Conduire en
Amérique centrale
Je pensais que les Mexicains étaient de très mauvais
conducteurs - je n'avais encore rien vu - selon nos
standards occidentaux de conduite, les Guatémaltèques et
leurs voisins conduisent en fou, encore pire que les
Mexicains; que les lignes (quand il y en a) sur la
route, soient simples ou doubles, on dépasse aussitôt
qu'il y a quelqu'un devant soi, que ce soit dans une
courbe ou non, qu'un autre véhicule s'en vienne ou pas -
si un autre véhicule vient en direction opposée, il doit
se tasser sur l'accotement pour éviter l'accident - les
pires conducteurs sont les chauffeurs de bus, microbus,
chicken bus ou collectivos - aucun respect pour les
autres et encore moins pour les piétons. Donc, il
faut conduire à la fois de façon aggressive et défensive
tout en ayant des yeux tout le tour de la tête.
Elisabeth me donne un super de bon coup de main avec sa
vigilance omniprésente. Tout un sport, toute une
expérience!!! Les assurances automobiles sont
inexistantes au Guatemala, El Salvador, Honduras et
Nicaragua (on vient tout juste d'instaurer le système -
que vaut-il???) - alors, il ne faut pas faire
d'accidents, c'est simple... Ca fait quand même
assez bizarre de conduire en sachant que si tu as un
accident, tu es en trouble pour un bout de temps, car
personne ne t'aidera - au contraire, on va te donner le
plus de soucis possibles jusqu'à temps que tu craches
assez d'argent pour satisfaire l'autre partie, même si ce
n'est pas toi qui est dans le tort - et là, je ne parle
qu'un d'un accident matériel - si tu frappes qqu'un (pire
si tu le tues), tu peux te faire lyncher sur place.
Donc, pas d'assurance auto. Ensuite, le port de la
ceinture est obligatoire, mais personne ne la porte, tout
comme le casque de moto pour les motocyclistes. Par
contre, si la police t'arrête et si tu ne portes pas ta
ceinture, on te le fait payer chèrement parce que tu es
un étranger (ça ne vaut pas pour les locaux). Il y
a une multitude de camions en panne sur le bord des
routes et tout à chacun est un mécanicien - pour
indiquer qu'il y a un camion en panne sur la route
on met de grosses roches en avant et en arrière du camion
- le problème, c'est que lorsque le camion repart, les
roches, elles, restent sur la route - quand ce ne sont
pas des trous, ce sont des roches ou des "topes" ou les
animaux vaches, cochons, chevaux, poules.... En
plus, les Centro-américains sont très impatients au
volant... Tout un monde!!! Donc en
résumé, pas d'assurance automobile, aucun respect pour
les piétons, aucun respect pour les règles élémentaires
de conduite et le respect du code de conduite (y en
a-t-il un?), utilisation abondante du klaxon, la
ceinture, on l'oublie tout comme les clignotants pour
indiquer un virage, on conduit très vite. Autre
surprise au poste à essence : si on utilise bien le
système métrique en Amérique centrale quand il y a des
panneaux les distances sont indiquées en km pourtant,
l'essence se vend au gallon (américain)!!! sauf au
Nicaragua... Traverser une capitale relève de la
science infuse : les panneaux sont rares voire totalement
absents. Managua, capitale du Nicaragua n'a pas de noms
de rue, Guatemala city se traverse en demandant plusieurs
fois "donde es la calle Martine?" on a pensé à Martine
tout au long du chemin puis on s 'est fait un petit
panneau "CA9" quand on a trouvé le N° de la route et
Elisabeth brandissait son carton vers les camions; ils
riaient et nous donnaient les indications avec de grands
gestes ! Et voilà, amusez-vous.
Une
histoire en l'air !
Vendredi midi 20 avril, sommes sur le parking d'un super
marché à la Ceiba (mer des caraïbes) : quelques
provisions avant de prendre la route de Trujillo la plus
ancienne ville du Honduras, au bord de la mer. Notre idée
est de se reposer un peu avant d'aller explorer la
réserve de la biosphère de Rio Platano. On ne sait pas
encore comment faire mais on y va. Deux femmes
s'approchent de Pgaz, les yeux curieux et le contact
jovial : "où avez vous trouvé ce Toyota landcruiser ?
c'est mon rêve !" dit Ruth. Elles visitent notre cabane
et on apprend qu'elles habitent à Truijillo. Elles nous
signalent une bonne adresse là bas et nous les invitons à
venir nous voir ! 2 heures plus tard nous sommes chez
Gunther à la Casa Alemania au bord de la plage, à l'abri
des cocotiers. Il y a tout le confort et même une machine
à laver. Le soir au repas un ami de Gunther passe, Jon
Tomson. Nous sympathisons, il connait bien la région de
Rio Platano et nous suggère de partir sans Pgaz, à bord
d'un des gros camions qui rejoignent Palacios par
des routes plus ou moins praticables ou par la plage sur
certaines portions du trajet. OK. Il se propose même de
nous amener lundi à Tocoa, lieu de départ des convois au
petit matin.... et nous invite à déjeuner chez lui
dimanche midi. OK. Dimanche en fin de matinée, Jon nous
fait faire un petit tour commenté de Trujillo avant de
passer prendre un de ses amis. Cliff est là, 73 ans,
l'oeil pétillant sous son chapeau vert, il est venu
de Tégucigalpa avec son bon vieux Cessna des années 1970.
Notre projet l'enchante, il a du temps, aime piloter pour
son plaisir. Il nous propose de nous déposer à
Palacios, au coeur de la réserve et... de venir nous
rechercher ! OK. Nous sommes tout joyeux de cet
enchainement de rencontres facilitant cette plongée dans
ce territoire lointain : 45 minutes de vol contre 8
heures de piste ! Nous aurons de bons moments avec Cliff
à Palacios : rechercher un gîte, trouver un coin pour
manger, un espace sécure pour son petit avion et prendre
le temps de vivre tranquillement au rythme local... sans
route, ni téléphone, ni internet, ni TV... Ruth, Gunther,
Jon et Cliff auront été les maillons de notre incursion
dans cette réserve peu accessible...grâce à Pgaz !
Marcher en
territoire garifuna
se déplacer dans le territoire de la biosphère de Rio
Platano s'effectue en pirogue, en avion (s'il y a un
espace d'atterrissage aménagé) ou à pied. Plusieurs
petits villages s'enfilent le long de la côte caraîbe,
ils sont peuplés de garifunas, descendants des esclaves
noirs voici près de trois cent ans. Comment ont ils
survécu aux conditions difficiles du climat humide et
chaud, des insectes, du peu de ressources, des mouvements
inter ethniques, de la guerre civile ??? et aujoud'hui
comment survivent ils avec si peu de moyens ? Des écoles,
quelques dispensaires tenus par des médecins honduriens
formés à Cuba, des liaisons radios pour s'informer,
demander au pipante de passer à 3h du matin récupérer
l'un ou l'autre au bord de la rive... Deux morts le jour
de notre venue : un coup de machette pour une histoire de
drogue et une mamie. Notre projet une fois parvenus à
Palacios était de d'aller voir l'aire de ponte des
tortues géantes à Plaplaya puis de rejoindre Raista,
signalé comme étant un "éco village". Voyage en deux
temps, d'abord rejoindre en pirogue Plaplaya puis aller à
pied à Raista. C'est amusant quand on ne sait pas
vraiment où on va : Plaplaya, oui mais qu'y a t-il là-bas
??? la pirogue nous débarque après une heure dans les
canaux lagunaires juste entre deux arbres au pied d'une
bâtisse sur élevée : on s'assied et on attend un moment.
