à jour des évenements de la vie des uns et
des autres.
vive les vacances !
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Montréal, 34 heures de route depuis Miami en suivant
la 95 puis la 87 : quel plaisir de rouler sur un
excellent revêtement avec des indications routières
claires et suffisantes. Plaisir de se fondre dans
l'anonymat d'une grande ville au pied du Mont Royal.
Merci Kathleen pour ton accueil permanent ! Nous nous
sentons en vacances ! Nous retrouvons les terrasses
de café, les magasins avec des produits familiers, la
douche abondante, les téléphones faciles avec les uns
et les autres, une connexion internet hyper rapide,
la détente de ne pas chercher un lieu pour dormir
chaque soir ! Pgaz reprendra du service en fin de
semaine : trois Rivières, Grand Mère, Drumondville,
Québec qui fête son 400ème anniversaire, puis Ottawa,
une escapade au Massachussett retrouver ma soeur et
les cousins d'Argentine venus pour les 60 ans du
frère, une semaine à Victoria chez la fille de
Jacques et son tchum. Une dernière semaine à Montréal
pour mettre Pgaz en container et le 31 octobre nous
décollerons pour Paris/Lyon. 3 boucles se referment
successivement : d'abord à Cartagena/Colombie après
14 mois passés en Amérique latine, ensuite à Montréal
pour le continent nord, centre et sud américain.
Partis du Québec le 18 juin 2006, sommes de retour le
23 août 2008. Il restera l'étape française qui
devrait se reboucler le 1er novembre. C'est le temps
de la décantation, des questions difficiles (qu'avez
vous le plus aimé ?) et de la joie intense des
retrouvailles. On vous aime si fort !
Toujours à Miami...
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L'ouragan Fay est passé et se dirige vers Orlando au
nord, les pluies torrentielles continuent mais le
vent a baissé. Les écoles ont ouvert leurs portes
pour la rentrée des classes avec 2 jours de retard.
Les démarches pour faire entrer Pgaz aux USA avancent
avec l'appui d'un agent maritime super sympathique.
Grâce, c'est son prénom nous guide dans les étapes et
cherche maintenant un quai de débarquement du
container qui soit équipé d'une rampe de sortie. Le
container doit passer aux rayons X avant de quitter
le port et rejoindre le lieu d'ouverture. Attente. Il
nous semble que ce soit notre seule activité depuis 3
semaines ! Attente pleine de rebondissements, aléas,
temps forts, temps morts, déceptions et espoirs. Dur,
dur de ne pas avoir sa liberté d'action et de
mouvement. Mais les Jeux Olympiques nous aurons
offerts de superbes moments à la télévision ! à
suivre !
1, 2, 3...nous voici à Miami, Floride
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Première tentative de départ (prévu le 7 août) pour
Pgaz déçue au Vénézuela, seconde échéance (le 10
août) depuis Cartagène (Colombie)pour Panama manquée
pour cause de papiers non remis dans les temps.
Finalement nous ne partagerons pas le container avec
Diane et Dominique comme à l'aller voici 14 mois. Le
15 aout nous embarquons Pgaz pour Miami avec la
compagnie Seaboard Marine. 3 jours de trajets, si
l'ouragan Fay qui sévit en ce moment ne vient pas
toucher Miami (la rentrée des classes a été décalée
de 2 jours), nous espérons récupérer notre véhicule
le 20. Ensuite : tout droit plein nord, il y a 2960
km jusqu'à Montréal avec l'espoir de rejoindre le
Canada avant fin août... si tout va bien !
Cela fait tout drôle de trouver des routes propres avec des panneaux de signalisation, des véhicules qui s'arrêtent aux feux rouges, des trottoirs continus sans trous ni déchets, un hotel fonctionnel. Une douche avec eau chaude, un vrai rideau, pas de petit geiko/lézard qui se faufile sous la porte, pas d'inondation de la chambre lorsqu'il y a une grosse pluie... Cartagéna est à 3 heures de Miami et il nous semble être arrivés dans un tout autre monde ! Nous nous réapprivoisons peu à peu au retour au pays en appréciant de si petits détails sans doute mais qui constituent pour nous en ce moment une sacrée différence. Nous nous sentons... en vacances !
Cela fait tout drôle de trouver des routes propres avec des panneaux de signalisation, des véhicules qui s'arrêtent aux feux rouges, des trottoirs continus sans trous ni déchets, un hotel fonctionnel. Une douche avec eau chaude, un vrai rideau, pas de petit geiko/lézard qui se faufile sous la porte, pas d'inondation de la chambre lorsqu'il y a une grosse pluie... Cartagéna est à 3 heures de Miami et il nous semble être arrivés dans un tout autre monde ! Nous nous réapprivoisons peu à peu au retour au pays en appréciant de si petits détails sans doute mais qui constituent pour nous en ce moment une sacrée différence. Nous nous sentons... en vacances !
Vénezuela, les déceptions
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A une semaine du départ, nous sommes inquiets de
l'attitude d'Expotran filiale de SDV avec qui nous
sommes en contact internet depuis 3 mois : pas
d'informations précises (le port d'embarquement
change plusieurs fois), ni fiables (le prix double
puis triple depuis que nous sommes sur place), notre
interlocutrice ne répond plus à nos appels... Il est
évident que Pagz ne partira pas le 7 août comme
escompté. Nous décidons de rejoindre Cartagena et de
trouver un bateau pour le Panama, comme nous l'avions
vécu (dans l'autre sens) voici un an. Changement de
programme, les aléas du voyage ! Nous retrouvons la
folle circulation de Caracas pour récupérer nos 2000
USD et annuler nos deux billets, juste 15 jours avant
le départ du 16 août. Adieu les retrouvailles de mi
août à Montréal ! Nous allons faire le trajet Panama
Montréal par la route, 12.000 km ? 14.000 km ? Nous
verrons ! Partagés entre la frustration et la
consternation d'un tel manque de professionnalisme,
d'une attitude si peu correcte, nous roulons non stop
vers la frontière nord. Une pause café à puenta
Sabanita et nous voici arrêtés par la Police de la
Route : contrôle de routine des papiers comme nous
l'avons déjà connu à deux reprises par la Police
Militaire ? Non, le sketch du racket se met en place
! Le premier flic est le "pointeur", il argumente que
notre parebrise présente un danger (une
fissure-réparée- en haut sous le pare soleil), que le
dépanneur va nous conduire à Maracaibo et que lundi
nous devrons le faire changer, payer une amende
etc... Discussion pour revenir à du bon sens, de la
bonne volonté, de l'humour, de la compréhension, je
propose au flic de s'asseoir à la place du
conducteur, ce qu'il fait (!). Il nous affirme qu'il
y a un grand éblouissement dans les yeux ... le
second flic arrive, c'est "l'écraseur". Il cherche à
mettre de la pression, un épais face de boeuf que
vous ne souhaiteriez pas croiser dans un couloir.
Jacques est en short, le flic lui dit qu'il ne peut
pas entrer dans son bureau ainsi. Jacques va mettre
un pantalon et revient se planter devant le bureau.
