Sud, sud Laos
07/mars/11
Lever du soleil sur le Mékong pour nos dernières semaines au Laos : Paksé, une ville étape tout près d'un temple khmer, le Vat Phu de Champasak, site Unesco puis un tour vers les 4000 îles et, en finale, les superbes chutes de Khon Phaphaen sur le Mékong à la frontière Laos-Cambodge. Paksé, bivouac juste au bord du fleuve, les frangipaniers sont en fleurs pour notre plus grand plaisir, les balais sont à vendre, ces fameux balais dont les fibres sont récoltées dans le nord du pays, Pespi Cola finance l'armée et, sans transition, une belle rencontre avec Edith et Christian. Encore un 25 février, j'inaugure la tranche 65 !
Passion moto dès le plus jeune âge !
Champasak, un temple hindou à l'origine, converti ensuite au bouddhisme avec ses trois niveaux. Le sanctuaire proprement dit est sur la colline. Un trimurti (figures de Shiva, Vishnu et Brahma) est gravé dans un rocher près d'une source, pas loin de l'éléphant figé dans un rocher. Un dvarapala, sorte de sentinelle veille au bas des marches. La vue d'en haut donne une idée globale du site.
C'est un site classé Unesco, voici le seul support d'information, un "plan".
Trajet vers les 1000 îles, nous devons emprunter plusieurs barges pour franchir le Mékong. Trois barques soutiennent un plateau de bois sur lequel embarquent les véhicules, un moteur et hop on traverse. Les motos ont leur propre traversier : deux pirogues reliées par trois planches et ça flotte !
Don Kon, nous laissons Pgaz, une barque nous amène à Don Det. 4 km à pied pour admirer un pont français qui pourrait enjamber la Loire ! Il y a 100 ans les Français avaient construit ce pont et une courte voie ferrée pour franchir le Mékong en amont des grosses chutes de Khon Phaphen. Le pont tient toujours. Le train a fini sa course. Bords de rivière, temple, potagers suspendus, cochon roux, petite école, chutes d'eau Li Phi, hamac, buffles dans l'eau (ils adorent), enfants qui jouent...
Un bac à sable façon laotienne entre deux troncs de palmiers, on joue !
Dernière journée au Laos, les plus belles chutes, celles de Khon Phaphen.
Le plateau des Bolovens
25/févr./11
Un espace agricole dédié au café depuis un siècle. Petits massifs ou arbustes de 3 ou 4 mètres, le café est en fleurs, de minuscules fleurs blanches qui vont donner des grains verts puis rouges. Au fur et à mesure de notre circuit nous observons les étapes de maturation de la plante et les premières récoltes qui sèchent le long de la route. Robusta, Arabica, le café laotien tient sa réputation.
Les Bolovens recèlent des chutes d'eau parfois spectaculaires et combien agréables lorsqu'on peut s'y baigner. Le développement touristique offre soit le visage de l'anarchie la plus désordonnée (chacun construit vite fait sa guest house de bric et de broc autour d'un plan d'eau mal irrigué), soit la découverte d'une harmonie avec l'environnement tant humain que naturel. Ainsi à Tat luang Falls, depuis 1996, un homme a travaillé avec la population pour aménager des accès à la chute, concevoir un espace d'accueil, un éco musée, une aire de jeux, une passerelle suspendue, des plats locaux succulents,... et les bénéfices vont à la communauté. Le succès est au rendez vous.
Un métier à tisser bien spécial. Ici Tat Fan, les plus hautes chutes du plateau.
Nam Tok plus retirées, nous ne croisons pas de véhicules.
En revanche à Tat Lo, le site des cascades est beau mais l'anarchie des guests houses en paille ou en planche est sinistre. Seule construction solide, la base de travail des équipes chinoises explorant les possibilités minières de la région. Le stock d'explosif est gentiment sous cadenas au milieu du village !
Nous vivons ces deux journées dans les Bolovens avec Hervé. Rencontré à Savanakhet, nous l'embarquons dans Pgaz avec plaisir. Castor et Pollux : qui est qui ?
Hervé retourne à Oloron Ste Marie mi-mars. Il connaît même la parfumerie Bonelli !