Contacts avec un viel homme placide puis avec une grosse
mama des plus enjouée : " ici c'est l'hotel, il y a une
cabana pour vous, là bas c'est la douche et les
toilettes, je peux vous faire à manger... vous allez à
pied à Raista ??? il fait trop chaud, cela prend 5 ou 6
heures. Je peux vous trouver un bateau..." Bon, on
s'installe et on va explorer la plage car ce soir on
compte bien voir une de ces tortues venir pondre ses 50
ou 100 oeufs. Sur la plage on rencontre l'équipe de
veille des tortures : une bâche en guise d'abri pour
prendre soin des oeufs qui sont transférés ici dès
qu'une tortue a pondu. Des rondes toutes les 2 heures
chaque nuit. Les oeufs seront surveillés 65 jours avant
leur éclosion. Une partie difficile se joue ici pour la
protection de ces oeufs très recherchés pour être
commercialisés. Pas de chance ce soir là, nous sommes
venus trop tôt. Le lendemain nous partons pour Raista :
début du trajet par la plage puis on passe la dune et on
trouve le sentier de l'intérieur serpentant entre la mer
et la lagune : les villages se succèdent sans que
l'on sache bien dans lequel nous arrivons. La "route"
sert à tout : aire de jeux, passage de vélos ou piétons.
Salut de la main, échange de quelques mots, sourires,
étonnement,... on croise de tous les âges. Le hamac est
accroché sur le devant de la cabane ou en dessous à
l'ombre des pilotis car la plupart des habitations sont
sur élevées. La cuisine est séparée, sorte de gourbi
fumant avec son "évier" extérieur : une planche devant la
fenêtre retenue par un poteau, on y lave la vaisselle, on
rince les gamelles, les poules viennent s'y servir... Le
robinet est dehors avec sa pompe manuelle pour tirer
l'eau. Les lessives quotidiennes sèchent sur les
clôtures, sur les arbustes. Comme les enfants ont un
uniforme pour aller à l'école, on voit sécher les
chemises blanches et jupes ou pantalon marines ! Le repas
se compose invariablement de riz, haricots rouges et
bananes plantains. Peu de maïs, pas de légumes verts et
parfois du poisson archi cuit ou un peu de poulet. Il n'y
a pas de différence entre le matin, le midi ou le soir et
les chiens faméliques rôdent autour, à l'affût du moindre
reste.
Impressions
de Todos santos
Vivre quelques jours dans une famille, aller à
l'école, régler les petits problèmes de la vie
quotidienne, faire le marché, retrouver une connaissance
au fin fond du village... autant d'occasions de vie dans
Todos Santos. Quelques impressions à partager avec vous.
La langue mam (une des 22 ethnies indiennes de cette
région) est parlée par l'ensemble des gens et il y a
maintenant près de 200 profs de mam alors que 20 ans en
arrière ils n'étaient qu'une poignée. Les femmes sont au
travail à la journée longue : 4h30 ou 5h, c'est le début
des travaux culinaires : couper le choux, raper les
carottes, façonner la pâte de maïs pour que les tortillas
soient prêtes en quantité suffisante pour nourrir la
grande famille et aller vendre à l'arrêt des micro bus
puis au marché les petites quésadillas à un quezal (0.15
centimes) la pièce. Ensuite c'est la corvée quotidienne
de lavage dans le grand évier en ciment à trois bac. Cet
évier est un plus au niveau du confort de vie, plus
besoin de s'accroupir au bord de la rivière pour les
familles raccordées à une canalisation... en état de
fonctionnement ! On voit de ces éviers à trois bacs dans
le moindre village du Guatémala, le bac central servant
de réserve d'eau s'il faut aller la chercher au seul
point d'eau local. Après les grandes lessives, on étale
le linge et les gosses sont mis à contribution pour
grimper dans tous les coins possibles : grillages,
murets, tôle du toit, buissons, piles de bois... Puis on
balaye, et on balaye, et on balaye... il y a tant de
poussière venant de la piste ou de la ruelle crasseuse !
Les maisons les plus modestes en terre battue avec leurs
murs en "adobe" (briques de terre séchée au soleil) sont
encore plus difficiles à entretenir... tout colle au sol
après l'humidité de la nuit. Le travail quotidien
comprend aussi l'épluchage du maïs séché pour extraire
chaque grain, l'apporter au moulin, faire la queue et
revenir avec sa cuvette sur la tête, remplie de la pâte à
tortillas ou tamales. Si la tortilla est une petite boule
applatie "a la mano" avec dextérité (j'ai essayé et
franchement ce n'est pas évident au premier abord,
Martina riait de me voir incapable de lancer ma tortilla
d'une main à l'autre un peu comme un pizzaloïo !), la
tamale est faite de la même matière mais la pâte est
moulée comme une saucisse puis entourée d'une longue
feuille fraîche, elle sera bouillie une bonne heure. Ce
sont les deux éléments de base de l'alimentation
quotidienne. Les "plus" sont les plats de riz agrémentés
de sauce "con mole", ou des haricots noirs en purée ou
encore des pommes de terre bouillies. Pas de différence
entre le matin, le midi ou le soir. La famille se
rassemble autour des chaudrons assis ou debout. C'est un
moment d'échange, de rires, de consignes données aux
enfants...on nourrit aussi celui qui passe comme
Alessandro l'innocent du village avec son bon sourire et
ses mains expressives car il ne sait pas parler. Du repos
ensuite ? non, on va tisser ces fameux huipils, pièce
centrale du costume féminin et col des vestes masculines.
C'est un tissage effectué en bandes de 30 ou 50 cm. La
femme est assise avec une lanière dorsale assurant la
tension avec l'accrochage en hauteur du "métier" à
tisser. Chaque poutre ou crochet en hauteur fait
l'affaire. On voit les femmes tisser sur le bord de la
maison, dans leur échoppe ou à l'extérieur. Les pelotes
de laine sont un régal des yeux : toutes les couleurs se
fondent entre leurs mains et révèlent peu à peu les
motifs traditionnels qui vont constituer le plastron de
leur corsage. La partie brodée sera fixée sur deux
bandes latérales également tissées mais en coton.
La coupe du corsage est "au carré" car il faut pouvoir
porter sur la tête les cuvettes, corbeilles, paniers et
multiples charges du quotidien, donc pas d'enmanchures.
Sur la tête les femmes portent un fichu pour les plus
âgées souvent sous le chapeau de paille typique de Todos
Santos. Le même chapeau est porté par les hommes et les
femmes. Mais une autre coutume est de porter sur la tête
le fichu plié en quatre pour se protéger du soleil quand
il n'y a pas besoin de l'utiliser pour ramener quelque
chose du marché... ou transporter le nourrisson. Souvent
on voit une femme avec le petit dans le dos, le moins
petit lui tenant la main... et un autre petit "à venir"
dans sa large ceinture ! sans oublier la charge portée
sur la tête. C'est un miracle d'équilibre, de courage et
d'énergie que de mener de front autant de choses !
Images
mexicaines
Les gens : contact facile, volontiers aidants et souvent
souriants. Biensûr nous avons rencontré deux policiers
cherchant la petite bête autour de notre cheval ailé...
après une tentative infructueuse sur notre plaque
d'immatriculation et après avoir tourné toutes les
pages de la bible du parfait représentant de la loi,
voilà qu'ils nous font comprendre "que rien ne doit
dépasser à l'arrière du véhicule" et "que nous devons
mettre nos deux roues de secours à l'intérieur"... grand
rire de notre part, une tape sur le dos du plus
conciliant et on se retire vite fait. Ils n'ont pas
insisté... franchement ?!?!
Les gens, ce sont aussi les nombreuses rencontres le long
de la route : petits commerces, on devrait dire "tout
petits commerces" vendant trois sacs de chips, deux
bananes ou trois tortillas fraiches. Tous les petits
estancos nourrissant le passant sous les arbres ou au
carrefour de soupes fumantes, tacos, quesadillas, pollo
rôti, maïs quasi carbonisé, oranges fraichement pelées,
lait de coco, assortiments de fruits colorés, galettas,
popcorn...il y en a pour tous les goûts.
Les hommes : au début de notre séjour (Baha California
côté Pacifique) il me semblait que seuls les hommes se
distinguaient par l'immuable sombrero vissé sur le crâne
en toutes circonstances et par leurs moustaches allant de
la fine ligne au poil dru ou encore à la foisonnante
toison façon Emiliano Zapata !