Rien d'autre à faire que d'attendre et de rechercher
d'autres véhicules à parebrises "dangereux". Je me
plante sur le bord de la chaussée. Pas besoin de
temps pour signaler trois autres véhicules ! Je prend
aussi le temps de me renseigner auprès d'autres
véhicules arrêtés : comment cela se passe, quel est
le montant d'un racket, un petit, un gros. Les gens
semblent habitués à ces taxations sauvages. Le temps
passe, le gros face de boeuf me dit que mon attitude
est inacceptable. Le temps passe, nous sommes
toujours coincés sur le bord de la route. Le
troisième acteur arrive, ce sera "le ramasseur" : un
gradé dans sa voiture de fonction. Son rôle ?
ramasser les sous. Lunettes noires, grosse bedaine,
attitude de mépris il nous demande le double d'un
"gros" racket et nous dit de le suivre sur la route
(pas de sous dans son bureau !). Nous le suivons et
préparons des sous. Arrêt sur le bas côté, il ouvre
sa fenêtre, empoche les sous, rend le certificat de
route et repart. Nous avons soustrait 20% de la somme
demandée. Quand même ! Le sketch aura pris 1h30 et
j'ai pris des photos. Traversée facile de la grande
ville de Maracaibo, puis la route se rétrécit,
traverse une lande sèche, pelée avec des villages
misérables. Ici encore les détritus sont jetés
n'importe où. 10 km avant la frontière, contrôle de
la Police de la Route. Le flic cherche le contact,
serre la main, bonjour, etc... il s'accote sur la
porte et demande ouvertement de l'argent , 5 minutes
d'argumentaire et hop nous repartons en le plantant
au milieu du chemin. La frontière est là. Pour les
passeports c'est ouvert jusqu'à 18h et on vous
demande la taxe d'aéroport mais pour le véhicule
c'est 16h. Nous dormirons entre les deux bureaux
frontaliers. Durant la nuit une dizaine de semi
remorques ont passé tranquillement. Hâte de quitter
ce pays. Plaisir de retrouver le sourire et l'accueil
des Colombiens. Revenir à Cartagene c'est boucler
notre périple en Amérique du sud juste 13 mois plus
tard. Les choses sont plus simple lorsqu'on revient
sur place : on retrouve sans peine l'hôtel Bella
Vista et son parking, le Club Nautique où nous avons
rendez vous demain pour Pgaz.
Valencia, les belles surprises
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Seconde ville du pays, nous y allons pour faire réparer nos lames de suspension. C'est une des bonnes adresses d'un voyageur rencontré l'an dernier à Cartagena, en Colombie, les bonnes adresses circulent elles aussi ! De plus Pgaz devant partir de Puerto Cabello, nous nous rapprochons ainsi de sa destination. Samedi matin, nous trouvons le magasin ouvert et accueillant. Fernando et Carlos font le diagnostic et rendez vous est pris pour le lundi matin. Où dormez vous ce soir ? pas vraiment d'idée ! Fernando passe un coup de fil et nous voici dans un immense parc ombragé chez les cowboys ! Son père est le manager du parc des Ganaderos, chaque année se tient là une grande compétition agricole. C'est une ancienne hacienda avec sa rangée de palmiers et ses arbres centenaires. Cela nous convient parfaitement. Surprise du soir, Fernando revient avec du vin blanc, du fromage et toute la famille. Nous ferons connaissance des parents, frères et belles soeurs, enfants et amis. Atmosphère joyeuse et détendue. Questionnements mutuels, étonnements, complicités, nous sommes tout contents de ces moments détendus. Nous les reverrons plusieurs soirs de suite avec le même plaisir. les petits ballons sont gonflés et pètent presqu'aussi vite. Visite de Pgaz, conseils pour aller découvrir le parc Morrocoy à une heure de route, rendez vous pris pour nous trouver un lavage de Pgaz juste avant d'affronter les services du contrôle sanitaire canadien. En arrivant à Montréal en Mai 2006, l'inspection d'Agriculture Canada avait trouvé de la boue sous le véhicule et nous avions eu droit à une désinfection spéciale (véhicule + container). Nous avons donc le souci de faire nettoyer Pgaz au plus profond de ses entrailles. Ce seront près de 2 heures de jet sous pression dans les moindres recoins du châssis de notre vaillant cheval. Fernando 37 ans travaille dans le magasin de suspension, sa femme Claudia est juriste pour la municipalité, ils ont un petit Fernando de deux ans d'âge. Son frère Carlos travaille dans l'immobilier, il a une petite fille Marisol. Les deux petits enfants portent les prénoms des grands parents "abuelo" Fernando et "abuela" Marisol. Grands parents disponibles et attentifs, nous aimons bien les rencontrer. Viennent aussi les amis, Enrique, sa femme et leurs deux fils. Enrique est agriculteur. Il produit du tabac à une heure de route de Valencia. C'est la période creuse de l'année, il prépare un voyage au Machu Pichu avec sa famille, départ mi août. On partage notre accès au Machu Pichu par l'arrière d'Agua Caliente, évitant ainsi les 100 dollars de train au départ de Cuzco. Nous sommes très touchés par leur gentillesse et le soin qu'ils prennent de nous. Nous quittons Valencia le mercredi après le grand lavage en direction du parc Morrocoy situé à proximité de Puerto Cabello, le port de départ de Pgaz où nous comptons aller jeudi pour accélérer les démarches qui nous semblent bien lentes à une semaine du départ. Ce sera une autre paire de manches !
Caracas, une capitale affolante
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Mise à part Mondévidéo, la capitale de l'Uruguay, les
capitales d'Amérique centrale ou latine ont en commun
une concentration automobile extrême avec les
comportements grégaires peu amènes que l'on peut
aisément imaginer. Caracas va dépasser l'entendement.
Nous sommes obligés d'y aller pour rencontrer
Expotrans avec qui nous dialoguons depuis 3 mois.
Pgaz devrait partir le 7 août dans un container pour
Montréal et nous avons deux billets d'avion pour le
16 août. Rejoindre la tour Humbolt , premier objectif
au milieu d'une circulation démente, klaxons des
motos qui se faufilent entre les files de voitures,
autobus en colère qui slaloment, automobilistes
masqués derrière leurs vitres fumées qui ne
connaissent que la loi du "moi d'abord", camions sur
la bande d'arrêt d'urgence transformée en voie
"rapide", c'est la jungle sans fioritures. Caracas
est au creux de montagnes abruptes, plusieurs
autoroute traversent la capitale, l'information
routière est minimaliste. Comme le flux est rapide,
difficile d'anticiper : tout est bon, la logique, le
feeling, le coup de chance juste avant de choisir
telle ou telle voie ou sortie ! Nous serons à l'heure
dite au rendez vous, tout abasourdis par le trafic.
Mais il nous faudra replonger dedans pour aller
chercher tel certificat pour le véhicule puis un
numéro fiscal permettant de régler les taxes
douanières. On y va. C'est pourtant un vendredi,
lendemain de jour férié, mais aucun répit dans ce
trafic fou ! 16 heures, nous avons terminé et
quittons Caracas pour Valencia à l'ouest. L'enfer
continue sur la sortie de la capitale, les bidons
villes fleurissent, habitations grignotées sur les
flans montagneux ou agrippées sous les arches des
ponts. Partout la promotion Chavez s'impose : le
président vous accueille à l'entrée des cités, de
grands panneaux nous informent des pensées ou projets
du président. La route traverse un massif montagneux,
courbes, pentes rien ne ralentit le conducteur local
qui trouvera toujours une voie rapide supplémentaire
pour accéder au prochain tunnel, créant ainsi
d'interminables bouchons. Nous n'aimons pas beaucoup
les grosses villes, Caracas aura la palme !
Caripe et les guacharos
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Une grotte originale dans un massif montagneux du
nord est du pays, la cueva del guacharos. Ces oiseaux
nocturnes endémiques vivent ici, ils sont 12 à 15.000
sur la première partie de cette grotte de 10
kilomètres. Faire quelques pas dans la grotte et le
bruit est assourdissant de leurs cris stridents. Bien
plus gros que des chauves souris, ils se déplacent
avec le même système de radar. Leur corps contient
des mini capsules huileuses que les indiens
utilisaient. Ils sortent se nourrir de petits fruits
à la tombée de la nuit, la grotte est jonchée de
déchets de coques. Ce sont des envols bruyants qui
jaillissent soudain de la grotte. Les ailes battent
en se touchant au dessus de leur tête. Zig zag dans
la pénombre, cris, passages groupés ou isolés,
l'animation dure jusqu'à l'aube. Nous dormons dans le
stationnement, à l'entrée de la grotte. On peut la
visiter sur les deux premiers km : succession de
stalactites et commentaires vaseux du guide, mais les
lieux valent de détour.
