vers l'Amazonie bolivienne

L'Amazonie : comment y aller, en avion, en bus, en bateau depuis Rurre ??? nous choisissons la route espérant que le temps sera clément avant la saison des pluies de novembre. 4 jours et 400km plus loin, la performance est dans la sortie de cette piste si difficile du fait du climat ! L'Amazonie au quotidien ce sont les bus rares et aléatoires (on peut rester planté une nuit dans un bus embourbé), les difficultés de ravitaillement, le carburant que l'on attend, les files à la pompe avec les citernes privées qui viennent se remplir de 200 ou 3000 litres ! les rares écoles ou centres de santé, les fumées des feux de déforestration, soudain des champs à perte de vue, plus vastes que des aéroports avec du tournesol (bio carburants en vue), du maîs, ... La piste qui soudain est coupée pour une ou deux heures, quelle différence y a t-il à stopper le passage ainsi ? libre arbitre des guitounes de péage ? pause déjeuner des employés ? allez comprendre ! Epuisant cette conduite dans une boue continue,ne pas s'arrêter ni caler, ne pas quitter l'ornière, ne pas s'écarter du centre car les bords sont encore plus dangereux, lorsque Pgaz chasse, laisser glisser, contre braquer avec doigté pour récupérer la bonne direction, choisir sa voie dans le prochain dédale d'ornières, trouver un endroit sûr pour s'arrêter pisser sans problèmes pour repartir... heure après heure, la route est longue ! Baptème de boue, après tout, nous sommes sur la route des missions jésuites ! Un rio final à traverser en 3 étapes sur des embarcations plates "home made" et Trinidad est en vue ! Pgaz se plantera 3 fois dans les 15 derniers kilomètres : inauguration de notre sangle super solide et merci à l'aide trouvée sur place. Mais quelle misère l'état des pistes à quelques km de l'asphalte : un bus et ses passagers aura passé la nuit dans une ornière ainsi qu'un camion citerne chaviré en bord de piste que deux tracto-pelles n'arrivaient pas à remettre d'aplomb.
La poésie de l'Amazone ne s'offre pas facilement ! Ce qui frappe d'emblée ce sont les multiples sons de la forêt : avant de voir, on entend. Le plus souvent on entend... sans voir ! Quelques cqdeaux le long du chemin : cette sorte de mini autruche grise s'enfuir devant nous, des "castors sans queue" (cupibaras), des hérons, ibis, aigrettes, rapaces, perroquets... ainsi que d'immenses nénuphars aux bordures rouge foncé.
L'autre objectif était de découvrir les missions jésuites bâties il y a 3 siècles : une dizaine de sites en boucle au coeur de l'Amazonie bolivienne : San Ramon, San Javier, San Igancio, Conception, San Raphael, San Miguel..
Le manque de carburant et l'état des pistes aura écourté le projet après les deux premiers sites. L'asphalte a repris pour rejoindre Santa Cruz, immense cité de l'est bolivien avec ses manifestations virulentes ce jour là. Route coupée, fumées épaisses, ambulances mais pas trace de forces de police ! Nous trouverons le gite dans un parking d'un aqua centre. Redépart pour Sucre par les montagnes : le site de El Fuerte. Vaste centre religieux inca. Puis une autre journée entière en longeant la zone où le Che fut capturé et tué (La Higuera) avant d'arriver tard à Sucre, superbe cité hébergeant la cour suprème de Bolivie et haut lieu historique : c'est ici que Bolivar déclara l'indépendance de la Bolivie.