Malaka
21/Nov/2010
Avec Singapour et Penang, Malaka est une des trois anciennes "bases" britanniques. Creuset multi culturel au long passé historique marqué par les Portugais, les Hollandais, les Chinois et les Japonais pour ne citer que ceux-ci. Etape à Malaka. Du plus imposant, le Stadhuys, Hôtel de ville en 1753, devenu musée, à signature hollandaise, au plus familier les ruelles à galeries ombragée traces de l'emprise portugaise, aux mosquées du XVème siècle avec minaret fortifié, aux différents temples chinois, sans oublier le dernier fabricant de chaussons pour pieds bandés dans la plus pure tradition chinoise, dorénavant interdite... Malaka se prête aux associations culturelles multiples et étonnantes.
Kampung Kling, une des plus anciennes mosquées du pays.
Cheng Hoon Temple, le plus ancien temple chinois de Malaisie, construit en 1646. Belles boiseries extérieures, Des centaines de tablettes en bois sont autant d'effigies à la mémoire de personnes décédées, parfois une photo met un visage.
Les pommes ont gardé leurs étiquettes...
Maisons de familles aux patios frais et aux carrelages fleuris.
Ici les tuk tuk sont fleuris, sonorisés (hélas) et le patron pédale avec son "side car" latéral, de front avec ses deux passagers.
Les Chrétiens ne sont pas en reste : Saint François Xavier y est venu de Goa (Inde) avant de rejoindre Pékin (Chine) où il décédera. Malaka vénère ce Saint et lui a consacré une Eglise plus récente que celle de Goa.
Les maisons traditionnelles en bois semblent avoir trouvé la bonne formule de ventilation : construites hors sol sur des supports en ciment, chaque pièce a son propre toit pointu. Les murs incluent les persiennes, pas de volets. Lorsque les portes et les persiennes sont refermées, la maison semble être une forme de bois hermétique. Mais pourquoi l'escalier d'accès est-il toujours en ciment, jamais en bois ? Protection contre l'humidité du sol ? Rempart contre les insectes ?Renforcement de l'assise ?On aperçoit parfois une silhouette allongée au frais sous le plancher. Tradition feng shui ou amour des plantes, maisons et jardins sont fleuris avec soin. Des clôtures, des abris pour les voitures, partout on cherche l'ombre et la tranquillité.
Côté tranquillité, les cimetières chinois s'étendent à flanc de colline. Les tombes sont délimitées par de larges 3/4 cercles en béton, créant ainsi autant de mini oasis funéraires familiales. Pas toujours entretenues, les tombes seront décorées et fleuries chaque année en avril. Je n'avais jamais vu de tombes circulaires. Les cimetières m'intéressent autant que les maisons, je suis toujours étonnée des coutumes funéraires, du soin et de la fortune qui y est parfois engloutie. Hindouistes et bouddhistes partagent une tradition des plus sobres avec l'incinération. Les musulmans ont des cimetières très dépouillés : le corps enseveli est marqué de deux pierres orientées vers La Mecque. Les cimetières chrétiens vont du plus "nature", la pierre tombale discrète posée sur le gazon anglais verdoyant, aux monuments quasi HLM des cimetières créoles de Guadeloupe par exemple,à la jungle des cimetières russes ou aux mini jardinets avec bancs en Norvège ou au Yukon. Les cimetières du monde demanderaient un chapitre à eux seuls !
Autre note chinoise à Malaka : Raymond de son vrai prénom est le dernier chausseur fabricant des souliers pour pieds bandés. Ses clientes ne sont plus très nombreuses, on peut bien le deviner et l'espérer, mais il signale en avoir encore quelques unes !