Caroline Riegel, une merveilleuse rencontre

Nous roulons sur la KKH, la Karakorum hightway, une voiture nous dépasse et s'arrête, toc toc à la portière, "vous venez de Rhône Alpes" ? le plaisir d'un rapide échange, la jeune femme qui nous aborde travaille sur un projet de barrage, "si vous passez par Lahore, vous pouvez m'appeler !" La semaine suivante nous la retrouverons, le temps pour elle de s'évader de la vie d'expatrié : 8 heures du matin la voiture vient chercher les ingénieurs, journée de travail jusqu'au soir, retour dans cette grande villa, Raju a préparé le repas, mini soirée, dodo et on recommence. C'est la vie de Caroline-ingénieur, mais nous découvrons peu à peu Caroline-exploratrice qui s'engage à pied, deux ans en solo du lac Baikal jusqu'au Mekong, traverse le désert de Gobi... Elle construit des barrages mais elle fait aussi tomber des barrières par son ouverture, sa délicatesse, son immense respect de la personne. Parler la langue du coin, ici l'urdu, aller vers l'autre sans apriori, chercher à mieux connaître et comprendre, se rendre disponible, goûter les moments d'échange... nous nous sentons si bien avec elle !
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Elle rentre tout droit dans notre coeur, présence lumineuse, si forte et si simple en même temps. On apercevra, sur la table, un de ses récits de voyage. Pour en savoir plus : http://baikal-bangkok.org et plongez dans ses deux récits préfacés par Bernard Ollivier, le marcheur de la route de la soie. Ils sont publiés aux éditions Phébus : Caroline RIEGEL tome 1 Soifs d'Orient, tome 2 Méandres d'Asie. Dès qu'on passera en France nous irons les chercher !Caroline 1
Délicatesse, spontanéité avec beaucoup d'humour : ici dans le fort de Lahore, elle rend au vendeur le plateau qu'il tendait après avoir fait un petit tour à sa place un dimanche après midi ! Bon vent Caroline pour le prochain grand départ qui mûrit passionnément, patience, patience...

Karakorum hightway

1200 km, la Karakarom hightway est une route mythique qui longe le fleuve Indus et remonte vers la Chine donnant accès à Kashgar, le fameux marché de la route de la soie. Le long du Swat des villages d'hommes, où sont les femmes ?
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20 ans de travaux... qui continuent car les éboulements, le gel-dégel, le trafic des camions nécessitent des soins attentifs. Les chinois sont au rendez vous : ils conduisent les pelleteuses, relèvent les cotes, manient les explosifs. Les pakistanais font le ciment, taillent les pierres à la main, montent les murs en équilibre sur des échelles de bambou, charrient des tonnes de gravats à la cuvette, résultat impressionnant avec si peu d'équipements.
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Les travaux préalables au barrage, travail en pleine paroi !
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Paysages saisissants, on aperçoit les sommets enneigés, le Pakistan abrite 6 des 8 plus hauts sommets de la planète.
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Une pépinière d'arbres fruitiers, ici beaucoup d'abricotiers.
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Les écoliers arrivent, l'école est de l'autre côté du fleuve, ils vont prendre la nacelle.
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Le fleuve Indus est en contre bas, de frêles passerelles l'enjambent de ci de là. Ailleurs ce sont des nacelles à 4 personnes qui vont permettre de rejoindre le village opposé !

les forts Baltit, Altit

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Karimabad, étape au nord de Gilgitt, loin du Swat, en plein pays Hunza ! Le bonheur des villages tranquilles, des marées d'enfants allant vers les écoles, des femmes rencontrées dans un atelier de menuiserie, des hommes affables expliquant les raccourcis pour rejoindre Altit depuis Baltit... nous rencontrons des musulmans Ismaëliens, l'Agha Khan est leur chef spirituel. Les efforts vont vers l'éducation, la santé, l'agriculture, la plantation d'arbres le long des routes.
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On sent le respect de la personne, les femmes ne sont pas réduites à la vie domestique. Osez aller les rencontrer dans le nord du Pakistan. Profitez de quelques trekkings vers le Fairy Meadow par exemple. L'assurance d'un accueil amical, confiant et professionnel avec le guide Ghulam Raikoti, www.raikotsarainangaparbat.com au pied du Nangaparbat.
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Paysage de Skardu à Shigar, mosquée en bois à Shigar
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Fort de Baltit, juste en face un autre fort : Altit qui domine le fleuve
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On ramène du bois, on travaille les bijoux.
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Soleil matinal, descente de Baltit, la pente est très forte, ne pas déranger la pause thé !