Les chutes Angel
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Il y a 50 ans Jimmy Angel accompagné de sa femme et
deux autres chercheurs atterrissait sur un des tepuys
d'Auyan après avoir effectué un certain nombre de
repérages préalables. Il avait découvert la plus
haute chute du monde 970 m mais son avion embourbé ne
pouvait plus redécoller. 11 jours de marche pour
retrouver le contact avec le monde. Les chutes lui
sont dédiées, son avion a été rapatrié à Ciudad
Bolivar, ville de départ de l'accès aux fameuses
chutes. Le trajet vaut le suspens. D'abord rejoindre
Ciudad Bolivar, une journée de route depuis Caracas,
prendre un petit avion vers le sud est en survolant
durant 1h 1/4 de vastes zones mi sèches mi innondées
du fait de la proximité du delta de l'Orinoco.
Atterrir à Canaiman, petit village indien pour
prendre une pirogue à moteur et remonter l'Anapu et
son chapelet de rapides. La pirogue transporte une
douzaine de voyageurs et quelques bagages. Le pilote
navigue tantôt sur un côté, tantôt sur l'autre bord.
Les rapides secouent l'embarcation, après une heure
et demie nous mettons le pied à terre : une petite
heure de marche pour contourner une succession de
rapides dangereux que le pilote franchira sans
passagers. Il se met à pleuvoir. Le paysage change et
nous entrons dans des gorges. Des chutes d'eau
tombent de ci de là. La rivière se rétrécit, l'eau
est noire, passages rocheux à petite vitesse et nous
arrivons au lieu de bivouac : les chutes Angell sont
juste en face. Une éclaircie et le spectacle est
grandiose avec toute cette eau qui semble tomber du
ciel. Le lendemain, une heure de marche en forêt pour
arriver au pied de la chute. Le vent joue avec les
nuages, nous aurons du ciel bleu.
Encore un bout du monde !
Encore un bout du monde !
Gran Sabana, Venezuela
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Sud est du Vénezuela, la chaîne montagneuse de la
Gran Sabana : végétation alternant de vaste espaces
herbeux, de rares palmiers et des reliefs originaux,
les tepuys. Ces montagnes plates ont développé une
végétation endémique originale sur leurs plateaux
bien arrosés d'où tombent de nombreuses chutes, la
plus célèbre étant la chute Angel. Le Roroima culmine
à 2810m, c'est le plus important des tepuys juste à
la frontière avec la Guyana. Il faut au moins une
semaine pour aller l'explorer : marche d'approche et
découverte du plateau. Nous l'apercevrons entre deux
nuages, il ne se laisse pas admirer facilement. Nous
remontons une excellente route jalonnée de sites
naturels : des cascades originales en deux ou trois
niveaux. Jaspé avec ses pierres d'un rouge
flamboyant, Pacheco avec ses maisonnettes au chapeau
pointu, Lagondrina au bout d'une mauvaise piste... le
paysage est superbe à perte de vue. Peu d'oiseaux
malgré les promesses de l'Escalera, zone montagneuse
noyée dans la végétation. Nous renonçons aux 45 km de
piste des chutes Apongwo, nous avons un problème
d'embrayage à surveiller, rester sur l'asphalte nous
semble plus raisonnable pour le moment. La route
continue vers le nord par le village d'El Callao : on
y croise les chercheurs d'or, la bassine plate sur le
dos. 3 tonnes d'or extraites par an, ce ne sont plus
les grandes productions d'autrefois. Premières
impressions vénézueliennes, les gens conduisent comme
des fous : vitesse, dépassements dangereux, queue de
poisson, coups de klaxons, passage au rouge...
Jacques s'adapte, il faut aussi conduire en
s'imposant ! cela rappelle les heures mexicaines. Sur
l'autoroute la bande d'arrêt d'urgence est considérée
comme une voie rapide pour doubler par la droite !
Vigilance redoublée... et nous n'avons pas encore
abordé Caracas !
Re-passage de l'Equateur !
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Après ces superbes journées de tranquillité et de
nature à remonter le fleuve Amazone, nous avons du
mal à rester à Manaus. Certes le théâtre nous
enchante : si loin de tout, voici un petit bijou
style Opéra de Paris construit au début du siècle.
Parfait état de conservation, la visite est
intéressante, mais nous avons hâte de quitter la
ville une fois les quelques courses faites et les
messages internet lus. Cap au nord, ce que nous
faisons depuis Ushuaïa, mais nous allons repasser
l'Equateur un an après ! Le GPS diminue, diminue,
bientôt le "S 00 00 000" s'affiche, surprise une
ligne jaune traverse la route ! Un monument sur le
côté marque cette étape ! et hop le N 00 000 000
s'affiche maintenant. Fugitive ligne magique :
l'Equateur. Nous pensons à ce gars qui a fait le tour
de la terre en ne s'écartant pas plus de 40 km de
l'Equateur ! A t-il marché à travers champs ici car
la route coupe l'Equateur, elle ne le longe pas !
Autant de personnes, autant de voyages différents !
La forêt nous accompagne de chaque côté. Nous
traversons le territoire des Waimiri, indigènes qui
ont négocié un respect particulier de leur territoire
: 130 km sans arrêt, ni photos, ni pause, ouverts de
6h à 18h. La route offre son lot de trous, tope
(boudins ralentisseurs pas toujours signalés), la
végétation déborde parfois sur la chaussée... On se
rapproche du Vénezuela, on fera le plein là bas vu
les tarifs Chavez, le président à la chemise rouge.
Passage de frontière rapide, nous abordons un 19ème
pays. Reviennent les mêmes questions : comment les
choses se passent ici (les relations avec les gens,
les achats, la conduite sur la route, la
signalisation, les endroits à visiter et les coins
tranquilles et sûrs pour dormir...). Santa Helena, un
dimanche en fin d'après midi, nous dormirons près des
résidences familiales des militaires, tranquillité
assurée.Nous ferons le plein pour 20 centimes d'euros
! On se frotte les yeux, payer un plein d'essence
avec deux pièces de monnaie, on rêve et on mesure le
poids des taxes sur l'essence partout ailleurs.
Bienvenue au Venezuela, va t-on dépasser la
gentillesse des brésiliens ? La langue portugaise
nous avait bien posé quelques difficultés ces 3
derniers mois passés au Brésil mais nous aurons vécu
concrètement l'extrême gentillesse des brésiliens du
sud au nord.
