Angkor... what ???
24/Mar/11
Au loin la porte d'accès au temple, ci-dessous les célèbres tours.
Angkor What, Angkor what, encore quoi ??? Le nom fait rêver, qui n'a pas aperçu en photo les silhouettes de ces temples sortis de la jungle ? Ou vu le film "Tomb Raider" tourné ici ? Deux millions de visiteurs annuels, nous sommes en fin de saison touristique, juin est un mois creux. Le flux de visiteurs est impressionnant. Asiatiques en groupe prenant la pose, individuellement, à chaque occasion, sérieux, à peine un sourire. Les horaires de visite sont larges, les lieux sont propres, les petits vendeurs sont canalisés en dehors des ruines. Nous choisissons des conditions confortables : 3 jours de visite étalés sur une semaine, un tuk tuk motorisé pour la journée car les distances sont grandes et il fait chaud, franchement trop chaud pour pédaler. Commençons par la star, le temple d'Angkor Wat, voici quelques photos, pas très bonnes du fait de l'heure matinale de visite et du contre jour ne permettant pas de "croquer" les trois tours sous leur meilleur profil. Accès au temple, seconde enceinte, bibliothèque, cours intérieures et bas reliefs à volonté... Maquette.
Les scènes de bataille, tout autour du bâtiment central : batailles de démons, batailles royales ici Suryavarman à qui est dédié le temple, bataille entre le paradis et l'enfer, Vishnu conquiert les démons puis Krishna agit de même.
Batailles contre les démons, certains mordent les chevaux !
Garuda mi-homme mi-oiseau, le gardien, souvent sur les portes externes.
Et voici l'Océan de Lait, source de l'élixir de l'immortalité, n'est ce pas ? 88 asuras à gauche, 92 devas à droite tordent les éléments sous la houlette de Vasuki au centre.
Autre site impressionnant, le Bayon, un temple d'Etat, bâti par Jyavarman VII à la fin du 12è siècle : une forêt de tours à visages. Il y aurait eu 54 tours, il en reste 37 avec des visages sur deux ou quatre des points cardinaux. Pas possible de les compter, 216 faces ?? Apercevez-vous peu à peu ces faces qui émergent ?
Scènes de bataille entre Khmers, aux oreilles percées et Chams, avec leur casque.
Les repères historiques les succincts évoquent l'âge d'or du Cambodge : depuis l'an 802, trois siècles d'expansion entre l'Inde et la Chine. Les rois du Cambodge étendent leur influence bien au delà des frontières actuelles, ils résistent aux Chams. C'est la période des rois qui se déclarent également Dieu (incorrigible tentation humaine). Ainsi une succession de rois, parfois sur de longs règnes, 30 ou 40 ans, ont choisi de marquer leur époque en faisant construire des temples, des sanctuaires, des enceintes en pierre, matériau noble, pas en bois comme pour les Palais dont il ne reste guère de traces sauf des murs d'enceinte. Par ailleurs la maîtrise du stockage de l'eau ainsi que l'esclavage à grande échelle a rendu possible ces constructions gigantesques dans un espace où, pense t-on auraient vécu près d'un million de personnes à l'apogée de l'empire khmer. Les réservoirs.
Le petit lac de Neak Pean, il reste le cheval de Balaha.
Egalement du roi JayavarmanVII, le site de preah Khan est un temple dédié à plus de 400 divinités mais a été une vaste université bouddhiste de plus de 1000 professeurs. Une stèle découverte sur place a donné ces indications. Merci les scribes graveurs de pierre ! Passage des douves pour entrer, Garuda gardien des lieux, couloirs d'accès aux lingas ou au stupa central, les trous dans les murs correspondent aux chevilles qui soutenaient des plaques de bronze...
Portes des enceintes centrales, galeries intérieures, cours, la "salle de danse" aux multiples piliers, édifices dédiés aux divinités, bibliothèque à étage,
Les matériaux : brique, latérite et grès. La brique dans les bâtiments les plus anciens (Prèa Kavan). La latérite matériau de base pour les fondations ou les murs d'enceinte. Elle est découpée par bloc dans le sol, une fois séchée elle durcit et assurera la solidité des édifices. Par contre son aspect alvéolé n'est pas esthétique, elle est parfois recouverte de stuc. Le grès, matériau noble par excellence, plus coûteux, servira aux linteaux, colonnes, parfois même les toits seront recouverts de grès taillés en forme de tuiles arrondies. Latérite et grès : murs, linteaux, tuiles, sculptures. Photos de Bantney Chmar, sauf le mur de Bantey Samrey.
Les couloirs sont étroits, pas de grande salle aux multiples piliers, rarement un étage, des tours étroites, etc. Les bâtiments khmers utilisent la technique de superposition des blocs de pierre décalés les uns au dessus des autres jusqu'au sommet recouvert d'une large pierre rebondie pour laisser s'écouler la pluie.
Un joyau : Bantey Srey avec des sculptures très évoluées. Les dieux exécutent les vaincus, les démons prennent la fuite, les asparas rayonnent au dessus des oies sacrées, de drôles d'animaux veillent. Ne pas sourire, ils sont si sérieux. Entrons.
Ce que j'ai particulièrement aimé ? En vrac : une atmosphère différente dans chaque temple, les bas-reliefs comme des bandes dessinées, les éléphants de la grande terrasse aux 5 escaliers, les asparas, ces élégantes divinités et les rishnis, ces vieux sages, qui dansent parfois. Ici, la terrasse des éléphants, 300 mètres, devant le Palais royal sur deux niveaux, puis les lions et les Garudas et enfin le Roi lépreux.
Divinités hindoues, les asparas dansent depuis des siècles,
Les rishnis, ces barbus ascétiques souvent présents au bas des piliers,
L'enlacement des arbres et des pierres, qui soutient l'autre ? La nature a pris le dessus, les fromagers dominent les ruines, apportent de l'ombre et retiennent les murs, ici Préa Paliley puis Préa Khan et Ta Prohm.
Et tant d'autres sites, Bantney Chmar dans le nord est du pays, etc. Il faudra revenir pour approfondir ces découvertes uniques et tellement surprenantes.