Islamabad, Lahore

Rawalpindi et Islamabad les deux villes jumelles, l'ancien et le moderne juste au pied d'une belle colline, la Margala Hill. Avons exploré la ville moderne quadrillée comme un échiquier de bataille navale : comment aller du F6 au G5 ? Grandes artères, rues latérales ombragées, chaque secteur a son marché, lieu de vie autour d'un parking ou de fontaines. Chicanes,guérites en sacs de sable, contrôles policiers, plus on se rapproche de l'enclave diplomatique, plus nombreux ils sont. Le Parlement :
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Nous ferons étape au Tourist camp, un espace de camping unique dans le pays juste à côté du "rose and jasmine garden", site Unesco. Une belle rencontre Simon et Nathalie ont dû abandonner leurs ânes et vont rentrer en Suisse avec une authentique coccinelle WW.
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Les hauts parleurs rivalisent dans leurs appels à la prière, ceux de 5h30 sont particulièrement redoutables ! Shah Faisal, une immense mosquée pouvant accueillir 100.000 fidèles, bâtie au pied de la colline, investie comme lieu de promenade familiale le dimanche.
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Nous apprendrons de Ghulam, consultant pakistanais les projets d'aménagement de la colline ainsi que les difficultés des structures d'accueil : les étrangers touristes ou alpinistes ne viennent guère plus au Pakistan. Si le monde savait combien les pakistanais sont accueillants, cet a-priori serait levé, car la peur se nourrit elle même de rumeurs. A quand remontent les "enlèvements" ? Combien y en a t-il au Mexique, en Argentine...? Combien d'étrangers meurent au Kénya chaque année ?... à suivre !
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Lahore, une ville mythique, l'écrivain Rudyar Kipling y a passé son enfance, son père était conservateur au superbe musée national. Le fort domine la ville depuis cinq siècles, mais il se dégrade... fortement !
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Juste à côté, l'immense mosquée Badsahi une des plus grande au monde.
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Les ruelles de la vieille ville se croisent et s'entrecroisent dans un dédale sombre, tissé de fils électriques, de canalisations d'eau, de caniveaux et d'étroits couloirs où passent quand même les motos. Des enfants jouent, on boit du tchai, on livre des marchandises, on se marie, la vie est intense jusque tard le soir.
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pak60et des demeures calmes donnant une idée du confort ancien depuis quelques générations, ici le Faqir Khana, musée familial, 13.000 pièces de collections ! Difficile de quitter Lahore...

la route en liberté

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On roule enfin seuls sans escorte Sukkur, au bord de l'Indus. Nous avons envie d'aller voir tel ou tel site, de camper dans un parc naturel superbe au bord d'une réserve d'eau, le lac Suhaura près de Bahawalpur, on se laisse inviter par un policier ayant passé un mois de stage à Lyon l'an dernier ! Echanges de souvenirs sur la France, Lyon, Paris.
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Notre itinéraire remonte vers le Punjab. Whaga, à 30 km de Lahore, c'est juste l'heure de la parade quotidienne des deux côtés de cet unique poste frontière avec l'Inde. Surprenant de voir le ballet militaire cadencé des deux côtés de la ligne blanche séparant ces deux pays qui se haïssent tant. Musique militaire, vociférations, relayées par les hurlements de la foule installée sur les gradins de part et d'autre de la grille, cérémonie du drapeau simultanée avec au final une fugitive poignée de main entre les deux officiers commandant la parade puis la grille est refermée, il est 16h !
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Nous dormirons fort tranquillement dans la zone frontière avant de rouler vers Islamabad espérant obtenir un visa indien d'une année, le nôtre expirant mi février 2010. Mais non, ici au Pakistan, les visas accordés ne sont que de 3 mois... cela nous aura permis d'entrer dans l'enclave diplomatique et de mesurer le degré de sécurité pratiqué dans ce coin hors monde ! Contrôles de papiers, inspection du dessous du véhicule, chicanes, sacs de sables, militaires en position de tir, fouille personnelle... tout cela autour de villas de rêve, de jardins profonds que l'on devine derrière les barbelés. Je ne sais pas s'il faut vraiment en rêver ! Bientôt la fête de la viande, tout est à vendre !
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Taxila tout près de la capitale, immense espace archéologique Unesco, des temples boudistes avec leurs stupa élancés, un musée passionnant.
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frontière Ir/Pk

Nous avions rendez vous le 20 novembre avec une famille française roulant vers l'Inde, l'idée était de passer la frontière ensemble. Finalement nous serons 4 véhicules, trois français et une famille venant d'Islande !
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La route : des paysages magiques, des dromadaires à pieds ou en camion, des arrêts techniques, les hommes d'un côté et les femmes de l'autre...
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Accompagnés par la police iranienne en convoi depuis Bam jusqu'à Taftan, l'unique poste de frontière d'entrée au Pakistan, le passage prendra une journée : 20 minutes pour récupérer nos passeports sur le lieu de stationnement à Zahedane. Le Tourist Inn abuse des gens, nous avons dû négocier durant une heure la veille pour accéder aux douches alors que nous étions taxés au maximum sans aucun service autre que le stationnement ! 45 minutes pour faire le plein puis 2 heures pour faire 100 km en convoi. 3 heures de formalités du côté iranien pour quitter le pays... mais 1 heure pour entrer au Pakistan, ce fut la frontière la plus rapide de tous ces derniers mois ! Convoi également du côté pakistanais pour les 2 jours suivants jusqu'à Quetta, on longe la zone sensible du Balouchistan. La police et les militaires sont d'une extrême courtoisie. Parfois nous les lâchons et filons à notre rythme, ou bien nous faisons la pause technique nécessaire malgré leurs exhortations "danger, danger". Quetta, couvre feu à 18h pour les étrangers, mais pas de problème, nous retrouvons le chemin des petites boutiques pour acheter du pain, du yogurt en vrac, des légumes. Les gens sont très accueillants. Sensation étrange de ne pas pouvoir aller à notre guise avec cette contrainte du convoi qui s'arrêtera à Sukkur. Nous sommes dans un nouveau pays et nous avons besoin à chaque fois de quelques jours pour sentir "comment cela marche ici", quelles relations avec les gens, comment conduisent ils et se conduisent ils ? où trouve t-on la nourriture ? les femmes portent elles un fichu sur la tête ou pas ? peut on s'arrêter n'importe où ? etc... les premiers contacts au Pakistan nous vont droit au coeur et vont nous donner envie de rester plus longtemps. On se sent bien dans ce pays. Des camions originaux, un lit de mort traverse la route, la partie de cricket à toutes heures...
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Les peaux à vendre au lendemain de la fête de la viande où ont été tués, moutons, chèvres, vaches, boeufs, dromadaires... et des camionnettes bondées de passagers !
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