Bélem-Manaus, 6 jours sur une barge
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Tout au nord du Brésil, Manaus est difficilement
accessible par la route. Nous cherchons une compagnie
de transport qui nous accepte tous les deux avec
Pgaz. Pas simple : ici on demande un prix
exhorbitant, là on dit "pas les femmes", ailleurs on
nous demande d'attendre que le chef sorte de sa
réunion... finalement sur le trottoir à l'extérieur
des locaux un certain Kleton nous donne un reçu pour
la somme déposée entre ses mains et nous dit de
revenir le vendredi suivant pour partir le 4 ou 5
juillet. Confiance, confiance... le vendredi suivant
en fin d'après midi Alexandre, de l'hôtel Massilia
qui nous a accompagné avec ténacité durant toute
cette recherche, nous quitte sur le bord de l'immense
parking du transporteur. Avons payé la seconde partie
mais pas de billet, ni de titre de transport. Avons
hâte d'embarquer ! Minuit, c'est enfin notre tour. 2
grandes barges de 48 véhicules sont déjà remplies de
semi-remorques déposés à touche touche, arrimés au
sol avec de grandes tiges en métal. Fascinant ce
ballet incessant des quelques chauffeurs qui font le
va et vient entre le parking et les barges pour
aligner plus de 120 semi remorques. Serons dans la
troisième barge, au milieu, le long de l'allée
centrale (une largeur d'épaule). Chance, un peu
d'espace vital car la place avant est libre. Au total
ce seront 11 autres camionneurs que nous allons
découvrir. Le convoi ne partira que vers 8 heures le
5 juillet. Bingo, que va t-il se passer durant ces 6
journées ? Les barges sont poussées par un puissant
petit bateau, plein gaz à 5 noeuds sans arrêt jour et
nuit. 4 pilotes se relaient, 2 hommes aux machines et
une cuisinière. Coup de sifflet 3 fois par jour, la
popotte est prête pour tout le monde ! Rituel
immuable à la cantine : riz, spaghettis, poulet ou
boeuf en sauce, salade de tomates, haricots rouges.
Les plats sont disposés dans le même ordre. Chacun
lave son assiette. Un repas par jour nous suffisait
grandement et les camionneurs ne manquaient pas de
nous inviter quand même. Douche super abondante à
l'eau du fleuve ! Programme quotidien : observer ce
qui se passe le long du fleuve, sieste dans nos
hamacs accrochés à l'ombre des semi-remorques,
lecture, discussions avec les camionneurs... à
l'avant de la barge, un peu de place mais attention à
ne pas tomber à l'eau, ni barrières ni gilets de
sauvetage ! Les eaux sont hautes et on voit de grands
espaces inondés. L'habitat est sur pilotis, la
pirogue seul moyen de se déplacer. Des enfants
viennent jouer dans les vagues du convoi, d'autres
embarcations accostent sportivement pour vendre des
bananes, du diésel, des fauteuils en bois... Peu à
peu l'animation diminue, on s'enfonce dans l'Amazone
profonde, de temps en temps un bout de village mais
encore des cabanes le long du fleuve, du linge qui
sèche, des casiers à poissons... fins d'après midi à
scruter les couchers de soleils ou les apparitions de
dauphins : des dauphins roses le 3ème jour ! Les
relations se nouent avec Roni, Carlos et sa femme
Maria Luiza qui vont remonter jusqu'à Boa Vista,
Sevesno le sage, Jenny le fumeur ou les deux
inséparables qui surveillent la météo pour bâcher ou
débâcher à temps leurs cargaisons d'oignons et de
melons. L'adorable Judy nous stupéfie par sa
consommation d'alcool, chaque jour il sort de
nouvelles bouteilles de rhum généreusement proposées
à la ronde ! Le temps passe, Luiza sort les points
noirs du visage de son mari et réciproquement ! Les
jumelles circulent pour observer les oiseaux ou
identifier un village. On se sent petit à petit faire
partie d'un groupe curieux de mieux nous connaitre.
On appréciera tout particulièrement cette solidarité
lorsqu'il s'agira de quitter le port à Manaus : en
effet, nous n'avons qu'un vague reçu et pour franchir
les deux contrôles il faut montrer un peu de
paperasse ! Pas pensé à cette étape ! Le grand Roni
va nous faire ouvrir les portes : carrure d'armoire à
glace et autorité du vieux routier au sens propre...
en une demi heure nous quitterons le port alors qu'il
va leur falloir la journée pour en faire de même avec
leur cargaison... adieux du fond du coeur sur le
parking et nous voilà dans cette mythique destination
: Manaus.
Un mois de juillet bien contrasté
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RESUME de juillet : ces dernières semaines passées bien loin du monde, sans connexion de qualité : 5 jours en pleine forêt avec Cicero au départ de Belem (voir photos Caixam), 6 jours sur une barge au milieu de 120 camions pour remonter l'Amazone de Belem à Manaus, puis le passage de l'Equateur à nouveau. Avons quitté le Brésil mi juillet pour le Vénezuela : découverte de Gran Sabana et des chutes Angel (un must) à partir de Ciudad Bolivar, remontée vers le nord-est à Caripe pour voir la grotte des guacheros ces oiseaux nocturnes huilés, Caracas la capitale au trafic fou, et enfin Valencia seconde ville du pays à l'ouest pour faire réparer les suspensions, deux lames sont cassées et rencontrer la famille si chaleureuse de Fernando.
Vivre sur l'eau en Amazonie
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Depuis Bélem, cap vers le parc Caxiuana : première
nuit sur un bâteau de 500 passagers (chacun son
hamac, la première "forêt" de cordages et hamacs bien
tassés sur 3 niveaux !), puis 7 heures sur un petit
bateau pour remonter plus avant dans le forêt et
ensuite une succession d'explorations à pied ou en
pirogue plus profondément dans cette immense zone
végétale. Rencontre de 3 familles différentes : on
vit du manioc, de la pêche et des produits locaux
(huiles, résines, plantes séchées...). Bacuri, 4
maisons, avait une petite église et une mini école
sur pilotis. Enfants joyeux, curieux, joueurs, jouant
avec l'eau sur de petites pirogues qu'ils manient dès
leur plus jeune âge. Mais aussi nez qui coulent,
bronchite et toux à rendre l'âme pour certains
d'entre eux... conséquences de l'humidité permanente
? Toute la vie est tournée vers le fleuve. Cicéro
nous enmène à pied en fôret voir ces immenses arbres,
on se tord le cou pour tenter de voir le sommet, des
lianes, des plantes odorantes, des noix diverses dont
les fameuses noix du Brésil. Plus loin encore nous
irons en pirogue slalomer entre les arbres à la
découverte des zones innondées. Silence
impressionnant, on se faufile entre les souches,
troncs, branchages... plaisir intense du canoé ! La
lumière est tamisée. Pas trace d'animaux. Brève et
grosse ondée au retour. Quand il pleut, c'est du
sérieux. Le parc Caxiuana ne reçoit guère de
visiteurs. La forêt est un véritable mur végétal, ici
les arbres sont mieux protégés et on verra de ces
énormes troncs. Vie à bord sympathique avec Evaristo,
le capitaine et Everaldo 17 ans qui l'accompagne.
La mer à droite
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Nous reprenons le fil de l'eau : depuis l'Alaska nous
avons roulé "la mer à droite" jusqu'à Ushuaïa. Notre
remontée vers le Vénézuela continue de même : Bahia,
les tortues à praia do Forto, Sao Cristovao et
Aracaju, Barra de Sao Miguel, plage de Gungas, Recife
et Olinda, la plage du Seixtan (pointe extrême est du
continent) juste avant Natal puis une grande étape
vers Fortaleza. Ensuite ce seront les étapes de Sao
Luis, Jericoacoara, le parc Lençois puis Belem au
début juillet. La route ne suit pas la mer, elle
traverse les Etats pauvres du nord est brésilien. La
dengue sévit. Le tourisme apporte de l'activité
saisonnière en bord de mer. En ce moment, nous sommes
en automne, c'est la basse saison. La région a un des
plus grands marchés du Brésil à Caruara, un peu comme
Ottavalo au nord de Quito en Equateur. Les traces
coloniales sont fortes ici aussi dans les bâtiments
(couvents, églises, habitat), dans l'agriculture mais
plus encore dans les populations avec toutes les
variétés de métissage. La culture africaine se repère
notamment dans les expressions, la cuisine, la
musique et la religion à Bahia en particulier (le
candomblé). S'il y a un musée de l'Immigration à Sao
Paolo, nous n'avons pas croisé de lieu de mémoire
dédié à l'esclavage. Entre 1550 et 1888 (année de
l'abolition de l'esclavage), ce sont près de 3,5
millions d'Africains qui ont été déportés au Brésil.