Les femmes : si la mode occidentale vise à changer de
tenue à chaque saison, au Mexique dans le Michoacan, le
Chiapas ou le Yucatan la mode change de village en
village... ici ce sont de grandes tuniques rouge vif, là
une jupe noire dans un tissus épais, le même tissus que
les hommes portent dans une sorte de chasuble, cette
lourde jupe noire est agrémentée d'un corsage en satin à
l'encolure brodée, le tout rehaussé par une large
ceinture colorée bien pratique pour serrer son porte
monnaie. Jeunes ou moins jeunes les femmes sont
vêtues de même. Ailleurs la jupe droite est garnie de
rubans colorés sur les hanches. Dans un autre village ce
sont les châles brodés qui font la signature commune...
de la sortie de l'école au marché, l'unité se décline à
toutes les tailles.
Beaucoup de monde dans les églises et à toute heure, une
grande dévotion pour la vierge de la Guadeloupe, sainte
patronne nationale. Et Chamula, une église particulière
près de San Cristobald de las Casa : pas de sièges, tous
les saints possibles alignés sur les côtés dans leurs
guérites vitrées, des aiguilles de pin en guise de tapis
de sol et les fidèles installés seuls ou en petits
groupes autour de leurs bougies plantées à même le sol en
rangées serrées. On récite des prières, on gratte le sol
pour enlever la cire, un petit coup de coca cola, on
sacrifie un coq, on donne le sein, une heure, deux
heures, le temps passe... mais ne venez pas le mercredi à
l'église, c'est un jour de mauvais présage.
Les militaires : de nombreuses casernes disséminées le
long de la route et... des "militar controles" assez
régulièrement lorsqu'on change de province, aux abords
des grandes villes. Mitraillettes au poing, chicanes,
planche à clous... tout cela pour rechercher de la
drogue. On a remarqué que les voitures sont plus souvent
arrêtées dans le sens sud nord. Mais quelle est
l'efficacité de ces contrôles ?
Le marché, lieu de vie animé avec ses étals permanents et
ses petits vendeurs, le plus souvent des femmes
présentant leur panier de beignets, de farçis, de cactus
finement découpé, leurs bouquets d'herbes ou épis de
maïs... dès le petit matin on les croise bien chargées à
pied ou montant dans le "collectivo" (taxi collectif).
Les transports en commun : il y en a partout, depuis les
gros bus climatisés inter-villes, au autobus urbains, aux
"collectivos" (mini bus taxi collectifs de 6 à 10
personnes)... on lève la main et il s'arrête pour vous
embarquer. En campagne ils sont relayés par les
"vélo-porteurs" : vélo avec deux sièges à l'avant, il
faut pédaler fort dans les côtes si vous avez de gros
clients !
N'oublions pas le cauchemar des conducteurs au Mexique :
les fameux "tope", joliment appelés "réducteurs de
vitesse" ou "vibratores" ou encore "sensibilisatores"...
si vous en manquez un, c'est le vol plané et toute la
carcase du véhicule en prend un coup. Certains sont
annoncés, mais il faut le plus souvent les deviner... à
temps ! Certains tronçons d'auto pista en sont également
dotés. Point de salut sans doute sans ces fichus "topes".
Des petits vendeurs en profitent pour proposer leurs
services, d'autres s'installent aux premières loges pour
un spectacle hélas bien répétitif. En fin de journée,
nous sommes contents si nous les avons tous repérés à
temps... Jacques se tire très bien d'affaire avec
tous ces boudins de chemin
Les touristes : rarement seuls, munis de l'équipement
standart (chapeau, pocket ou sac à dos, bouteille d'eau à
la main, appareil photo en ventrale, super sandales ou
tong, jean, short ou jupe longue), hésitant sur
l'itinéraire, attablé avec le Herald Tribune, penché sur
un étal d'objets artisanaux, concluant un achat ou
repoussant les petits "vendeurs de tout" (bracelets,
bonbons, cigarettes, gâteaux, boissons, batteries...)
Vie
animale
Ce qui frappe tout d'abord ce sont les meutes de chiens
errants et les norias de vautours aux alentours des
villes ou des villages, les décharges sont à ciel ouvert
et les voraces s'en délectent. Les chevaux font partie du
quotidien, ils transportent de fiers cowboys au sombrero
clair, ils paissent le long de la route, ils ramènent des
charges de bois fraichement coupés. Les ânes en liberté
ou attachés mais toujours attachants... on pense à Jo qui
les aime tant et au site www.bourricot.com qui dit tout
sur eux ! Les singes hurleurs de Yaxchilan, dérangés par
notre excursion en haut des ruines en pleine jungle
sombre et moite : passage au complet de la tribu sautant
d'arbres en arbres à 20 mètres du sol, bruissement de
feuilles, cris, bousculades, petits et grands sont passés
aussi agiles les uns que les autres. La petite grenouille
beige sortie de la douche hier soir. Elle s'est nichée
sur le bord de la glace au dessus du lavabo, le miroir
reflète sa gorge palpitante. Les termitières de
Villahermosa, je les imaginais au sol et les voici au
creux des branches d'arbres ! Les fourmis de Toninan :
gigantesque trace au sol traversant toute la place,
sentier des ouvrières mille fois emprunté que le pas des
visiteurs n'arrive pas à perturber. Le serpent de
Xochicalco, ce site aux influences mélangées
(toltèque, olmèque, zapotèque, mixtèque et altèque)
recèle un temple intact vénérant le serpent à plume.
Quatre d'entre eux ondulent en symétrie à la base du
temple, laissant quelques places aux dignitaires entre
leurs volutes. Premier site visité au sud de Mexico
et choc en fin de visite : se retrouver face à face avec
un vrai serpent sans plume cette fois ci, la tête dressée
au bout de ce long corps jaune et gris... intense moment
d'observation mutuelle. Le crocodile au raz de l'eau
brune, on pensait voir un tronc flottant mais voici qu'il
a des dents, deux orbites occulaires attentifs et une
succession d'écailles qui se dessinent peu à peu.Les
tortues en cascades les unes sur les autres se chauffant
au soleil. Le passage éclair sur le goudron d'un iguane
vert. Les pélicans sérieux et appliqués plongeant cent
fois, restant la tête sous l'eau le temps de filtrer
leurs deux vessies gonllée comme des ballons à
l'abri des mouettes voleuses qui n'attendent qu'un éclair
pour chiper la pêche pélicanteuse. Les boeufs cornus du
Tabasco qui broutent les nénuphars pateaugeant en plein
marais, véritables bovins amphibies. Les pique boeufs
immaculés fidèles compagnons des bovidés. Et les chauves
souris éblouies par la torche dans le dédale de
Yaxchilan, deux mirettes dorées dans un corps grenat
nacré la tête en bas comme il se doit, prêtes à fuir
l'intrus.
"Mexicoooo", premières
impressions
Avons choisi d'entrer au Mexique par TECATE, une petite
douane loin des longues files quotidiennes de TIJUANA. Et
cela fut court, 45 minutes chrono : poser son
véhicule (le plus long est parfois de trouver une place
de stationnement et d'éviter un ticket/PV malvenu en
guise d'accueil), se présenter à l'immigration
(formulaires et tampons), chercher une boutique pour les
copias/photocopies, passer à la banque régler les droits
d'entrée, revenir à la douane en ayant collé la vignette
au bon endroit... et nous voilà en terre mexicaine avec
toutes nos interrogations : comment cela fonctionne t-il
ici ? Ouvrir grands les yeux pour détecter à temps les
ALTO (stop/arrêt) ou les TOPE (ces boudins casse-ressort
pas toujours annoncés) tout en trouvant notre chemin vers
la route 1.