Kamouane
25/févr./11
Une province montagneuse qui
offre des évasions en forêt, dans des cavernes, au pied
de cascades... Culture du riz, exploitation du bois,
plantations d'hévéas, le café est plus au sud dans les
plateaux du Boloven. Nous apprécions la relative
fraîcheur des bivouacs. Thakek, pas encore de pont, il
faut prendre une barge à fond plat propulsée sur le
Mékong par un puissant bateau à moteur. D'un côté
l'aisance, de l'autre la pauvreté. Une photo des deux
rives illustre la situation : pêche manuelle au Laos, en
face, point de pêcheurs mais l'élevage de poissons dans
les filets bleu.
Le temple Sikhottabong à Thakek, sur le bord du Mékong.
Les villages traversés ont la même allure que dans le nord : habitat sur-élevé, enclos pour les potagers, fours à charbon de bois, passages de buffles, écoles des plus modestes en planches aux plus vastes en brique, écoliers à vélos, église catholique, camionnettes surchargées...
Barrage Dam NeuTheum : zones inondées, villages regroupés et clair de lune.
Savanakhet, Ing Hang, un temple d'influence kmère du 15è, encore jonché des masses de détritus laissés par les milliers de pèlerins venus pour la fête annuelle de la première pleine lune.
La route et les champs de tabac avec séchoir, vers la cave de KhongLor
KongLor, une magnifique cave, 7 km de rivière souterraine, une zone éclairée de fantômes calcaires... trajet en barque dès l'entrée.
L'éclairage intérieur a été réalisé par France Energie, une ONG française financée par la Région Rhône Alpes pour ce projet. Nous croisons l'équipe qui ouvre une nouvelle section illuminée pour début mars, trop tard pour en profiter ! Nous croisons plus loin en tuk tuk une équipe de spéléologues enchantés de leurs explorations.
Les derniers préparatifs avant le "taxi" collectif vers la grotte.
Au détour d'un sentier nous assistons à la collecte des fourmis rouges. Quel travail : couper le nid, faire tomber les fourmis dans un plateau, secouer plusieurs fois et une poudre blanche va les tuer. Simple mais on se fait piquer de partout. Ouille, ouille , ouille les femmes sautaient sur leurs pieds comme nous aussi car on se fait piquer de partout... pour des protéines !
Au gré de la route : les valeurs de référence, du Che Guevara au pas de l'oie financé par Pepsi, un superbe serpent vert qui guette au soleil entre les armatures d'un pont et les fameux balais laotiens !
Le temple Sikhottabong à Thakek, sur le bord du Mékong.
Les villages traversés ont la même allure que dans le nord : habitat sur-élevé, enclos pour les potagers, fours à charbon de bois, passages de buffles, écoles des plus modestes en planches aux plus vastes en brique, écoliers à vélos, église catholique, camionnettes surchargées...
Barrage Dam NeuTheum : zones inondées, villages regroupés et clair de lune.
Savanakhet, Ing Hang, un temple d'influence kmère du 15è, encore jonché des masses de détritus laissés par les milliers de pèlerins venus pour la fête annuelle de la première pleine lune.
La route et les champs de tabac avec séchoir, vers la cave de KhongLor
KongLor, une magnifique cave, 7 km de rivière souterraine, une zone éclairée de fantômes calcaires... trajet en barque dès l'entrée.
L'éclairage intérieur a été réalisé par France Energie, une ONG française financée par la Région Rhône Alpes pour ce projet. Nous croisons l'équipe qui ouvre une nouvelle section illuminée pour début mars, trop tard pour en profiter ! Nous croisons plus loin en tuk tuk une équipe de spéléologues enchantés de leurs explorations.
Les derniers préparatifs avant le "taxi" collectif vers la grotte.
Au détour d'un sentier nous assistons à la collecte des fourmis rouges. Quel travail : couper le nid, faire tomber les fourmis dans un plateau, secouer plusieurs fois et une poudre blanche va les tuer. Simple mais on se fait piquer de partout. Ouille, ouille , ouille les femmes sautaient sur leurs pieds comme nous aussi car on se fait piquer de partout... pour des protéines !
Au gré de la route : les valeurs de référence, du Che Guevara au pas de l'oie financé par Pepsi, un superbe serpent vert qui guette au soleil entre les armatures d'un pont et les fameux balais laotiens !
Un petit pays enclavé
05/févr./11
Si Karl Marx revenait ici en terre communiste, il verrait le "Capital" érigé en tour ! Etonnements économiques : le Laos vient de se doter d'une Bourse (LSX), deux entreprises y sont côtées. L'unique publicité vue sur les routes en un mois invite les gens à acheter de l'or. Oui, alors que seulement 6 % de la population a un compte bancaire. On dirait des carrés de chocolat, il s'agit de lingots d'or.