Quant aux cultures indiennes, il resterait 200 tribus
principalement en Amazonie. Un petit musée à Rio en
donne un aperçu. Partout se superposent les extrèmes.
La pauvreté au coeur ou à la périphérie des villes,
misère paysanne dans ses abris de fortune au bord des
coopératives ou des grandes exploitations. L'opulence
derrière ses portes barbelées, ses condominiums
hautement gardé, ses immenses domaines équipés des
engins les plus élaborés. Partage plus équitable des
ressources, aide à la formation, ... nous avions vu
de nombreuses petites entreprises (céramique,
mobilier, confection, textile,...) dans le sud du
Brésil, témoignant d'une dynamique soutenue par
l'Etat de Porto Allegre, le modèle aurait-il du mal à
s'exporter vers le nord du pays alors qu'on en fait
l'éloge depuis le début des forums du développement à
Porto Allegre ?
Salvador de Bahia
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Retrouver la mer à qui nous avons tourné le dos
depuis Rio, début Mai. Salvador de Bahia, ancienne
capitale du pays, ville haute avec son coeur
historique autour des églises et du Pélorinho, cette
vaste place en pente où les esclaves étaient châtiés
au "pilori", pelorinho. Ville basse avec ses cohortes
de bus, voitures, taxis, charrettes à bras, vélos,
motos... pour traverser la chaussée, mieux vaut bien
viser. Mélanges humains avec tous les métissages
entre indiens, noirs et blancs. Cité Unesco, les
travaux de restauration vont bon train. Tante
Jacqueline de Neuchatel nous disait que dans les
années 1950 elle n'avait pas pu aller dans le
quartier du Pélorinho, maintenant les rues
principales font bonne figure mais les ruelles et
arrières cours gardent l'histoire de la misère.
Bahia, c'est aussi la rencontre de Lidia, Roland et
Laurenzo... grâce aux cousins de Strasbourg !
Brasilia, district fédéral
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No comment. On aime ou on déteste. Avons beaucoup
aimé découvrir un espace aussi aéré, avec des
bâtiments aux lignes épurées. Le politique y voisine
le spirituel, sans barrière comme d'accoutumée au
Brésil ! Un quatuor paternel : le président
Kubitschek décide de créer une capitale dans
l'intérieur du pays, Lucio Costa urbaniste, Oscar
Niemeyer architecte et Roberto Burle Marx paysagiste
vont concevoir la cité qui sera construite par des
milliers de paysans pauvres du nordest travaillant
24h sur 24h durant trois années. On peut mentionner
le 5ème "père", Dom Bosco, prêtre salésien vivant à
Bologne qui a eu la vision en 1883 d'une nouvelle
civilisation naissant au Brésil entre le 15ème et le
20ème parallèle. Plan pilote en forme d'avion ou
d'arc avec sa flèche, l'axe central aboutit à la
place des trois pouvoirs : législatif, exécutif et
judiciaire. Le buste de Tiradentes est au pied du
drapeau. La cathédrale déconcerte avec une silhouette
en forme de mains ouvertes vers le ciel. Les avenues
sont plus que larges. Des arbres, des parcs, des
bâtiments élevés, des centres commerciaux, la
construction est encadrée par un protocole global. Le
dernier pont construit simule le rebondissement d'une
pierre lancée à la surface de l'eau, l'arche du
milieu est décalée offrant une belle dynamique à cet
ouvrage magnifique. Le spirituel se décline au delà
de la cathédrale : le sanctuaire Dom Bosco mais aussi
le temple de la Bonne Volonté. Imaginerait on un
espace de recueillement ouvert 24h sur 24h, invitant
le passant à cheminer le long d'une spirale d'abord
noire puis blanche à partir du centre, juste sous la
coupole où est fixé un énorme cristal de roche ?
Brasilia vu du ciel ? allons sur la tour de
télévision au pied de laquelle on retrouve les
familières cabanes d'artisanat... note haute en
couleur locale au milieu du béton. Espace bricolé,
espace à taille humaine dans ce vaste domaine
futuriste où le piéton ne semble pas exister. En
effet, tout est conçu pour la voiture. Ici, pas
besoin de dictionnaire des célébrités ou des saints
pour nommer les rues, le système est alpha numérique
et ma foi on s'en débrouille, mais attention, est ce
au nord ou au sud ?
Cap sur le Pantanal
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Relier le Pantanal depuis la côte, c'est d'abord la
traversée des montagnes du Minas Gerais, hauts lieux
des mines de pierres précieuses puis des zones
agricoles dédiées au café, à la canne à sucre, au
maïs sur des centaines de kilomètres. On retrouve un
peu de fraîcheur. L'étendue des exploitations
agricoles est impressionnante. Des villages
construits au cordeau ou parfois des cabanes de
fortune le long de la route témoignent des conditions
de vie. La dengue est une plaie ici aussi, des
banderoles appellent à l'aide dans certains villages
: vider les eaux stagnantes, équiper l'habitat de
moustiquaires... Passé la ville de Campo Grande, on
s'approche du Pantanal, vaste plaine inondable grande
comme la moitié de la France. Etape à Bonito havre de
paix dans une zone naturelle préservée : rivières
cristallines, grottes d'azur, cascades, forêts...
l'économie locale vit du tourisme. Chaque Posada
organise des activités dans un quota pré déterminé,
ce qui diminue les effets sur l'environnement et
répartit la manne. Avons bien aimé l'exploration de
la grotte Azul et la descente de rivière (masque et
tuba) au gré du courant, au milieu des poissons à la
Posada da Prata. Puis remontée vers Corumba, ville
frontière avec la Bolivie. Une partie du trajet
s'enfonce dans les marais : caïmans, cupybaras,
toucans, rapaces, perruches, perroquets... un
festival de surprises. De la boue sur la première
partie du trajet puis la piste disparaît sous l'eau,
on roule entre les arbustes en se disant que c'est
bien là le trajet de la piste ! Une barge fait
traverser le puissant rio Paraguai. Nous n'irons pas
à Cuiaba ni à Porto Joffré. Nous profiterons d'une
matinée de barque pour voir de plus près la faune et
la flore du bord du rio, comme par exemple les grands
nids de Uyuyu, ces énormes cigognes à col rouge et
long bec noir... en compagnie d'une famille belge de
4 enfants ayant laissé leur catamaran à Paraty pour
explorer l'intérieur du pays.
Le Brésil colonial et impérial
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Paraty sur le bord de la mer, Tiradentes, San Pedro
do Rio, Congohas, OuroPreto, San Joao del Rey,
Pirenopolis, Goias Velho villes ou villages avec
d'innombrables églises : les blancs, les mulâtres et
les noirs ne partageaient pas les mêmes lieux de
culte. Les artistes locaux comme le célèbre
Aleijadinho, ont sculpté le bois et la pierre ornant
les autels, frontons et porches des églises. L'or
brille dans certaines églises véritables châsses
rivalisant les unes les autres par le poids d'or
utilisé ! Originalité du parvis de Congohas
accueillant les douze prophètes, des rondeurs de
l'église de Saint François d'Assise à Ouro Preto, des
plafonds peints, des sacristies au mobilier de 8
pieds de long d'un seul tenant. L'art religieux offre
de nombreuses déclinaisons dans les villes coloniales
aux ruelles tortueuses, pavées le plus souvent. Les
maisons sont basses, murs blancs, pourtours de
fenêtres colorés. Elles cachent leurs petits jardins,
véritables puits de fraîcheur sous ces latitudes.