Aborder un nouveau pays, c'est un peu un apprivoisement
mutuel, quels sont les codes, les présupposés, les
habitudes des gens ? comment va t-on s'entendre/se
comprendre ? comment va t-on régler les petits problèmes
du quotidien : acheter de la nourriture, trouver un
endroit pour dormir, poster du courrier ou téléphoner,
trouver le lieu que l'on voudrait bien visiter malgré
l'absence de signalisation, etc... C'est aussi accepter
des contraintes arbitraires comme ces barrages militaires
le long des routes (tous les 300km). C'est aussi être
surpris par ces gigantesques décharges de voiture aux
abord des villes. On apprendra un peu plus tard que le
gouvernement donne une subvention pour le regroupement de
1000 carcasses : un compresseur/comprimeur de tôle vient
les réduire et les évacuer ; ce qui représente un mieux
par rapport aux années antérieures lorsque les véhicules
accidentés restaient au bord de la route.
La route, ce sont aussi ces multiples petits autels
fleuris, ces croix agrémentées de couronnes mortuaires
qui rendent hommage aux morts, triste écho aux panneaux
de signalisation, "dites-le avec des fleurs".
Aborder le Mexique par cette péninsule, c'est aussi
découvrir la présence des "autres californiens", ceux du
nord qui viennent ici chercher des espaces sauvages, une
mer plus chaude et des endroits dédiés au surf, à la
pêche ou au farniente. Il n'y a plus les gros autobus (RV
super équipés), les nords américains qui viennent sont
plus "sportifs" et la taille des caravanes diminue plus
on va au sud. La plage de la Ventana, paradis des
surfeurs est totalement occupée par des véhicules venant
des USA ou plus encore du Canada. Chaque espace est
optimisé : à côté du véhicule, une autre tente pour
abriter les équipements, devant l'habitacle, un large
tapis et tout ce qu'il faut en sièges, glacières etc...
aux premières loges pour suivre les ébats des surfeurs et
skysurfeurs. De grandes corolles aux couleurs vives sont
gonflées à bloc par les rafales continues des vents
marins...sur la plage, pas l'ombre d'une famille
mexicaine. On croisera au retour vers La Paz des familles
s'étant installées au bord de la route avec tout ce qu'il
faut pour un pique nique dominical. Les hommes se
distinguent par leurs impressionnantes moustaches et leur
grands chapeaux blancs vissés sur la tête, style chapeau
de cowboy. L'autre élément familer du paysage ce sont les
aigles et vautours, ils nous suivent depuis la frontière,
en effet les multiples décharges à ciel ouvert sont
autant de réserves à nourriture. Une nouveauté côté
cactus : les cirios, grandes silhouette élancée avec un
petit toupet sur le top. Des arbres super résistants, les
éléphants, poussent et se développent sur des rochers ou
dans des zones sablonneuses avec leurs troncs dorés et
leurs formes parfois dramatiques à l'extrème. En ville,
les bougainvillés rivalisent de taille et d'intensité
entre le rouge, le fuschia, l'orange, le mauve. Parfois
leur splendeur s'étale sur un chantier de construction
délaissé en cours de route ou sur un cabanon de bric et
de broc qui a sa machine à laver à l'extérieur avec
remplissage au tuyau. Que seront les prochaines
découvertes "sur le continent", un autre Mexique ? pour
le moment celui-ci donne une envie d'y plonger un peu
plus profondément ou d'y revenir.
Les fameux
"cadeaux" de Noël ...
N'avez vous jamais été à court d'idées pour cette
tradition que les uns concrétisent début décembre avec
saint Nicolas, ou le 25 avec Santa Claus alias Père Noël,
ou encore plus tard le 6 janvier au Mexique avec le
départ des rois mages ? Voici une sélection totalement
arbitraire présentée par grands domaines pour ne pas
perdre le fil :
des cadeaux utiles n'est ce pas : une jauge à pluie, un
caddie à skis, un aspirateur à cendres, des lunettes
anti-vent, un support papier toilette avec branchement
iPod incorporé, un sac à dos audiophonique, des bottes de
cowboy avec fermeture éclair, des pantouffles à lampe
frontale, un tapis de golf domestique avec variateur de
difficulté, un parapluie à 7 positions, un crayon-stabylo
à traduction immédiate, un chapeau de poche, un
projecteur à constellations,
au rayon maison : un palmier de Noël pour mettre plus de
cadeaux sous l'arbre, un pommeau de douche coudé à 90°,
des coques pour lavage de soutien gorge/brassières, une
poubelle à ouverture infrarouge, un sac à bûches, un
support à cravates motorisé, une couverture à poches, des
oreillettes individuelles chauffantes, un spa portatif,
des gants anti fongiques, un stop-voiture pour le garage,
un ouvroir à bracelet, un détecteur de balles de golf,
côté cuisine et gastronomie : une fontaine à deux
chocolats (noir-blanc), un fusil à marshmallows, un pot à
mariner programmable, une vino-valise à roulette pour 6
ou 12 bouteilles admissible en cabine, un distributeur de
céréales programmable pour 4 à 8 personnes,
sans oublier les animaux de compagnie : un escabeau à
chien, un bonnet de douche pour chat, une littière
autonettoyante à piles, une niche avec terrasse, un
tobbogan de piscine pour chien, une fontaine pour chat,
une ceinture de sécurité pour chien, un sac de transport
climatisé pour chat, une cage à roulette, des lunettes
pour chien, un sas à chat climatisé, une rampe d'accès
pour que le pitou monte dans le pick up sans se
fatiguer...
est ce que cela vous donne des idées ? la liste est
ouverte !
La VIGNE en
Californie
Napa Valley a gagné ses galons il y a une vingtaine
d'année en remportant un concours international à Paris.
Mais ce n'est pas la plus ancienne ni la plus grande des
vallées viticoles de la Californie. A une heure de route
au nord est de San Francisco commence le chapelet des
vignobles. Les domaines se présentent par leurs cépages :
pinot noir, petite syrah, cabernet sauvignon... Les
vignes sont plus hautes sur pied qu'en France, certaines
ont un treillis métallique en corbeille élargissant ainsi
l'exposition au soleil. L'irrigation est de mise. Des
tourelles dressées au milieu des rangs munies d'un gros
ventilateur sont censées déjouer les risques de gel. Les
pratiques de taille de la vigne varient d'un domaine à un
autre, certaines sont déjà taillées d'autres ont compris
qu'il faut attendre février pour éviter une repousse
précoce. Il y a peu de cave et le vin vieillit soit en
cuve soit en tonneaux dans des entrepôts climatisés. Un
des problème est le taux élevé d'alcool. Une société a
développé une méthode de désalcoolisation du vin.
Certains domaines y recourent pour une partie de leur
récolte. Le journal Les Echos du 18 octobre traitait de
ce sujet et mentionnait de telles pratiques en France. Y
aura t-il bientôt du vin à 9 degrés ? La maison
Taittinger a acquis un domaine il y a une quinzaine
d'années à Carneiros, à proximité de San Francisco et
nous avons dégusté de délicieux champagnes en terre
californienne ! Nous ne pourrons pas attendre nos
prochains visiteurs pour boire notre bouteille souvenir !
Il y aura d'autres bonnes bouteilles ! Avec le bon vin,
se développe le bon fromage : à Sonoma, vallée mitoyenne
de Napa nous avons trouvé un artisan fromager : quel
régal de manger du fromage vieilli dans de bonnes
conditions.