Petit pays aux voisins parfois encombrants (Vietnam, Chine, Thaïlande, Cambodge), le Laos du centre ouest vous accueille avec des ribambelles d'enfants. Les villages sont nombreux le long des routes. Nous remontons la route 4 depuis la frontière avec la Thaïlande passée à Tha Li et Nam Khiang. Scènes de route du Laos centre ouest en direction du nord. Premières impressions, dans la poussière.
En ce moment les gens font sécher les fibres qui feront les balais dans tout le pays. Les rizières en sont au repiquage et les plantations d'hévéas qui réduisent la surface des parcs nationaux sont encore trop récentes pour assurer la collecte du latex.
Pays agricole, mais reste t-il vraiment de la forêt primaire ? Nous irons voir de plus près dans le Parc National de Luang Nam Tha (voir randonnée en forêt).
Route en perpétuels travaux, alternance de goudron (rare) et de piste (fréquentes). Beaucoup de villages à traverser. Peu de véhicules particuliers, beaucoup de motos. Nous retrouvons à Luang Prabang, la route 13, route principale du pays reliant la capitale à la frontière chinoise. Le paysage change.
Les algues sèchent au soleil avant d'être vendues au marché.
Surprise de taille, vers Udum Xai, nous croisons des camions chargés de souches énormes. Donc il y a encore de gros arbres dans la région. Et à quoi vont servir ces souches ? Réponse quelques jours plus tard dans le hall d'un hôtel chinois : du mobilier élaboré avec ces formes tordues et enlacées !
Détails : l'un vend un rat musqué, l'autre tire son engin en équilibre sur un muret et les fines herbes poussent à la porte.
V comme Vientiane et Vesna !
03/févr./11
Vientiane, capitale
tranquille avec un petit air gaulois : arc de triomphe,
grandes avenues, jeux de pétanque, bâtiments aux frontons
francophones, etc. Les sites emblématiques : l'arche du
Patuxai et les ors du Pha Tat Luang, construit au 15è.
Des rues parallèles au fleuve invisible, animées en journée, des villas du début du siècle somptueuses ou défraîchies, des frontons pas difficiles à lire pour les francophones. Palais présidentiel au bout de la rue.
Sérieux, comment les ONG se coordonnent-elles ? Humour, volatile entre les fils.
Le Wat Si Saket aux 7000 bouddhas : un sanctuaire dans une cour bordée de quatre galeries aux multiples statues de Bouddhas sagement alignées. Dehors, un méga Bouddha, style Botero, ce peintre colombien. En face, superbe, le Haw Pha Kaeo.
Dans une des galeries, un naga, étrange serpent en bois pour bénir les eaux.
Le Wat Si Muang, un temple très populaire. On y vient pour recevoir la bénédiction des moines. Celui-ci entoure le groupe d'une ficelle blanche qui sera ensuite nouée au poignet des participants. Les personnes se succèdent à bon rythme. Dehors les déités pointent du doigt les infidèles.
Rencontre amicale avec Somechine (à droite). Merci à Anne Tual, excellente connaisseuse du Laos, croisée à l'Alliance Française de Chittacong de nous avoir mis en contact. Il se trouve que notre lieu de rencontre jouxtait le restaurant d'une autre amie d'Anne ! Les trois grâces...
Arrivée surprise de Vesna, l'épouse de Martin, avec qui nous passons 3 journées chaleureuses et amusantes, le nez au vent : visites de temples, du musée national, cafés, boutiques et restaurants, entre différentes démarches menées auprès des ambassades (France, Cambodge et Australie). L'utile et l'agréable se conjuguent sur les bords du Mékong, fleuve bien difficile à voir depuis les quais en travaux. Le privilège d'une visite en solo qui permet de mieux se connaître tout en partageant une activité favorite commune : le voyage, un 3è V avec Vientiane et Vesna.
Bon retour à Berne, en passant par Bangkok et Dubaï. Clin d'oeil en chemin !
Ultime rencontre à Vientiane : les Claventure. Vendredi 16h30, de retour de nos démarches de visas, soudain des grands signes de la main de la part d'une jeune femme arrêtée au carrefour. Nous ne savons pas qui nous fait signe mais nous nous arrêtons bien volontiers : ce sont les "Claventure" ! Virginie et Alexis sont à Vientiane en famille avec les grands parents. La famille suisse des Six en route nous avait parlé d'eux il y a trois mois à Kuala Lumpur. Et voici que nos trajectoires se croisent. Belle soirée familiale, parents et grands parents de Gaspard, Chloé et Hugo. C'est justement l'anniversaire de Hugo. Ainsi que, pour nous deux, le neuvième anniversaire de notre rencontre au Maroc dans le désert (session de Maurice Clermont), facile de s'en souvenir lorsque cela coïncide avec la Saint Valentin. Avec Jacques nous avons maintenant passé plus de temps en voyage qu'à la maison ! Notion bien théorique, car nous n'avons plus de "maison". Contact sur le trottoir avant la soirée au "Côte d'Azur".