Tiradentes, haut lieu historique du complot menée par
Tiradentes, arracheur de dent de son métier en 1788
et 1789. Le Brésil a eu aussi ses empereurs entre
1822 et 1889, période d'accueil massif d'immigrants
italiens et d'ajustements territoriaux avec les
voisins d'Argentine, du Paraguay et d'Uruguay. Le
palais impérial de Petropolis donne une idée du mode
de vie estival, loin des chaleurs de Rio. Les
républiques se sont succédées depuis 1889, avec une
forte prégnance militaire. Luis Ignacio Lula da
Silva, dit Lula préside depuis octobre 2002. Le
gouvernement est installé à Brasilia.
Brésil, les grandes villes du sud
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Porto Allegre, Florianopolis, Sao Paolo, Rio de
Janeiro... incontournables réalités brésiliennes ces
gigantesques villes ! Les villes nous posent toujours
plus de problèmes : comment s'orienter, choix des
visites, où stationner, où se poser pour pouvoir
dormir tranquillement, pourra t-on se doucher,
laisser Pgaz toute la journée en sécurité... chaque
fois il faut trouver des solutions. Porto Allegre :
ville tonique avec une politique sociale qui a fait
des émules dans d'autres Etats du Brésil. PA
accueille de Forum du développement depuis une
quinzaine d'années, pendant du forum de Davos en
Suisse. Florianopolis, la belle ville sise sur l'ile
Catalina, petits villages de pêcheurs au sud,
complexes touristiques au nord. Sao Paolo, l'Institut
Butantan au milieu de son îlot de verdure travaille
sur les venins de serpent, OK pour stationner en
sécurité mais jusqu'à 16h seulement. Le parking de
l'Université nous tentait, nous ne savions pas qu'il
était "vidé" chaque nuit. 23h on frappe à la porte,
une fois, deux fois. Nous ne bougeons pas, le gardien
nous laissera en paix jusqu'au lendemain. Sao Paolo,
gigantesque ville, grouillante d'activité,
construisant un nouveau pont et de nombreux
immeubles. Lieu d'arrivée des émigrants. Venus des
coins les plus reculés, seuls ou en famille, on
retrouve la trace de pratiquement tous les pays du
monde. Un musée occupe des locaux dans lesquels les
arrivants étaient examinés, triés et répartis dans
les fabriques, mines, domaines agricoles et chantiers
en cours (construction de voies, ponts, chemin de
fer...). Quelques panneaux explicatifs sur les
esclaves, mais ceux ci étaient acheminés plus au nord
vers Salvadore de Bahia et ce depuis bien plus
longtemps. Une rencontre étonnante avec 3M (voir
flash rencontres). Une remontée le long de la mer
vers Rio en passant par Paraty, superbe village
colonial. Et l'arrivée à Rio de Janeiro ! Confiants
sur le lieu du stationnement de Pgaz - tous les
voyageurs connaissent le parking gardé du
téléphérique du Pain de Sucre entre le cercle
militaire et l'Ecole navale - nous découvrons Rio un
dimanche matin. Bords de mer à Copacabana ou Ipanema
envahis par les familles, joggueurs, cyclistes,
danseurs de capoeira, patineurs, promeneurs de
chiens, joueurs de volley, surfeurs, baigneurs...
chacun se fraie un chemin entre les vendeurs de
boisson, de paréo, Tshirt, ballons...et policiers en
quad. Atmosphère bon enfant malgré le ciel couvert.
Nous attendrons deux jours avant de monter au Cristo
Redemptor : quelle vue sur toute la ville ! Le
dernier soir, nous avons comme voisin de parking une
sympatique famille québécoise !
Le Brésil, entrée par l'extrème sud à Chuy mi avril
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Chuy, ville frontière coupée en deux dans son artère
principale : d'un côté l'Uruguay en langue espagnole,
de l'autre le Brésil en parler portuguais ! pas
simple la transition, les contacts sont faciles et
sympathiques mais comment comprendre les détails de
la conversation... les ajustements classiques :
trouver du liquide/cash, se repérer dans les
magasins, s'habituer à la conduite routière. Les 10
premiers jours nous avons vu chaque jour des
accidents, camions, voitures, motos... les gens vont
vite, trop vite et les routes du sud sont sinueuses,
glissantes. Jacques trouve ses repères et redouble de
prudence. Pas de campings, on renoue avec les
stations essence : gigantesques espaces accueillant
les camionneurs, douches, restauration, ateliers de
réparation des pneus, suspensions et lubrifiants
ouverts toute la nuit. L'arrière pays montagneux
recèle de nombreuses petites entreprises textiles, la
maille permet de vivre à de nombreuses familles. Des
fabriques de tuiles,de carrelages vernissés, des
scieries, des menuiseries, des fabricants de
meubles... l'incitation à la création d'entreprise a
donné une dynamique locale très perceptible. On
découvrira ainsi que chaque Etat du Brésil développe
des politiques économiques et sociales différentes.
Uruguay, pays tranquille et accueillant
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Uruguay, le pays a gagné la première coupe du monde
de football en 1930, pas encore de récidive ! Mars,
l'automne arrive, les feuilles tombent, les plus
courageux se baignent encore. 4 millions d'habitants
dans un petit pays agricole bordé de longues et
superbes plages. Surprise de voir autant de vielles
voitures : un vrai salon de l'auto avec les modèles
des cinquante dernières années, en roulant s'il vous
plaît ! Les uruguayens sont courtois, gentils,
aidants. Les blocs appartements, tours, condominiums
sortent de terre le long de la côte, l'activité
immobilière explose. L'habitat individuel explose
aussi avec toute la gamme : des plus modestes
lotissements aux villas de luxe nichées dans de
somptueux jardins. Peu de clôtures, étonnement après
ces dernières semaines passées en Argentine : grille,
alarme et chiens, le cocktail de base de la sécurité
se fait plus discret ici. Montevideo, une capitale
aérée et tranquille. Centre ville classique avec la
statue équestre d'Artigas sur la place de
l'Indépendance juste en face du Palacio Salvo qui a
été en son temps le plus haut édifice d'Amérique du
sud avec ses 26 étages. L'architecture du début du
siècle témoigne de l'influence européenne.
Pratiquement pas d'amérindiens, la population descend
des espagnols, portuguais, italiens...
Il a fallu se faire une place entre l'Argentine et le Brésil, mais quelle différence de qualité de vie, ici dans cette "Suisse" version sud américaine. A l'est de la capitale, Colonia del Sacramento vous replonge dans le passé colonial. A l'ouest, ce sont les villes champignon de Piriapolis, Maldonaldo, Punta del este, la Paloma dédiées de plus en plus vers le tourisme jusqu'à la punta del Diabolo. Un superbe parc Santa Térésa avec une forteresse digne de Vauban. Nous visiterons l'étrange demeure du Picasso local perchée au dessus des vagues. Nature, repos, détente, un petit mois de tranquillité.
