Fraîcheur des montagnes
06/Jun/2011
Ce joli mois de Mai, comme il fait chaud ici en Malaisie ! Nous sommes revenus au Port pour embarquer Pgaz mais voici que la date de départ est repoussée. Une première fois, puis une seconde, etc. Nous décidons d'aller dans les hauteurs retrouver de la fraîcheur : à Frazer Hill et au barrage de Kenyir. Forêt, lac, verdure, sentiers, nuits normales et reposantes. Concerts d'oiseaux à toute heure, nous en apercevons deux spéciaux : un martin pêcheur (stork bill kingfischer) et un imposant gros calibre au bec renforcé (oriental pied hornbill).
Nous explorons quelques plages de la côte est. Cette région est plus musulmane, nombreuses mosquées, port du voile sur les cheveux, mais les femmes font de la moto comme ailleurs et conduisent leur voiture. Ici, on se baigne habillé, le soleil séchera les vêtements si rapidement.
Les palmiers à huile couvrent les collines à perte de vue dominant largement les plantations d'hévéas. Pas d'espace libre. Quelques camions transportent les grosses "grappes" huileuses, ce n'est pas encore la pleine récolte.
Il y a six mois, nous avions pu observer le premier traitement du latex collecté sur les hévéas. Nous avions très envie de découvrir le processus ultérieur de fabrication des gants, spécialité renommée de la Malaisie. Avant de quitter Penang, Alistair nous fait visiter son usine de gants médicaux. Tout est automatisé, il faut, entre autres, maîtriser la fabrication de la matière première (huit jours), éliminer toute poussière dans les locaux, conserver les degrés d'humidité et de température constants pour que les chaînes de traitement produisent de la qualité. Deux productions différentes : des gants en latex ou en caoutchouc synthétique. A chaque fois, une paire, donc des mains gauches et des mains droites, de tailles différentes. La chaîne est spectaculaire : sur 4 niveaux, des centaines d'avant-bras, défilent à bon rythme comme autant de mains mendiantes ! Elles semblent se tendre vers vous, osciller, descendre, remonter en position horizontale, disparaître dans un tunnel, réapparaître dans un brouillard de vapeur, résister aux souffleries, puis au final abandonner leur fine pellicule de latex aux mains des ouvrières qui travaillent... avec ces mêmes gants. Lavage, séchage, trempage unique dans un bain, puis égouttage, séchage, repoussage du poignet, polissage, séchage à nouveau, etc. Il faut 45 minutes environ pour que le gant parvienne devant les ouvrières chargées de les récupérer un à un, puis de les transférer dans de grands bacs. Il seront ensuite lavés et séchés en machines successives. L'emballage est effectué dans une autre usine qui va les stériliser puis les empaqueter selon les normes médicales. Le service qualité prélève à chaque étape. Quelle production annuelle ? environ 400 millions de gants. Parfois un sur-mesure, comme pour ce chirurgien qui a une main si petite, que l'usine lui fabrique ses gants pour l'année ! Pas de photos, mais je vous confirme que les gants produits sont comme de la soie !