Des rues parallèles au fleuve invisible, animées en journée, des villas du début du siècle somptueuses ou défraîchies, des frontons pas difficiles à lire pour les francophones. Palais présidentiel au bout de la rue.
Sérieux, comment les ONG se coordonnent-elles ? Humour, volatile entre les fils.
Le Wat Si Saket aux 7000 bouddhas : un sanctuaire dans une cour bordée de quatre galeries aux multiples statues de Bouddhas sagement alignées. Dehors, un méga Bouddha, style Botero, ce peintre colombien. En face, superbe, le Haw Pha Kaeo.
Dans une des galeries, un naga, étrange serpent en bois pour bénir les eaux.
Le Wat Si Muang, un temple très populaire. On y vient pour recevoir la bénédiction des moines. Celui-ci entoure le groupe d'une ficelle blanche qui sera ensuite nouée au poignet des participants. Les personnes se succèdent à bon rythme. Dehors les déités pointent du doigt les infidèles.
Rencontre amicale avec Somechine (à droite). Merci à Anne Tual, excellente connaisseuse du Laos, croisée à l'Alliance Française de Chittacong de nous avoir mis en contact. Il se trouve que notre lieu de rencontre jouxtait le restaurant d'une autre amie d'Anne ! Les trois grâces...
Arrivée surprise de Vesna, l'épouse de Martin, avec qui nous passons 3 journées chaleureuses et amusantes, le nez au vent : visites de temples, du musée national, cafés, boutiques et restaurants, entre différentes démarches menées auprès des ambassades (France, Cambodge et Australie). L'utile et l'agréable se conjuguent sur les bords du Mékong, fleuve bien difficile à voir depuis les quais en travaux. Le privilège d'une visite en solo qui permet de mieux se connaître tout en partageant une activité favorite commune : le voyage, un 3è V avec Vientiane et Vesna.
Bon retour à Berne, en passant par Bangkok et Dubaï. Clin d'oeil en chemin !
Ultime rencontre à Vientiane : les Claventure. Vendredi 16h30, de retour de nos démarches de visas, soudain des grands signes de la main de la part d'une jeune femme arrêtée au carrefour. Nous ne savons pas qui nous fait signe mais nous nous arrêtons bien volontiers : ce sont les "Claventure" ! Virginie et Alexis sont à Vientiane en famille avec les grands parents. La famille suisse des Six en route nous avait parlé d'eux il y a trois mois à Kuala Lumpur. Et voici que nos trajectoires se croisent. Belle soirée familiale, parents et grands parents de Gaspard, Chloé et Hugo. C'est justement l'anniversaire de Hugo. Ainsi que, pour nous deux, le neuvième anniversaire de notre rencontre au Maroc dans le désert (session de Maurice Clermont), facile de s'en souvenir lorsque cela coïncide avec la Saint Valentin. Avec Jacques nous avons maintenant passé plus de temps en voyage qu'à la maison ! Notion bien théorique, car nous n'avons plus de "maison". Contact sur le trottoir avant la soirée au "Côte d'Azur".
Luang Prabang
28/janv./11
Luang Prabang, au bord du fleuve Mékong, une petite ville hors du monde, préservée des destructions. Un musée national, des monastères, des ruelles latérales animées alors que les deux artères principales vivent au rythme des touristes, si nombreux, logeant dans une gamme très variée de "guest houses". Brouillard matinal et soleil à midi, le Mékong change de couleur selon le moment de la journée.
Une architecture contrastée entre maisons traditionnelles en bois et villas coloniales en brique ou en pierre. Un air de Provence à certains coins de rue.
Un musée dans un ancien palais royal et le photogénique what Hot Pha Ban.
Il y aurait 32 temples. Le plus beau est le What Xieng Thong du 16è siècle : un grand bâtiment central, un sanctuaire à l'arbre de vie, une chapelle "rouge" aux délicats motifs argentés, une autre abritant un chariot funéraire aux têtes de dragons. Le tout dans une cour où se trouvent également les dortoirs des moines et la bibliothèque.