Il a fallu se faire une place entre l'Argentine et le Brésil, mais quelle différence de qualité de vie, ici dans cette "Suisse" version sud américaine. A l'est de la capitale, Colonia del Sacramento vous replonge dans le passé colonial. A l'ouest, ce sont les villes champignon de Piriapolis, Maldonaldo, Punta del este, la Paloma dédiées de plus en plus vers le tourisme jusqu'à la punta del Diabolo. Un superbe parc Santa Térésa avec une forteresse digne de Vauban. Nous visiterons l'étrange demeure du Picasso local perchée au dessus des vagues. Nature, repos, détente, un petit mois de tranquillité.
vers la capitale Argentine et Iguazu
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Depuis Ushuaïa, quitté le 17 Février, une grande
remontée vers Buenos Aires en longeant les parcs
atlantique (le cabo de la Virgine, monte Leone, les
forêts pétrifiées) puis en prenant le chemin de l'est
vers la région des 7 lacs autour de Bariloché, la
découverte de lagunes tranquilles et ensoleillées
dans le parc Huapi. Le plaisir de s'enfoncer dans les
chemins forestiers et découvrir de petits lacs
perdus. Parfois des rencontres étonnantes : un
septuagénaire d'Oregon vient passer 6 mois dans des
conditions spartiates. La passion de la pêche fait
vivre ! Des villages gallois, allemands perpétuent
les traditions culinaires : hight tea avec
pâtisseries galloises pour le 25 février, on s'en
souviendra. Ma grande soeur arrivant mi mars, le
temps de rejoindre Buenos Aires nous piquons vers Mar
del Plata. Accueil si chaleureux d'amis d'amis,
Françoise et son mari vont nous aider à remettre en
route le chargement électrique de la cellule. Il
reste 450 km pour B.A. Où se poser dans une si grande
ville ? Nous suivrons les conseils des autres
voyageurs, ce sera derrière le Hilton à Puerto Madero
! Retrouvailles familiales : ma soeur vient voir nos
cousins de BA et partager notre quotidien pour deux
semaines. Au programme : la capitale, puis une ferme
près de Rosario et ensuite la route vers le nord :
les missions jésuites et les chutes d'Iguazu. Elle
repart le 26 mars enchantée de ces journées si
différentes de son quotidien au coeur du
Massachussett ! Nous avons aussi beaucoup aimé ces
moments familiaux.
à bord du Andréa !
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A bord du Andréa 17 nationalités au total. Deux
dominantes dans l'équipage : des croates du Capitaine
à la salle des machines et des philippins pour
l'hôtellerie et la restauration. Les animateurs et
conducteurs de zodiac sont suédois, anglais,
australiens, argentins avec une "french touch" :
Cathy de Strasbourg. Combien j'appréciais ses
conférences, son anglais était pour moi si facile à
suivre ! Les passagers venaient majoritairement des
USA et de Grande Bretagne, avec aussi des hollandais,
italiens, allemands, israëliens, indiens, brésiliens,
japonais, chinois... un canadien et une française,
pas d'autres francophones ! Pour "se reposer la
langue", nous cherchions la plus petite des tables et
invitions Cathy ! La vie à bord : peu de monde aux
deux premiers petits déjeuners durant la traversée du
Drake et les sacs vomitifs en libre accès dans les
corridors ! La dramamine est généreusement
distribuée, d'autres ont un patch collé derrière
l'oreille. Au salon ou dans sa cabine, sur le circuit
TV interne on peut suivre les conférences sur la
convergence des océans, l'histoire de l'Antartique,
le statut international de cette zone (que se passera
t-il en 2050 à la fin du traité ?), les oiseaux, les
pingouins, la pêche aux lignes longues, les baleines,
... et même l'expérience d'un naufrage. L'Explorer a
coulé en novembre dernier sans pertes humaines.
Damien, un chevroné des zones antartiques, a vécu ce
naufrage en tant que conducteur de zodiac ! La vie à
bord ce sont aussi les rassemblements techniques pour
les consignes de sécurité à bord et en zodiac, les
récapitulatifs quotidiens en fin de journée, les
alertes à la baleine, l'appel au coktail du
Capitaine, le rappel des N°60 et 61 dont les badges
n'ont pas été retournés à la rentrée du dernier
zodiac : ces deux passagers, sont-ils bien à bord
avant de lever l'ancre ? Le dernier jour : nous
vivons un STTMD = something stupid tourist must do =
chose idiote que le touriste doit faire...devinez ?
se baigner dans l'Antartique ! L'île Déception est
une caldera volcanique qui a abrité l'exploitation
intensive des baleines : 260.000 baleines en 6 ans,
dépecées en mer. Il reste sur la grève d'énormes
fours à suif et des citernes rouillées. Une explosion
volcanique récente a détruit une partie des
installations qui gisent au milieu d'un site superbe.
Les vapeurs brûlantes dessinent le contour de la
grève où se rencontrent le chaud et le froid. On
creuse un peu la plage pour aménager une sorte de
baignoire. Visons juste : ici cela brûle et là cela
gèle. Les plus courageux plongent et nagent quelques
mètres avant de retrouver la baignoire. Le choc
thermique est drastique ! On se sent super bien après
l'excercice ! Amusante sortie finale avant de
repartir vers Ushuaia.
Antartique, continent blanc
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Plus vaste que l'Autralie, l'Antartique se présente
comme une immense calotte ronde avec une fine
péninsule qui tend le bout des doigts à la pointe de
l'Amérique du sud. 1000 km depuis Ushuaia à parcourir
au delà du cap Horn en traversant le fameux passage
Drake que nous aurons connu houleux à l'aller, calme
au retour. Ce trajet prend deux jours dans un gros
bateau, quatre à six pour un voilier. Nous avions
fait du shopping/shipping auprès des voiliers du
Yatch Club mais les places sont rares, plus chères et
il faut prévoir trois bonnes semaines. L'Andréa avec
ses 90 passagers nous a convenu : de bons animateurs,
des sorties en zodiak aisées, du temps sur terre,
l'accès à des zones plus nombreuses... notre seul
regret aura été un départ retardé donc une journée en
moins là bas. Là bas ! imaginez une lumière limpide,
la mer et les reliefs immaculés, un air pur, 0 degré
en moyenne début février, encore des icebergs, des
variations de temps dans une même journée entre
neige, soleil et bruine. Soudain le jet puissant
d'une baleine ou le jaillissement des pingouins qui
sautent comme les dauphins. Puis une zone rosée sur
le sommet d'une colline caillouteuse, vite les
jumelles, ce sont des pingouins venus nicher en
hauteur ! il faut les voir grimper ces pentes. Chaque
jour, nous quittons le bateau pour des sorties dans
les îles ou sur le continent : Danco, Peterman,
Dorian Bay, Port Lockroy (musée et unique poste du
continent)base maintenant anglaise installée par le
français Charcot au début du siècle. Ses comptages
ont permis un suivi approfondi des colonies de
manchots. Bottes, gants et gros anorak nous voilà
marchant à la découverte des papous (bec rouge), puis
des adélies (bec noir, oeil certi de blanc), les
jugulaires, on les croirait maquillés finement avec
leur grande ligne noire sous le menton ! Coup de
chance : deux macaronis aux couettes jaunes ! Ce sont
aussi les éléphants de mer serrés les uns contre les
autres dégageant une telle puanteur ! Les phoques et
léopards de mer sont sur la grève : ici un gros
weddel gris moucheté. Il y a aussi les oiseaux,
sobriété des couleurs, noir, blanc, brun. Mais quels
profils une fois les ailes déployées : albatros,
pétrels géants, sternes, prions, mouettes...Glace ou
rochers éclatés par le gel, nous ne verrons de la
verdure qu'à Hannah Bay. Un autre must, le passage
Lemaire. Le bateau s'enligne dans un corridor étroit
entre des falaises rocheuses. Les blocs de glace
flottent ou frappent la coque d'un bruit sourd. Un
phoque à fourrure se prélasse au soleil sur un
"coktail iceberg", lève la tête et retourne à sa
sieste. Sommes dans un autre monde. Et c'est juste le
moment où ma petite mère va "couper le fil" pour
reprendre l'expression de mon frère, ce samedi 9
février à 97 ans peu avant 9 heures du matin.
