Le sentier, un chemin personnel

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Marcher est une activité exclusive et solitaire, même en groupe. Un pas après l'autre sur la même trajectoire, à chacun son allure, son style, ses courbatures ou essoufflements... Profiter intensément du paysage sans relâcher une vigilante attention pour ménager sa monture !
Et la pensée s'envole, trois exemples à la volée, je passe telle matinée avec Casimir : tout ce que l'on pourra bientôt faire ensemble maintenant que tu marches petit homme... marcher dans les flaques d'eau, se rouler dans l'herbe, manger avec les doigts comme ici au Népal chacun avale son dalh bat quotidien (riz, sauce et curry de légumes), grimper sur les tas de bois, attendre la nuit pour chercher les étoiles, ta mère appelait cela "les miettes dans le ciel", lire des histoires étendus sur la couverture péruvienne, chausser les pantoufles du Kyrgystan, rouler de fines crèpes chaudes et manger ces drôles de cigares, construire une cabane, ... et tu auras aussi tout plein d'idées ! Le soir nous aurons un gros reportage à faire à tes parents.
Je passe telle autre matinée avec Françoise, l'amie de toujours, venue sur ce même sentier il y a 6 mois. Je tiens compte de son itinéraire et identifie que cette section est commune. Je la visualise avec ses deux bâtons comme durant notre randonnée à la Réunion. Je m'amuse à hésiter entre le passage à droite ou à gauche de tel arbre. Nous dialoguons, on boit une gorgée d'eau ensemble et je me demande si tu avais ta grande jupe verte ou un classique pantalon de sport ? Manang, tu avais apprécié cette pause d'une journée sans marche. Finalement nous montons au glacier du côté des Annapurna II, III et IV puis je vais en face vers ce petit lac de montagne. manang
Et la marche avec Martine, dans le désert organisée par Maurice Clermont, ces deux semaines passées dans le sud marocain. Martine, la chemise au vent, fou-rires et joie de vivre dans un groupe combien hétéroclite. Ton aide si précieuse un jour de déshydration, je n'avais pas vu venir les choses ! Tu marchais souvent en avant avec la grande Pascale. Rigolades encore à l'aéroport avant de quitter les uns et les autres.
Longue est la liste des proches avec lesquels j'ai marché durant ces 22 jours ! Mais lorsque la pente était difficile je revenais à mes antiennes personnelles, scander de petites phrases magiques au rythme de mes bâtons pour me ressourcer plutôt que de compter les pas ou de pester contre l'escarpement du sentier. Rythme à 6 : l'énergie de la terre. Rythme à 9 : l'énergie de la terre et du ciel. Puis m'est revenu en mémoire le slogan du cabinet de kinésiologie de Catherine Bougain-Alexandre installée au Bois d'Oingt : entre ciel et terre, je suis, un rythme à 7 qui me semblait tout à fait de circonstance au Népal, merci ! Et tout plein de pensées amicales et affectueuses à vous tous qui m'avez accompagnée ! Chacun saura y retrouver sa place, un coeur c'est si grand, n'est ce pas ?
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