Nous n'irons pas à la collecte de nourriture matinale que les moines effectuent quotidiennement en long cortège orange, couleur de leur tunique. Gênant pour les femmes qui viennent porter leurs offrandes et pour les moines donnant leur bénédiction. Maintenant des marchands vendent du riz aux touristes pour se mettre en ligne et des gamins complètent le cortège pour mendier dans la foulée.
Luang Prabang cultive les traditions artisanales du tissage de la soie. Nous allons à OckPopTok, traduction : l'est rencontre l'ouest (www.ockpoptok.com). C'est un centre de formation et de production du tissage de la soie. Au début était le ver à soie, on le nourrit de feuilles hachées menu, puis il grandira, fera son cocon et le fil de soie sortira de la marmite d'eau bouillante. Teintures végétales puis tissage, tout se fait sur place. Il y a aussi du batik.
Sur le marché, des jeunes filles font de la broderie aux fils argentés et dorés. Minutie.
Baignade à Luang Prabang ou, bien mieux, aux superbes chutes Kuangxi.
Villages et tribus
27/janv./11
Plusieurs dizaines de tribus différentes, comme en
Thaïlande, habitent les provinces du Laos. Elles
semblent être regroupées par villages et doivent obéir
aux orientations nationales. Telle tribu doit déménager
pour faire de la place à une plantation d'hévéas.
Ailleurs c'est au nom de l'espace du Parc National que
telle autre tribu doit changer son ancrage. Vu de
l'extérieur, on ne comprend pas bien les choix et les
arbitrages entre protection de la nature et
optimisation économique. Eco tourisme ? bien difficile
à définir ce que cela recouvre au delà de l'intention
de partager les ressources du tourisme de façon plus
équitable vis à vis des tribus. Exemple notre randonnée
de 3 jours commence en alternance par un village ou son
opposé pour que les deux communautés y trouvent
successivement leur compte. Mais l'entretien des
sentier semble échapper à la responsabilité des uns et
des autres. On pourrait affecter le sentier en deux
portions, par exemple. Approche trop logique ou trop
primaire. Approche trop peu rentable immédiatement sans
doute. Voici Kuasung, vers Lunang Namtha, un village
Kmu. Maisons, séchage des tiges de balais, décorticage
du riz, outils du ferronnier, canards, cochons et
poules en nombre, attroupement pour observer les
"falangs", ces étrangers venus en randonnée.
Beaucoup d'enfants partout. Des écoles parfois bien vétustes. On cuisine dehors et on papotte sur un petit banc autour du foyer. On pile le grain de riz à la force du poignet, on tamise les grains à la main, on charge les sacs à dos d'homme. Des motoculteurs sont visibles par-ci par-là, les buffles donnent encore de la force dans bien des coins.
Les récoltes sont stockées à l'extérieur des habitations parfois loin au bord des rizières ou des champs de maïs dans cabanes sur pilotis pour éviter les intrusions de rats ou autres prédateurs.
Les contacts locaux ? Pas évident, certes il y a le barrage de la langue, mais au delà, que pensent les villageois de ces "falangs", ces étranges étrangers qui passent vers chez eux ? Pas facile de dérider l'un ou l'autre, pas facile de partager un moment de rire ou de détente. La vie doit être dure ou les coutumes très introverties ? Ou peut être qu'il n'y a pas de temps à perdre ?
Beaucoup d'enfants partout. Des écoles parfois bien vétustes. On cuisine dehors et on papotte sur un petit banc autour du foyer. On pile le grain de riz à la force du poignet, on tamise les grains à la main, on charge les sacs à dos d'homme. Des motoculteurs sont visibles par-ci par-là, les buffles donnent encore de la force dans bien des coins.
Les récoltes sont stockées à l'extérieur des habitations parfois loin au bord des rizières ou des champs de maïs dans cabanes sur pilotis pour éviter les intrusions de rats ou autres prédateurs.
Les contacts locaux ? Pas évident, certes il y a le barrage de la langue, mais au delà, que pensent les villageois de ces "falangs", ces étranges étrangers qui passent vers chez eux ? Pas facile de dérider l'un ou l'autre, pas facile de partager un moment de rire ou de détente. La vie doit être dure ou les coutumes très introverties ? Ou peut être qu'il n'y a pas de temps à perdre ?