Retour dans les bois
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Nous partirons du 5 au 15 février vers la péninsule
Antartique sur le bateau ANDREA. Nous avons donc une
bonne semaine devant nous avant le départ et l'envie
de retrouver la nature. Nous quittons Ushuaia en
direction du canal Beagle. Longer la mer sur des
pistes désertes, s'arrêter juste devant un paysage de
carte postale, buller, identifier à la jumelle les
bateaux qui passent, chercher un lac isolé, traverser
une estancia historique (Harberton) fondée en 1896
alors qu'il y avait encore quelques autochtones Ona
et Yamana dans le coin. En trois générations les
quatre ethnies des îles de Terre de Feu sont été
décimées par les agressions, les maladies et la perte
de leurs ressources vitales par l'exploitation
intensive des lions de mer : plus assez de viande et
de graisse. L'arrivée des missionnaires anglicans a
eu pour effet de retarder un peu leur extinction !
Toucher le bout de la route fermé par un poste de
garde naval. Marcher sur la grève. Explorer un lac
puis un autre, s'y attarder car le ciel est au grand
bleu. Faire la réparation du vanteau et chercher à
comprendre pourquoi le chargement électrique
provenant du moteur semble en panne, il reste
l'apport du solaire et celui du branchement direct si
nous sommes dans un camping équipé. Lire les revues
du Courrier International. Oublier cela et observer
un castor en plein travail dans un endroit combien
sauvage. Expliquer à une petite famille autrichienne
comment se rendre à cet endroit secret ! Retour à
Ushuaia le 31 janvier (bon anniversaire Jean Claude à
Dijon), le moment est venu de partager un peu de
notre quotidien, choix des photos, rédaction des
textes pour le site, Jacques a pris en charge les
points GPS et les liens avec les autres sites de
voyageurs. A vous de voir !
Ici, la Terre de Feu
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Le continent sud américain s'arrête, pour les
puristes au bout de la route en Patagonie peu après
Punta Arenas, ville chilienne au bord du détroit de
Magellan. En effet, la Terre de Feu est une île et
l'accès ne se fait que par Punta Arenas (5h de
traversée) ou Puerto Espora (1h et demi) sur le côté
atlantique. Cette ile est coupée d'un grand trait
vertical : à gauche le Chili plus sauvage, à droite
l'Argentine avec la fameuse Ushuaia, ville du bout du
monde. Le site est superbe, la ville grandit trop
vite et un peu n'importe comment, vivant surtout 6
mois dans l'année. Un pénitentier reconverti en
musée, quelques traces de ethnies Ona, Yamana
aujourd'hui totalement disparues. Des magasins dignes
de toute ville touristique. On y trouve quelques bons
restaurants et une patisserie française délicieuse :
David a restauré un ancien magasin général avec
beaucoup de talent en bord de mer (Maipu 749 juste en
face de la station d'essence... un must gourmand !).
La ville s'anime au gré des arrivées de croisière, le
bateau libérant ses 90 ou 2000 passagers. Nous
consacrons du temps à chercher une place pour
l'Antartique qui est à 1000km d'ici. Casser la tire
lire pour y aller, nous sommes si près de cette zone
glaciaire plus vaste que l'Australie. Les arcanes
mentales françaises combien complexes nous
rattrappent ici : impossible d'obtenir de
l'Automobile Club de France le certificat d'assurance
en anglais demandé par l'Agence de voyage, malgré les
courriels et coups de fils, l'envoi d'un autre
certificat établi en anglais par un assureur français
et la suggestion de prendre en compte l'optique
internationale (documents en anglais par ex et
réponse précise sur les montants couverts par les
risques). Nous devrons finalement payer pour ces 10
jours une assurance spéciale du montant de la
cotisation annuelle française alors que ce risque est
déjà couvert, l'assureur français en convenant tout à
fait au demeurant ! Du côté agréable, le temps de
lire les livres apportés par Véronique et d'aimer "Un
chagrin d'école" de Pennac. De belles rencontres :
des français, un couple anglais en moto (les premiers
britishs pour nous), un couple allemand juste revenu
de l'Antartique, Nicolas, un français installé ici
avec sa femme et son fils et une surprise de taille :
Kim et Rick, d'Edmonton. Nous avions été suivis par
Rick sur la route en quittant Edmonton, un soir de
juin 2006. Rick est passionné de landcruisers Toyota,
il voulait nous parler et finalement nous avions
passé la soirée chez lui. Ils sont tous les deux
officiers de police, nous auraient ils autrement
reconnus si loin de chez eux et tant de mois plus
tard sans leur métier ??? en tous cas la soirée fut
des plus joyeuse ! Il nous reste maintenant presque
deux semaines avant d'embarquer sur le bateau ANDREA,
une centaine de passagers, un équipage croate pour
les marins et philippin pour les services. Nous
quittons Ushuaia pour retrouver les pistes de Terre
de Feu en restant côté argentin. D'autres estancias
comme ROLITO avec la tonte des moutons (voir flash),
des routes de bord de mer, un parc national...et un
temps panachant journées ensoleillées et pluies à la
bretonne.
Les glaciers de Patagonie
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L'Argentine et le Chili ont de superbes parcs au pied
des andes et la frontière ne se soucie pas d'une
logique naturelle ! Nous avons beaucoup aimé le Fitz
Roy et ses pics de granit sortis des nuages : une
belle balade pour admirer les deux lacs bleu et
turquoise au pied des 3405 m. Une journée entière
d'observation au Perito Moreno, ce glacier actif si
fascinant (voir flash). Une étape au parc de Torres
del Paine : les fameuses tours sont aussi sorties des
nuages et une autre belle ballade nous a permis de
les voir en entier. Un ravitaillement à Puerto
Natales avant de rejoindre Punta Arena. Le plaisir de
revoir des pingouins magellan au bord du détroit du
même nom : leur plastron aux deux bandes blanches les
distinguent des pingouins humbolt, plus sobres d'une
certaine façon. Nous aurons vu aussi des nandous,
sorte d'autruche facilement effarouchée. Ce sont les
papas nandous qui élèvent les petits une fois la
couvée aboutie. On les voit entourés d'une bonne
douzaine de ces mini volatiles gris. Les renards, les
muelles (biches de Patagonie) se laissent approcher
parfois, les condors chassent les lapins (surprise de
voir un condor avec sa proie en plein ciel), les
guanacos sont nombreux ici, pas autant que les
immenses troupeaux de moutons sous la garde des
gauchos à cheval. Une sacrée surprise, voir un
armadillo avec sa grosse coque brune traverser la
route avant de plonger dans son terrier.
Noël en Patagonie
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Mi décembre il fait chaud, très chaud à Santiago, on
se demande comment le Père Noël supporte ses gros
vêtements rouges ! Véronique arrive bien fatiguée,
chargée de livres, chocolats, champagne, foie gras,
charnières de porte, etc... Cap au sud vers Villarica
et ses volcans, traversée du pays mapuche autour de
Temuco quelques 800.000 indiens peinent à retrouver
leurs terres. Puerto Montt au bord du golfe d'Ancud
puis une traversée en bâteau vers Chiloé : une île
qui tiendrait de la Bretagne avec ses villages de
pêcheurs, ses ajoncs en fleur, ses églises en bois,
ses maisons sur pilotis. Un 23 décembre
particulièrement chargé : la seconde et dernière roue
de secours rend l'âme au début d'une piste qu'il nous
faudra abandonner pour aller changer les 4 pneus et
faire réparer une fuite du réservoir additionnel. Pas
de bateau pour aller admirer le glacier San Rafael.
Le GPS ne répond plus et l'Ipod fait grève. Un Noël
gai avec des cerises et quelques prouesses
culinaires, du vrai champagne, une enveloppe venue de
Victoria qui a beaucoup touché Jacques... merci Jo !
et des photos toutes fraîches de Lyon apportées par
Véronique... merci Muriel et Eric !