Les
ARBRES
Grands ou petits, jeunes ou vieux, solitaires ou
démultipliés en forêt, les arbres jalonnent le paysage ou
bien se font si rares (désert) que de les revoir est une
vraie fête. Dans les vastes plaines ils créent
l'intimité autour d'une ferme ou d'un logis. Battus par
les vents, ils résistent le dos courbé et protègent ici
quelques vaches, là un cours d'eau parfois sec ou encore
marquent une limite de territoire. En zone urbaine ils se
régalent dans les petites rues d'habitation, on les
surprend à touche touche, "salut vieille branche" formant
une voûte d'un trottoire à l'autre. Tout secs transformés
en poteaux électriques ou entaillés comme il faut pour
laisser passer les fils, ce sont encore les arbres. Et
les couleurs ! L'automne joue les feux inoffensifs des
peupliers, bouleaux... et nous ne sommes pas au Québec
pour jouir du feu des érables ! Mais il y a aussi les
irréductiblement verts à longues ou courtes aiguilles
avec leurs tapis de sol aux tons roux comme des fougères
sèches. Et parfois on se retrouve minuscule devant
des géants, les séquoias de Yosemite s'élancent de 90 à
120 mètres. La médiocre qualité de leur bois les a sauvé
des coupes forestières. Ils sont grands mais peuvent se
briser, le vent peut les mettre à terre. Leurs racines
s'étalent en surface mais pas en profondeur. Trop
hautement perchées on ne peut pas voir leurs "cocottes".
Elles tombent après 20 à 30 ans sous l'action de
minuscules insectes parasites qui viennent sucer leur
sève. A terre les écureuils se régalent et replantent
dans leurs caches alimentaires les petites graines. Une
sur un million donnera un nouveau séquoia. Pacte vital,
quand le plus grand a besoin du plus petit pour sa
survie. La nature fourmille de tels exemples.
Chaque région a ses dominantes, la Californie est fière
de ses eucalyptus aux fleurs rouges, beiges ou oranges.
En plein vignoble il n'est pas rare de voir de beaux
arbres se faire une place au milieu des pieds de vigne.
Les vignes sont souvent bordées d'arbres ou protégées de
la route par de belles rangées de chênes ou d'oliviers.
La mairie de Sonoma (équivalent de Beaune en Bourgogne),
soigne particulièrement un eucalyptus géant au milieu du
square municipal. Et les villas aisées de Los Angelès ont
un faible marqué pour les cyprès. Drôle de paysage, des
palmiers, des cyprès mettent des notes d'humour au dessus
des clôtures.
Thanksgiving au camping
de MALIBU !
Aujourd'hui commence le long week end de Thanksgiving
(3eme semaine de Novembre) et le camping est plein. Cette
fête marque la reconnaissance pour les récoltes de
l'année. Les familles sont arrivées hier soir avec les
mobiles homes et roulottes taille XXXL. Depuis midi,
partout la cuisson de la dinde est en route : ici dans
une grosse marmite, là dans un four portatif taille
dinde, ou encore dans le barbecue. Chacun a fait sa
provision de bonbonnes de propane, de bière et de
sucreries. Angélina au super marché RALPHS en avait marre
de servir des dindes tous ces derniers jours, "I hate
turkeys" ; Jac l'a bien fait rire avec sa demande de
filet mignon et noix de pétoncles ! On ne se refuse
rien ! pour une fois
Les
nouvelles... de VOUS !
Vous n'imaginez pas le plaisir de recevoir des nouvelles
de vous ! Certains pensent qu'ils n'ont "rien à dire de
particulier" sous prétexte qu'ils ne sont pas en voyage !
Non mais, ça alors ! Ce n'est pas parce que nous écrivons
quelques textes dans ce site sur des contrées qui ne sont
pas familières que cela "dépasserait" en intérêt ce que
vous vivez ! Cela fait du bien de partager un bout de
vécu du Canada, de France ou de Suisse ! Cela fait du
bien de savoir où vous en êtes dans les saisons, les
changements, les grandissements et évolutions multiples
de la vie ! C'est un délicieux cadeau que de recevoir de
vos nouvelles... C'est comme une conversation dans sa
langue, un petit café pris ensemble dans un bistrot
familier, un retour aux sources, une complicité qui
s'entretient avec les petits et grands moments de
la vie ! Par ailleurs cela permet de penser à vous "avec
actualisation" ! Pour moi les différentes fêtes de
l'année 2006 qui ont commencé le 21 janvier chez Anne et
Hervé avec cet anniversaire surprise concocté par Jacques
et quelques fidèles complices, puis le 18 et 19 mars à la
Croix Rousse, le 26 mars à Genève et le 1er Avril à Paris
chez Claude puis les invitations québécoises et la
rencontre de la gang de la cabane du 22 mai , le week end
en canot des 2 et 3 juin sont autant de moments
privilégiés qui me réjouissent encore : que cela était
bon de se revoir, de se retrouver parfois après plusieurs
années ou de se rencontrer pour la première fois aussi,
de faire la connaissance de vos enfants... J'ai tout cela
en moi et c'est une immense richesse. Chaque jour les
pensées s'envolent vers vous et les dialogues s'amorcent
! Alors, on actualise les nouvelles des deux côtés... et
vous faites un petit coucou de temps en temps... combien
j'aime vous lire !
Des
COMMENTAIRES ?
Nous avons reçu une suggestion, celle d'introduire plus
de commentaires sur notre voyage, de prendre en quelque
sorte du recul et d'exprimer les reflexions qui nous
viennent sur ce que nous observons. La première source de
commentaire naît avec la comparaison : on compare un mode
de fonctionnement observé ici avec un terrain connu
antérieurement, le plus souvent dans son pays d'origine
la France pour moi et le Canada pour Jacques. Nous avons
remarqué combien cet angle de vue est sensible ...
entrainant des réactions du type : "c'est toujours mieux
ailleurs" ou "vous portez atteinte à notre identité" ou
"il n'y en a que pour..."
Donc la fonction primaire de la comparaison ne semble pas
très constructive sauf à y mettre de l'humour et de la
délicatesse.
Partager nos réflexions signifie souvent exprimer des
questions, des étonnements vis à vis desquels il nous
faudrait disposer de connaissances complémentaires. Par
exemple un constat, dans des villages indiens les maisons
semblent le plus souvent "négligées" au regard des canons
habituels en la matière : c'est "la zone", un frigidaire
est abandonné d'un côté, des meubles cassés sont restés
en chemin, un stock de vielleries s'amoncelle devant
l'entrée, des véhicules semblent abandonnés...nous avons
fait ce constat tant au Canada qu'aux Etats Unis. Parfois
ce sont quelques maisons dans une rue qui se signalent de
la sorte. Façon de marquer son territoire? manque
d'intérêt ? mode de vie ? ... il faudrait creuser
par le questionnement et les recherches pour tenter de
cerner les choses et en parler d'une façon honnête. Car
il y a aussi des territoires indiens d'une toute autre
allure comme à Hasselton (nord de la Colombie
britannique), donc le sens à donner à cette observation
doit être approfondi.Tout un travail de reporter ou de
sociologue, sinon ces observations passeront pour un
regard négatif sur une réalité méconnue. Nous mesurons en
chemin toute notre ignorance et nous n'avons pas les
ressources documentaires permettant d'approfondir les
choses. Voici les raisons de notre prudence en matière de
commentaires, par contre nous pourrions plus résolument
exprimer nos étonnements, nos surprises ... et solliciter
vos réactions et vos apports sur le sujet !
Concernant les peuples autochtones, nous avons avec nous
l'ouvrage dirigé par jean Claude FRITZ publié chez
l'Harmattan : la nouvelle question indigène : peuples
autochtones et ordre mondial. Un ouvrage "citoyen"
donnant des repères sur ces sujets sensibles et combien
d'actualité... à lire, l'effort vaut la peine.
Des
PHOTOS...
Prendre des photos, pour moi, représente une furieuse
envie de partager avec vous ce qui a fait écho, en haut
d'un col, à côté d'un animal, en ville, sur un sentier,
lors d'un moment particulier... il y a tellement de
pensées qui s'envolent vers les uns et les autres. Le
quotidien offre bien des occasions de se dire : "tiens,
je ferais bien cette ballade avec...", "ces pierres
enchanteraient...", "oh, ces arbres, ces oiseaux, ce
canyon, ce coucher de soleil...", ou bien "là, un bonnet
de douche pour chien ! cela amuserait ...", "la recette
de pizza sans four ferait rire..." et clic clac, la
tentation est grande de mitrailler pour tenter de réussir
une photo "parlante". Bien sûr il n'y aura pas les odeurs
de soufre, ni la chaleur dégagée par les geysers du
Yellowstone, il n'y aura pas l'immensité de l'étendue du
désert du Capitol Reef de cet après midi... il faudrait
des yeux de libellule pour capter un 360 degrés ! Ma
première envie en photographiant est donc le partage,
sans toutefois se donner de mission de reporter car il
s'agit là d'un tout autre métier. Combien difficile est
le moment de la sélection des 20 photos "parlantes" pour
le site !