Randonnée en forêt
24/janv./11
L'envie de se dégourdir les jambes et d'entrer un peu plus profondément dans le paysage laotien, nous choisissons une randonnée de trois jours en forêt. Le trajet s'effectue entièrement dans le parc national de Luang Namtha. 45 km au sud de Luang Namtha, départ de Hatnaleng, un village Kmu, avec des guides locaux. Daeng, 22 ans, pilote le groupe. Sur les dix, nous sommes les seuls seniors. Passages de rivières à gué, grimpettes dans les bois, nous quittons la zone cultivée (maïs, riz gluant, bananes) et entrons dans la forêt. Le sentier est parfois encombré d'arbres morts, de buissons débordants, de branches basses, il faut enjamber, passer à quatre pattes. On constate que l'entretien des sentiers n'est pas une priorité. Dommage. Le seul passage de rivière en barque.
Premier soir, bivouac dans une cabane en planches avec moustiquaires. Il fait frais et le ciel est immense, plein d'étoiles. Qui va ronfler cette nuit ? Les oiseaux sont au rendez vous et cela est bien plus poétique ! Dodo par terre et branchages légers pour le second bivouac.
La diète lao des montagnes est basée sur le riz gluant agrémenté de légumes cuits à la poële ou en chili, plus ou moins épicés. Le guide m'assurait qu'il marchait vite car il mangeait épicé. Nous aurons du riz trois par jour : matin, midi et soir ! Une grande feuille de bananier étalée au sol, une boule de riz devant chaque personne et des barquettes de légumes présentées dans des demi bambous découpés à la machette. A table, le repas est prêt !
Le riz, que ferait-on sans le riz et plus particulièrement le riz gluant ? Il pousse dans les montagnes en saison humide donc pas dans les rizières classiques qui nécessitent une irrigation maîtrisée. Le riz est récolté deux fois pas an. Il est cuit à la vapeur dans un panier en osier qui ferait une élégante cornette de "bonne soeur" des temps modernes ! La cuisson prenant du temps, le riz est cuit d'avance et on le transporte dans un sac en plastique, à côté de l'omelette froide et du curry de légumes.
Daeng, le guide vient de glisser discrètement une boule de riz et un cigare sur un arbre pour remercier les lieux, au moment de partir.
Les champignons sont nombreux. Les Laos les testent avec la cuisson du riz : si le riz reste blanc, le champignon est mangeable, si non, s'abstenir.
Le bananier, que ferait-on sans le bananier ? Des feuilles entières pour s'abriter de la pluie, des chapeaux, des assiettes, des poches pour cuisiner à l'étouffée, des bols pour la soupe, des sachets pour le transport, etc. Le bananier démarre avec une greffe replantée sur une souche. Les bananiers sauvages ne donnent pas de fruits comestibles, mais les feuilles rendent bien d'autres services. Ici une coiffe d'anniversaire pour Michael.
Le rotin, voici la branche souple qui deveniendra meuble, arche, porte, cerceau, etc.
Le bambou, que ferait-on sans le bambou? Des abris, des échelles, des récipients pour chauffer l'eau, des lanières, des tressages, des plats, des cuillères, des pipes, des flûtes, des gobelets, etc. La créativité des peuples des tribus est immense. Daeng grimpe dans les bambous pour sélectionner ses prises et nous verrons le bambou entrer dans la vie quotidienne avec quelques coup des redoutables machettes que chaque homme a autour de sa taille.
8 bâtonnets, comment les regrouper en respectant la règle de ne pas en chevaucher plus de deux ? On peut en mettre seulement un sur un autre. A vous de jouer.
Une des rares ouvertures sur le panorama montagneux que nous traversons.
Les arbres, où sont ils ? voilà la grande déception de ces trois jours en forêt. Il reste quelques "vieux" arbres, les invendables, les troncs qui se séparent en deux, les formes biscornues, mais rares sont les beaux fûts se dressant vers le haut de la canopée. Certes le sentier est continuellement dans la forêt avec de rares points de vue panoramiques tellement la végétation foisonne, mais pas d'arrêt sur image devant un vénérable centenaire. Les lianes par contre nous offrirons leurs méandres d'un arbre à l'autre. Comment reconnaissent-elles leurs petits ?
