Colombie centrale et Bogota
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Notre route vers le sud continue en longeant la
frontière venezuelienne. Paysages agricoles, élevage,
beaucoup de constructions nouvelles près des villes
et des villages... et enfin la fraîcheur des hauts
plateaux. Depuis 6 mois il fait chaud mais les 3
derniers mois en amérique centrale ont été éprouvants
avec un taux d'humidité élevé et la saison des pluies
qui fait tomber des trombes d'eau chaque jour dans
l'après midi. Les routes sont plutôt bonnes avec des
péages tous les 200km. Le trafic est essentiellement
composé de camnions et de bus, tous aussi pressés les
uns que les autres alors que le relief exige de la
prudence. Dans la même journée on peut passer
plusieurs fois de 500m à 2800m : d'immenses montées
et de vertigineuses descentes. Parfois il y a 3
voies, oui mais pour évacuer le trafic de la descente
tellement les gens conduisent comme des fous ! Au sol
des étoiles peintes en jaune et noir signalent les
morts de la route. En Equateur ce sont des coeurs
bleus qui rappellent ces souvenirs. Chaque village a
sa grosse église peinte en jaune, rose, blanc ou
bleu, sa place centrale avec le monument et quelques
arbres ou les paniers du basket ball. Les jours de
marché il faut contourner la place car tout est
occupé par des vendeurs, des camions, des bus, des
motocyclette... la vie quoi ! Des villages mais aussi
de superbes paysages. On traverse le splendide canyon
de Chicamocha, vue vertigineuse sur le rio du même
nom, un must. Puis on se rapproche d'une zone riche
en hauts lieux historiques : Tunja avec ses vielles
demeures du sieur Rendon ou Vargas aux plafonds
décorés d'élephants et ses nombreuses églises (chaque
ordre religieux construisait sa propre église, son
école et son hospice), Valle de Leyva avec son
immense plaza principale qui ne s'est jamais appelée
plaza Bolivar comme dans toutes les autres villes et
son restaurant français qui s'appelle "chez REMY",
malheureusement ce lundi il était fermé, Guante et
ses ruelles pavées, Barrichara et Barrichamanga à ne
pas confondre sur les cartes, San Gil, haut lieu du
rafting, Zipaquatera avec sa cathédrale de sel : oui,
une cathédrale pouvant accueillir 8000 personnes
creusée dans une mine de sel, le chemin de croix
jalonne la descente vers le gigantesque édifice. Cela
grouillait d'écoliers venus en sortie d'avant les
vacances. Mais nous avions entendu parler d'une autre
mine de sel encore en exploitation... avec un peu de
persévérance, nous voici arrivés à Nemocon, petit
village à flan de montagne. Et là une toute autre
visite : descente dans la mine par un long couloir
étayé de rondins de bois et on longe une succession
de canaux d'eau salée... jeux de lumière fabuleux
jusqu'à la cascade de sel figée dans sa blancheur
intacte et le coeur couleur de feu découpé dans un
bloc de sel à hauteur d'homme... l'envie d'y puiser
l'énergie de la terre ! Le couvent Ecce Homo au
milieu de nulle part, cloître serein et bien
entretenu à un jet de pierre du fameux "el fossil",
retrouvé sous terre il y a une quinzaine d'année. El
infiernito : une rangée de cylindres de pierre d'un
mètre de haut plantées en ligne que les indiens
muiscas observaient pour détecter les équinoxes,
journée sans ombre au sol... ces quelques exemples
pour donner un aperçu de ce que l'on peut découvrir
au nord de Bogota. Traces indiennes, traces
coloniales mêlées dans l'espace et le temps. Bogota,
2800m d'altitude, vaste plateau au pied de Monserrate
(3160m). On ne peut pas voir les contours de cette
méga cité, par contre on distingue le tracé du
Transmillenium, ce réseau de bus à grande vitesse qui
sillonnent la ville sans être soumis au trafic local
(pont aériens, carrefours spéciaux, passerelles
d'accès aux stations, voies exclusives...), c'est
franchement impressionnant et efficace... et le choix
a été fait "sans musique"... tellement rare ici !
Bogota, ce sont plusieurs "centres" : historique,
affaire, marchés, transports... il y a du monde
partout, on retrouve les petits boulots des cités
(cireurs de chaussures, vendeurs de toutes les
bricoles imaginables, mendiants, vendeurs de minutes
telephoniques... et les "gamins de bogota" ? Il y a
toujours les enfants des rues, collés aux petits
resto en atendant une miette, demandant une cigarette
ou de la monnaie, nettoyant ici les parebrises ou
jonglant avec des balles au feu rouge... Nous aurons
la grande chance de visiter Bogota avec Heinrich et
Heinsi, des colombiens rencontrés au petit matin à la
périphérie alors que nous cherchions un endroit pour
stationner Pgaz et aller en ville avec le fameux
Transmillenium. Heinrich observait mes tentatives de
discussion sur le parvis d'un motel assez peu
concilliant. "Puis je vous aider ? " que oui !!! Et
nous voilà partis pour sa résidence à quelques km de
là. En Colombie les appartements quelque soit le
standing (et il y a 6 niveaux de standing) sont
construits en résidence fermée et gardée 24h sur 24h.
La gérante a accepté que nous stationnions Pgaz
devant le poste de garde à l'extérieur. Parfait, on
prennait une bonne douche chez Heinrich et on a dormi
sur place ces 3 soirs. Bogota, la place Bolivar et
les manifestants qui repliaient les banderolles
devant le capitol national au lendemain de la mort
des 11 députés, c'était le 18 juin. Ces députés
étaient retenus en otage depuis 2002. Où se
renseigner sur les circonstances pas claires de leur
mort ? c'est parfois plus difficile sur place d'avoir
de l'information ! Le fameux musée de l'or : 3 étages
de parrures, statues, bijoux, pots, objets rituels en
or... les conquistadores ont fondu des tonnes de ces
objets mais il en reste de superbes exemples
préservés dans des tombes... lorsque les indiens
voulaient égarer des espagnols, ils leur signalaient
une certaine mine d'or un peu plus loin dans la
jungle...Les nombreuses églises en bois doré décorées
sur tous les murs, surabondance de rouge et or. Et la
vie quotidienne des gens qui courent dans tous les
sens, téléphonent en mangeant, des taxis qui ne
s'arrêtent pas au feu rouge, les femmes qui vendent
les fourmis grillées ou des tamales (riz et légumes
cuits dans une feuille de bananier, c'est pratique,
pas besoin d'assiette...). Un peu plus loin on peut
"s'enfoncer" dans un marché. les étals sont si
rapprochés qu'il faut swinguer entre les corbeilles,
les tables, les monceaux de marchandises stockés et
éviter les porteurs voutés sous leurs chargements.
Tout un monde ici aussi, avec des yeux qui vous
observent de partout : assis derrière le comptoir,
debout devant la boutique, à côté d'une pile à
défaire... 3 journées dans la capitale et on avait
hâte de retrouver "la route" vers le sud !