Ma seconde motivation tourne autour d'une petite
collection de panneaux de signalisation à travers le
monde : comment alerte t-on le passant devant une école
en Jordanie, au Zimbabwe, en Iran, au Canada... un enfant
ou deux ? une fille devant ou derrière, avec ou sans
cartable, en courant ou au pas... ! que de variantes
possibles ! à partir de là, j'ai ai aussi récolté
patiemment d'autres panneaux alertant sur la présence de
toutes sortes d'animaux jusqu'au plus petit animal, le
bousier (3cm).
Je me constitue par ailleurs un petit stock d'images
relatives à la création manuelle, à l'artisanat : formes,
couleurs, techniques manuelles, outils, silhouettes,
matières, cultures locales, ... autant de possibilités de
faire jouer ma tête et mes dix doigts avec les moyens du
bord pour le moment (quilt, applications, pochettes...)
et plus tard peut être des réalisations plus élaborées
lorsque je disposerai d'un peu plus d'outils et de place
!?
Enfin, quatrième motivation photographique, les "photos
souvenirs" qui mettent en piste les acteurs du voyage !
Nous en glissons une ou deux à chaque actualisation pour
ne pas vous saturer et vous montrer notre santé !!
Dans tout cela, parfois j'exagère, et Jacques dirait que
l'expression est faible : 500 photos au Yellowstone ou à
Mesa Verde... "quand même, Elisabeth un peu de retenue,
choisis tes prises de vue, donne toi un maxi par jour,
regarde avec les yeux, ... fais quelque chose pour
modérer ton clic-clac-syndrôme"... J'en conviens et me
voilà au travail pour mieux réguler mes envies.
Les
OURS
"vous pénétrez dans le territoire des ours", "attention,
présence d'ours", "règles à respecter dans cette zone",
"les ours et les gens", "il est interdit par la loi de
nourrir les animaux, même les oiseaux"... autant
d'alertes et d'explications données tout au long des
sentiers, aires de pic nic ou de camping. De nombreux
dépliants indiquent comment repérer la présence
éventuelle d'un ours, la différence entre un ours brun et
un ours noir, leurs réactions potentielles car les ours
n'aiment pas du tout les surprises et n'ont qu'une idée
en tête... manger. Les ours comme les humains utilisent
les sentiers, les routes. Leur flair est bien plus
puissant que leur vue ou leur ouïe. Ils iront chercher un
tube de dentifrice et ne s'embarrasseront pas de
l'épaisseur d'une glacière fermée pour aller y chercher
du manger. Donc...règle N°1 les éviter en se faisant
connaître à temps, marcher en groupe, ne pas hésiter à
faire du bruit, parler, rester calme, se faire connaitre
comme "humain", reprendre de la distance, ne pas énerver
la grosse bébête surtout s'il s'agit d'une mère avec ses
petits...ne pas oublier qu'il est plus fort que vous sur
tous les plans (il court plus vite, grimpe aux arbres,
saute, plonge, nage...). Donc je ne vous décris pas
tous les scénario, mais de fait les accidents mortels
sont rares.
On aura vu plusieurs fois des ours, souvent le long de la
route ou sur un escarpement avant de traverser. Le plus
surprenant aura été le jeune ours blanc avec son jumeau
noir sur un chemin en Alaska (voir photo). La
séquence la plus spectaculaire fut la pêche en rivière à
Hyder, extrême sud de l'Alaska, collé sur Stewart, BC. Eh
oui Eric, un ours avec un saumon dans la gueule ... c'est
le fruit de sa pêche et quelle pêche ! il s'installe dans
la rivière au moment où les saumons remontent fraier...
embarras du choix, un coup de patte ici, un sursaut là,
une prise facile garantie dans les trois minutes.
Ailleurs, l'ours attend le saut du saumon qui remonte un
rapide pour le choper en vol. Puis il déchire les filets
parfois d'un seul côté et abandonne sa proie ... aux
aigles, mouettes et autres volatiles patientant sur la
berge. Il va, revient, pisse, recommence sa chasse sans
s'occuper du reste du monde. Début ou fin de journée, ce
sont les moments favorables pour voir un ours "qui a la
pêche" !
Les
"ROCHEUSES"
Du mythe à la réalité de ce mois de septembre 2006 ; je
partage avec Martin, la vision mythique des "montagnes
rocheuses du Canada". Pour moi, il s'agissait d'une
barrière montagneuse infranchissable, avec des pics, des
sommets dentelés se chevauchant les uns les autres du
nord au sud. Une sorte de grand barrage devant l'océan
Pacifique destination d'aventuriers du grand nord (on
devrait rectifier... au grand ouest !). Pourquoi ce mythe
? je savais que mon grand père maternel, Henri Fehr était
venu à Banff en 1924. Venu au Québec pour un congrès de
mathématiciens, il avait pris le train Canadian Pacific
jusqu'à Banff, sans doute a t-il dormi dans l'unique
grand hôtel de l'époque, le Fairmont Banff Springs. On
retrouve des photos de l'époque dans la galerie de
l'hôtel, ainsi que le prix de la nuitée à 3.50 dollars !
Les Rocheuses, ce sont aussi les stations de ski de rêve
avec de la poudreuse d'exception comme l'apprécient
Jacques et ses amis fana de ski, les jeux olympiques de
Calgary...Par contre je n'avais pas du tout en tête la
force de la nature ici avec ses rivières puissantes, ses
forêts à perte de vue, l'absence de toute habitation.
La SUISSE
et les ROCHEUSES
Autre source de surprise : les liens avec la Suisse tout
à fait perceptibles dans plusieurs dimensions.
Il a fallu construire une voie ferrée pour relier l'ouest
canadien, pas de problème majeurs dans les grandes
plaines, mais comment franchir un tel barrage rocheux ?
Lorsque la pente dépasse 2,5% et atteint 4% cela
signifie que le 15ème wagon se retrouve à 5 mètres au
dessus de la locomotive... donc on imagine sans peine les
accidents malgré l'ajout de locomotives. La compagnie
Canadian Pacific est allée chercher un ingénieur suisse
spécialiste des "tunnels en spirale". Lorsque la pente
est trop forte, le train pénètre dans un tunnel
circulaire qui lui permet de s'élever progressivement
quasiment sur place puis de continuer éventuellement dans
une nouvelle boucle pour gagner ainsi en altitude tout en
gardant une pente à 2,5 %. Le train fait ainsi des 8, on
aperçoit ces percées au dessus de la rivière Kicking
Horse.
L'ouverture d'un parc national avec l'ambition de
faciliter l'accès des montagnes a fait également appel à
un autre savoir faire suisse en 1898, celui des guides de
montagnes : sauvetage en montagne, conception
d'itinéraires, méthodes de formation, choix de
localisation et façon de construire des refuges
d'altitude, comme au dessus du lac Louise... La ville de
Golden célèbre les guides suisses dans un vaste mur peint
juste au bord de la rivière. Des chalets ici ou là n'ont
rien à envier aux chalets des villages de montagne
suisses, pétunias et géraniums inclus ! Il faut aussi
voir la rivalité des motels fleuris : blanc/rose à
gauche, blanc/rouge à droite et rose/mauve un peu plus
loin, juste à la sortie de Radium en entrant dans la
gorge étroite qui mène aux sources d'eau chaude ! un vrai
feu d'artifice naturel !