Vers la plaine des Jarres
21/janv./11
Pour revenir du nord-est vers Vientiane, nous suivons une route transversale de Pakmong à Vieng Thong, la route 1C. Elle porte bien son nom : numéro 1. Elle nous fait traverser des paysages saisissants, des villages combien animés, des rivières claires et nous amène vers Phonsavan et la plaine des Jarres. Puis ce sera le contournement du point le plus élevé du pays à 2554m, un arrêt à ViangVien, Phou Koum et enfin les derniers 150 km vers Vientiane, la capitale. Nous terminons ainsi l'exploration du centre et du nord du pays. Il faudra passer en Thaïlande quelques jours pour obtenir un nouveau visa laotien et aller visiter le sud du pays. Galerie de photo de cette belle boucle. Matin au dessus des nuages. Scènes de la vie quotidienne.
Les inévitables séances "poux", plus agréables, les parties de pétanque
Autour de Phonsavon, les pistes en terre ocre, les maisons en bois et les maisons des entrepreneurs, écoles, stockage du foin en hauteur, potagers, rivières pour irriguer, pêcher ou se laver...
Et encore une fois cette publicité pour inciter à acheter de l'or !!!
Trois sites de 250, 90 et 150 jarres pesant de 600 à 6000 kg. Impossible de les déloger ! Les plus petites ont été volées. Les couvercles se sont aussi envolés. Granite ou "sandstone" elles ont été taillée au poinçon et à la masse. Une seule jarre présente une figurine humaine, la 217, sur le site principal. Hypothèses : menhirs ? tombes ? stockage de récoltes ? Silence, elles ont 2000 ans ! Les bombes sont tombées ici aussi durant la guerre du Vietnam car le Laos a servi de base arrière au Viet Min. Les cratères en témoignent ainsi que l'activité des ONG de déminage qui extraient du sol encore des armes dans cette zone. Dernière photo, leur logo au sol.
Plus sud de Phonsavon, Muang Khum.
Rencontres surprises
21/janv./11
Ça alors ! vous prenez une petite bière sur le bord du
Mékong, Pgaz n'est pas garé bien loin et deux
silhouettes souriantes se penchent vers vous...Claude
et Erika. Vous les savez en voyage au Mexique
présentement. Eh non, ils sont en vacances à Luang
Prabang pour quelques jours !!! Surprise et plaisir de
se retrouver 3 ans après la Bolivie ! Nous avions
oublié de prendre une photo de ces retrouvailles
étonnantes. Le lendemain, juste avant de quitter la
ville, Claude et Erika réapparaissent au petit café du
coin de rue. Là nous prenons LE cliché du jour !
Une autre petite bière sur le bord du Mékong, notre voisin entame la conversation. Il s'avère qu'il est canadien, de Gâtineau, s'il vous plaît ! Encore une fois, le monde est-il grand ou petit ? Gilles et Hélène sont en vacances, nous passerons encore une belle soirée avec eux.
Un dodo au pied d'un chedi/stupa à Luang Namtha, le bruit d'une moto, Agnès et Jacques débarquent.(je cherche leur photo). Ils ont un véhicule semblable en France et avaient repéré Pgaz peu avant dans la rue principale. On bavarde et, autre surprise, ils ont rencontré l'été passé en Mongolie Patrice et Rachel qui préparent actuellement un départ pour l'Amérique latine. Le monde est-il grand ou petit ?
Une pause café à Nung Kiao au bord de la rivière. Christian et Lakshmi voyagent en moto, ils nous avaient déjà croisé deux ou trois fois sur la route, mais là, c'est face à face que nous faisons connaissance avec le journaliste qui couvrait les Paris Dakar du début et la traductrice qui passe de l'anglais au français à l'hindi sans problème, quelle chance !
Un pique nique tranquille de bord de route et un vieux mercedes jaune s'arrête. William et Silvi de Dresde ont fait une partie du trajet que nous avons déjà fait. Belle soirée au km 571 !
Un autre couple qui rêve de Pgaz, Joey et Rebecca de Boston.
Avez-vous déjà rencontré 10 cyclistes dans la même demie heure ? Sur la route, pas très loin de la frontière chinoise, voici un cycliste solitaire qui arrive devant nous. Attentifs à ces voyageurs combien sportifs, nous nous arrêtons toujours lorsque nous en croisons un. C'est un jovial américain qui nous raconte avoir pensé quelques instants auparavant qu'il ne rencontrerait jamais ici au Laos un "camper" (véhicule récréatif ou camping car) comme chez lui. Eh hop, Pgaz en pleine vue ! Rires, nous bavardons et... trois cyclistes espagnols posent le pied à terre. Ils ne connaissaient pas la présence, devant eux, de l'Américain. Rires, nous bavardons et... six cyclistes au maillot bleu et blanc posent le pied à terre, tout étonnés de la présence des autres ! Rires, nous bavardons, faisons visiter Pgaz car sur les six, quatre sont chinois et deux anglo australiens. Ils pédalent ensemble pour 80 jours. Les Chinois sortent caméras et appareils photos et mitraillent Pgaz. Nous repartons vers le nord et eux tous vers le sud. Quel haut lieu de rendez vous !
