La mer à droite

Nous reprenons le fil de l'eau : depuis l'Alaska nous avons roulé "la mer à droite" jusqu'à Ushuaïa. Notre remontée vers le Vénézuela continue de même : Bahia, les tortues à praia do Forto, Sao Cristovao et Aracaju, Barra de Sao Miguel, plage de Gungas, Recife et Olinda, la plage du Seixtan (pointe extrême est du continent) juste avant Natal puis une grande étape vers Fortaleza. Ensuite ce seront les étapes de Sao Luis, Jericoacoara, le parc Lençois puis Belem au début juillet. La route ne suit pas la mer, elle traverse les Etats pauvres du nord est brésilien. La dengue sévit. Le tourisme apporte de l'activité saisonnière en bord de mer. En ce moment, nous sommes en automne, c'est la basse saison. La région a un des plus grands marchés du Brésil à Caruara, un peu comme Ottavalo au nord de Quito en Equateur. Les traces coloniales sont fortes ici aussi dans les bâtiments (couvents, églises, habitat), dans l'agriculture mais plus encore dans les populations avec toutes les variétés de métissage. La culture africaine se repère notamment dans les expressions, la cuisine, la musique et la religion à Bahia en particulier (le candomblé). S'il y a un musée de l'Immigration à Sao Paolo, nous n'avons pas croisé de lieu de mémoire dédié à l'esclavage. Entre 1550 et 1888 (année de l'abolition de l'esclavage), ce sont près de 3,5 millions d'Africains qui ont été déportés au Brésil. Quant aux cultures indiennes, il resterait 200 tribus principalement en Amazonie. Un petit musée à Rio en donne un aperçu. Partout se superposent les extrèmes. La pauvreté au coeur ou à la périphérie des villes, misère paysanne dans ses abris de fortune au bord des coopératives ou des grandes exploitations. L'opulence derrière ses portes barbelées, ses condominiums hautement gardé, ses immenses domaines équipés des engins les plus élaborés. Partage plus équitable des ressources, aide à la formation, ... nous avions vu de nombreuses petites entreprises (céramique, mobilier, confection, textile,...) dans le sud du Brésil, témoignant d'une dynamique soutenue par l'Etat de Porto Allegre, le modèle aurait-il du mal à s'exporter vers le nord du pays alors qu'on en fait l'éloge depuis le début des forums du développement à Porto Allegre ?