HOME, SWEET
HOME
Etrange situation de "revenir" dans une maison. Deux
semaines à Victoria chez Johanne la fille de Jacques et
son mari Sean puis maintenant cinq nuits d'hotel en
attendant que Pgaz soit réparé et se sente solide sur ses
quatre roues. Finalement une "maison" c'est quoi ? un
lieu stable, fixe, avec une hauteur de plafond dépassant
le bras tendu, où l'on peut se perdre, avec beaucoup de
place, des espaces dédiés à une seule activité : ici on
se détend, ici on prépare les repas, ici on trouve tout
ce qu'il faut (vêtements, outils, réserves alimentaires,
...), ici on se lave mais c'est dans un autre endroit que
le linge se lave et sèche tout seul, ici on fait dodo,
etc... entre tous ces "ici" il y a des pas à faire
: couloir, porte, escalier, terrasse, jardin ...
Pgaz a deux espaces internes : assis ou debout et les
activités s'agencent pour prendre le moins de place
possible. Elles se rendent mutuellement service : la
table devient lit, l'évier et le réchaud s'effacent pour
devenir étagères, la table décline plusieurs "concerts" :
lecture/écriture, bricolage, petite bière de fin de
journée, cooking, repas, ... grand luxe : sa position
avant ou arrière donne le ton, tantôt "salon", tantôt
utilitaire mais elle sait aussi s'éffacer complètement en
tenant verticalement tout au fond de la banquette et nous
voilà dans le "grand salon" avec un brin de musique + une
belle vue, qui dit mieux ?
Alors "home sweet home" quelle sensation entre ces deux
extrèmes ? Le vif plaisir d'avoir un toit sur la tête et
pas de tente à monter chaque soir ou de cabane à trouver,
la règle du jeu du rangement continu de chaque chose sans
variante, la sélection drastique des objets vraiment
utiles, le choix chaque soir de l'orientation la plus
propice de Pgaz pour être à niveau, profiter de la vue et
du confort extérieur : douche et repas dehors. Mais la
contrainte renouvelée chaque jour de trouver un endroit
disponible qui nous convienne. cf TROUVER UN COIN POUR
DORMIR
Au final, "revenir" dans une maison de temps en temps
fait partie des "vacances dans les vacances", c'est bon
de retrouver un grand lit, une grande douche, une grande
table, un grand fauteuil... tout en grand quoi avec
l'accueil en plus... Quand même, dans PGas, je n'ai
qu'à étendre le bras et pop, une bière me saute dans la
main, sans que j'aie eu à me lever - n'est ce pas
merveilleux!!!???
LOGISTIQUE
QUOTIDIENNE
Bien du monde se demande comment on peut vivre 24h/24
dans un si petit logement que le nôtre!!! On se le
demande aussi, but so far so good... Nous vivons
dans un "placard roulant" de 5m carré (1m80 X 2m80), soit
54' carré (ou 6' X 9') hors tout incluant rangement,
sièges, évier, réchaud, frigo, toilette-douche, etc, qui
se réduit encore à à une surface habitable au sol de
2,25m carré ou 15' carré - même pas la grandeur
réglementaire d'espace pour une piste de dance
achalandée... La loi Carrez, on l'oublie...
Si vous voulez le cubage, la hauteur moyenne est de 1m90
ou 6'2" - à vous le calcul. Pas besoin de dire
qu'on a beaucoup de difficulté à se perdre dans cette
"immensité" conviviale il va sans dire!!!
Donc la logistique des mouvements est à l'honneur.
Ainsi, pendant qu'Elisabeth "roule" le lit et remet en
état de service le sallon-salle à manger-chambre à
coucher, Jacques prépare le petit déjeuner;
Elisabeth a la responsabilité des lunches; quant
aux soupers (diners en France), les deux voyageurs
alternent les semaines - une semaine, c'est Elisabeth qui
prépare tous les diners et l'autre semaine, c'est
Jacques. Et normalement, la personne qui prépare le
repas ne fait pas la vaisselle. Donc, il y a à peu
près toujours un de nous deux qui est assis, ce qui
laisse suffisamment de place à l'autre. A deux, il
n'y a pas de problème - à trois ça doit être un peu plus
de calculs - à quatre, c'est à essayer mais il va falloir
se faire invisible!!! Donc, question logistique,
Jacques prépare les petits déjeuners, Elisabeth s'occupe
des diners et à chacun sa semaine pour les repas du
soir; chacun achète la nourriture nécessaire pour
ce dont il a la responsabilité. Jacques conduit
plus souvent et plus longtemps qu'Elisabeth et essaie de
remplir sa tâche de "mécanicien" pour le véhicule;
Elisabeth fait l'entretien du véhicule, enregistre les
photos, essaie de ne pas se perdre dans les indications
routières et prépare soigneusement la couche à tous
les soirs - quant à la douche quotidienne (qu'on prend à
l'extérieur depuis le début, T° et endroits retirés
aidant) c'est chacun son tour, tout comme chez vous!!!
super simple et logique comme vous le
voyez!!! Si vous avez des suggestions pour nous
permettre d'améliorer notre quotidien, il ne faut pas se
gêner.
Faire les
courses,
cela semble tout simple de partir faire les courses avec
sa petite liste à la main, qui plus est l'alimentaire !
c'est fou ce que les repères de magasinage sont
différents d'un pays à l'autre même si l'on sait que les
choses essentielles sont toujours au fond du magasin.
D'abord trouver un magasin de bouffe donc repérer les
noms de marque ou de chaine selon les provinces
traversées... vous vous êtes familiarisés avec Loblaw
côté est et voilà que 1000 km plus loin, cette chaine
n'apparait plus dans le paysage. Ensuite entrer, pas
compliqué car les portes s'ouvrent toutes seules mais
comment insérer la pièce dans le chariot/caddie : tantôt
tout droit, tantôt avec une sorte de clapet ; c'est comme
les boites aux lettres, j'ai tourné autour d'une grosse
boîte aux lettres cherchant une fente pour glisser mes
cartes alors qu'il faut ouvrir un tiroir pour les faire
glisser dedans, on a l'air un peu bête lorsqu'on ne
maîtrise pas les basiques de chez basique ? Puis
naviguer dans les rayons : se rendre compte que les
produits organics ou bios sont mélangés aux autres, ce
qui est franchement bien. Rester sans reflexe devant une
longue allée entièrement consacrée aux céréales avec des
boites grosses comme 3 cartons à chaussures,
trouver un pot de yogurt qui ait bonne figure à côté des
varaiantes lactées colorées, se passer de fromage blanc,
découvrir que les fromages sont toujours dans deux
endroits : les cheddars/mozzarella/parmesan sous toutes
les formes, âges et couleurs : en cube, barre,
fines tranches, blanc, jaune, orange, fort, doux,
vieilli... pas de crainte pour le côté gustatif,
c'est à peu près la même chose. Plus loin il y a en
général un autre rayon de fromages avec du brie, des
bleus, des tomes, du camembert... pasteurisés, sauf au
Québec où on trouve des rayons de fromages étonnants :
fromages importés mais abondance de fromages locaux non
pasteurisés. Essayer de trouver une boîte de 6 oeufs
quand la loi des 12 ou 24 domine le terroir ! Trouver un
petit pot de 250 gr de margarine alors que les pots
présentés vont de 1 à 3,6kg, oui, 3,6kg gros comme un
carton à chaussures. Chercher les Wasa du côté des
crackers, dans une allée complète dédiée à la chose
craquante, ou à la "boulangerie" avec les pains
fraîchement découpés ou encore explorer les produits
étrangers pour tomber devant l'étalage convoité, ou
demander l'équvalant local, le "ryvita" à prononcer de la
bonne façon SVP.
Les légumes sont sous brumisateurs, les fruits à la carte
ou pré emballés, tout se pèse à la caisse au moment de
payer. La caisse... ici on vous emballe les produits, là
on vous facture les sacs en plastique, ailleurs vous
emballez vous même vos achats... et voilà que l'on
constate nos stratégies opposées : l'un emballe par
catégorie (sec, frigo, légumes...), l'autre emballe en
équilibrant les poids/volume des sacs. Devinez qui ?