La veille, Peter, l'Australien une force de la nature. A bientôt à Perth !
Et, plus au nord, sur la si belle route 1C, nous rencontrons Marie et Nicolas. Un moment plein de fraîcheur, d'enthousiasme et de projets de vie... pour ces deux futurs médecins : prendre la retraite par tranche d'un an tous les cinq ans !
Plus au sud, Dany de BC, Sarah de NB, l'ouest et l'est canadiens pédalent ensemble.
Finalement, beaucoup de cyclistes sur la route au Laos. Et un piéton, Adhémar, le jeune belge qui vient de passer 4 mois en Chine et visitait la plaine des Jarres en cherchant un bivouac tranquille en forêt. Une plaque de chocolat aura ravivé ses souvenirs du pays. Courageux le bonhomme.
Une autre petite bière sur le bord du Mékong, notre voisin entame la conversation. Il s'avère qu'il est canadien, de Gâtineau, s'il vous plaît ! Encore une fois, le monde est-il grand ou petit ? Gilles et Hélène sont en vacances, nous passerons encore une belle soirée avec eux.
Un dodo au pied d'un chedi/stupa à Luang Namtha, le bruit d'une moto, Agnès et Jacques débarquent.(je cherche leur photo). Ils ont un véhicule semblable en France et avaient repéré Pgaz peu avant dans la rue principale. On bavarde et, autre surprise, ils ont rencontré l'été passé en Mongolie Patrice et Rachel qui préparent actuellement un départ pour l'Amérique latine. Le monde est-il grand ou petit ?
Une pause café à Nung Kiao au bord de la rivière. Christian et Lakshmi voyagent en moto, ils nous avaient déjà croisé deux ou trois fois sur la route, mais là, c'est face à face que nous faisons connaissance avec le journaliste qui couvrait les Paris Dakar du début et la traductrice qui passe de l'anglais au français à l'hindi sans problème, quelle chance !
Un pique nique tranquille de bord de route et un vieux mercedes jaune s'arrête. William et Silvi de Dresde ont fait une partie du trajet que nous avons déjà fait. Belle soirée au km 571 !
Un autre couple qui rêve de Pgaz, Joey et Rebecca de Boston.
Avez-vous déjà rencontré 10 cyclistes dans la même demie heure ? Sur la route, pas très loin de la frontière chinoise, voici un cycliste solitaire qui arrive devant nous. Attentifs à ces voyageurs combien sportifs, nous nous arrêtons toujours lorsque nous en croisons un. C'est un jovial américain qui nous raconte avoir pensé quelques instants auparavant qu'il ne rencontrerait jamais ici au Laos un "camper" (véhicule récréatif ou camping car) comme chez lui. Eh hop, Pgaz en pleine vue ! Rires, nous bavardons et... trois cyclistes espagnols posent le pied à terre. Ils ne connaissaient pas la présence, devant eux, de l'Américain. Rires, nous bavardons et... six cyclistes au maillot bleu et blanc posent le pied à terre, tout étonnés de la présence des autres ! Rires, nous bavardons, faisons visiter Pgaz car sur les six, quatre sont chinois et deux anglo australiens. Ils pédalent ensemble pour 80 jours. Les Chinois sortent caméras et appareils photos et mitraillent Pgaz. Nous repartons vers le nord et eux tous vers le sud. Quel haut lieu de rendez vous !
La veille, Peter, l'Australien une force de la nature. A bientôt à Perth !
Et, plus au nord, sur la si belle route 1C, nous rencontrons Marie et Nicolas. Un moment plein de fraîcheur, d'enthousiasme et de projets de vie... pour ces deux futurs médecins : prendre la retraite par tranche d'un an tous les cinq ans !
Plus au sud, Dany de BC, Sarah de NB, l'ouest et l'est canadiens pédalent ensemble.
Finalement, beaucoup de cyclistes sur la route au Laos. Et un piéton, Adhémar, le jeune belge qui vient de passer 4 mois en Chine et visitait la plaine des Jarres en cherchant un bivouac tranquille en forêt. Une plaque de chocolat aura ravivé ses souvenirs du pays. Courageux le bonhomme.