SOURCE DE
CURIOSITE,
il ne se passe presque pas de journée sans que nous ne
soyons questionnés (avec demande de de photo ou de
visite) ou encore hélés de loin par des personnes
intriguées par le véhicule ! D'où venez vous ? Comment
êtes vous arrivés avec votre véhicule ? un Toyota
diesel ici ? Vous avez fait du sur mesure ? Pas besoin de
plus gros ! Il y a vraiment une douche et une toilette ?
La cellule communique avec l'avant ? Combien cela
consomme ? combien cela coûte ? C'est vraiment un
véhicule européen ! Et votre 4X4 est vraiment plus haut
que les trailers d'ici ! Pourquoi Toyota ne vend pas
cette bête ici ?... on sent passer dans la conversation
les pensées les plus intimes de notre interlocuteur
autour de la taille du véhicule, de son autonomie
(essence/eau/electricité/équipement), des possibilités
sur pistes, plages et chemins creux... "attendez,
est ce que je peux chercher ma femme pour qu'elle le voie
?"
Puis l'échange évolue vers le voyage : où allez vous ?
ben nous on vient de ... etc
PLOMBERIE,
le plaisir d'être reçu chez les uns et les autres, comme
la longue série des toilettes publiques fréquentées
depuis 4 mois permet de présenter un tableau détaillé des
savoir faire incontournables à maîtriser pour arriver à
nos fins hygièniques : comment enclancher la douche
??? comment taquiner la chasse d'eau ??? comment activer
le robinet ??? les uns sont "intégrés" = un seul bouton
pour tout régler (débit, température) rond en général
mais parfois il est en forme de cigare... faut-il
tirer, pousser, lever, baisser pour que cela
démarre ? quels sont les risques sans lunettes, à poil,
dans la pénombre du rideau de douche ??? Les autres sont
"dédiés" : d'une part un mélangeur et par ailleurs une
manette giclante qui fait fuser le résultat droit
devant... avez vous repéré l'axe auparavant ou bien
fermez vous les yeux en prévision de l'avalanche ???
restent les toilettes... ça alors ! faut il tenir la
chasse d'eau ? l'actionner d'un coup et d'un seul ?
appuyer sur la pédale... ou simplement se lever pour
déclencher la trombe ??? à vous de compléter cette
première liste avec vos propres (sic) expériences !
TROUVER UN
COIN POUR DORMIR,
à chacun ses combines !
Depuis notre départ d'Ottawa le 19 juin, - et nous sommes
maintenant le 30 juillet, - nous avons couché uniquement
trois fooois dans des terrains de camping aménagés, le
même deux jours de suite; en féait, on utilise des
campings aménhagés quand on a vraiment pas le
choix. Donc, il y a différentes manières de choisir
un emplacement pour la nuit.
Classique : le terrain de camping privé ou public. Ils
sont très nombreux et leur look n'est pas toujours aussi
poétique que leur identité, surtout pour les sites privés
qui visent le rendement et sans doute rassurent une
partie des voyageurs restant volontiers près de la route
avec leurs immenses autobus tractant une voiture ou un
bateau. A Homer, le prix d'une nuitée s'élevait à 65
dollars US ! Wi-Fi et TV satellite inclus... mais
en s'installant au hall d'accueil, ou parfois en restant
dans le véhicule juste à côté, le wifi marche aussi et
c'est gratuit !!!
Rustique : les sites publics respectent des normes
d'espace particulièrement appréciables : chaque
emplacement est naturellement individualisé comme une
petite clairière, avec table à pique-nique et foyer
(souvent du bois est mis à disposition) ; on se sent dans
la nature et pas chez le voisin. Des toilettes sèches
sont disponibles ainsi qu'un endroit couvert pour popoter
au sec et se reposer, pas de douche en général. La
confiance règne : chacun met son du dans la petite boite
à l'entrée (entre 10 et 15 dollars canadiens pour les
sites provinciaux ou les parcs naturels).
Nature : le chemin de traverse sans poteau électrique ni
boite aux lettres, la colline des relais radio/TV, les
carrières, l'aire de mise à l'eau des canots, les
descentes de pont qui permettent d'accéder aux
berges, et dans les zones habitées : le terrain de
sport (hormis les fins de semaines), les espaces de
lotissements panoramiques... pas encore vendus !
les stations essence si on est vraiment mal pris et que
l'étape a été longue, ... avec une prédilection pour le
cimetière, c'est toujours hyper tranquille et très
rarement fréquenté le soir. A Fort Nelson nous
avons bien fait rire Marielle au Centre
d'information étonnée par notre question : "où est
le cimetière ?"
LES
MOUCHES,
Jean Paul Sartre est loin mais elles sont très présentes.
En France une mouche ne pique pas, elle tourne autour,
elle traine, agace et génère des reflexes d'hygiène. Au
Canada la "mouche" recouvre toute une gamme de réalités
plus piquantes les unes que les autres. Honneur au plus
petit, l'invisible brulot (noseehum = on ne le voit pas)
qui pique comme une sorte de brulure, ensuite la mouche
noire elle se pose et pique fort d'un coup, le maringouin
(vulgaire moustique européen) qui sort au coucher du
soleil, la mouche de ferme qui pique plus fort encore,
puis la mouche à chevreuil qui arrache un bout de peau,
le frappe à bord qui tourne autour et attaque en piqué,
sans oublier les taons, grêpes, frelons... Il y a
de quoi énerver même le plus tranquille des
"mouchards"...
LES POTEAUX
ELECTRIQUES
Il y en a beaucoup au Canada puisque la forêt se fait un
plaisir à s'exporter en ville et sur les routes.
Les poteaux électriques s'assemblent et se ressemblent ?
curieusement ils présentent bien des variétés. Sans aller
jusqu'au théâtre de variétés : il y a les pas-de-bras qui
travaillent seulement du chapeau, les convertis bras en
croix, les porte-faix chargés de 5 ou 6 barrettes, les
généraux qui gardent leur dignité à hauteur de 2
barrettes, les répartiteurs avec leurs innombrables
bigoudis partant dans tous les sens, les jumeaux faisant
front de concert, les XXL dépassant la procession de
toute leur hauteur, les quasi-cocottes portant de lourdes
boucles d'oreilles torsadées, les chargés de lumière qui,
en ville, éclairent les passants... et le dernier ?
oui, il y a des derniers : le tout seul du bout de la
procession, là où les fils s'arrêtent, pas croyable mais
vrai à hauteur d'une trouvaille par semaine !
LES
AUTRES... SUR LA ROUTE
à 90 ou 100km/heure, on a le temps de voir passer "les
autres" : les gros trucks à 7, 8 ou 9 essieux, cela fait
beaucoup de pneus mais comment font ils pour avoir l'air
aussi rutilants avec tous les chromes, tubes et carcasses
peintes... vive la peau de chamois !
les pick up avec leur caravane ancrée sur le véhicule ...
les plus gros sont les congars (voir photo), il doit y
avoir deux salles de bains au moins, mais il y a encore
plus imposant : les camping car-autobus ; ils sont aussi
gros que les autobus des transports urbains, mais avec
seulement deux petites têtes que l'on devine à l'avant.
Le plus souvent ils tractent une voiture, donc leur
longueur s'allonge d'autant, il faut les voir dans les
stationnements des super marchés ou à la pompe à essence.
Il y a aussi les transports d'animaux. Avant hier nous
sommes doublés par un fermier qui tire une remorque bleue
chargée de petits veaux, le temps du dépassement nous
avons croisé leurs muffles roses ... si nous les avions
doublé, cela aurait été les queues de veaux. Plus
aventuriers sont les cyclistes que l'on croise ou double
chaque jour : seuls ou en tandem, avec remorque ou bien
avec de grosses sacoches prêtes à exploser...
PS - la suite une autre fois : il est minuit 20, il fait
grand jour à Dawson, et il faut se coucher !